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Le Lyssenkisme à l’oeuvre dans les institutions

Le vrai visage des Maccarthystes est révélé au grand jour par la récente affaire de la censure du cours de Leonardo Orlando et Peggy Sastre à Sciences Po. On découvre dans cette affaire qu’il est possible aujourd’hui, en faisant discrètement pression sur les institutions, de faire retirer du paysage des enseignements d’une certification « en genre » les enseignements de la théorie de l’évolution. Un détail, pensera-t-on, car la genre n’a évidemment rien à voir avec la biologie. Rien de rien, vous dit-on.

La preuve ? Les médecins se moquent de la biologie du genre et soignent indifféremment les porteurs de chromosomes Y et les autres. Jamais il ne viendrait à l’esprit d’un directeur d’hôpital d’accueillir différemment les uns et les autres, car ce serait évidemment nier la bienheureuse part intégrale de constructivisme social qui préside à la répartition des chromosomes dans la population. Parler de chromosomes d’ailleurs est un fait notoirement condamné par les plus hautes instances de la faculté de médecine qui a décrété que c’était une réalité douteuse que celle de l’ADN dont on sait depuis bien longtemps qu’elle est la conséquence et non la source de la différenciation genrée.

Alors que quelqu’un ait songé, à sciences po Paris, enseigner le Darwinisme dans un diplôme de genre sans que personne jusqu’à la veille de la rentrée de printemps n’ait songé à l’interdire: c’est décidément là quelque chose de honteux !

Fort heureusement, la glorieuse garde scientifique d’anticipation a su intervenir à temps et prouver par ses actions que la direction était à son insu dévoyée par des agents provocateurs adversaires du progrès partagé; et aussitôt, les cours furent supprimés et les agents, exfiltrés !

Qui sont donc les Maccathystes ? Qui ne voit pas qu’en agissant de la sorte, on ne fait que renforcer le camp des obscurantismes ? Ces gens-là, sans doute. Combien sont-ils aujourd’hui à souhaiter que la théorie de l’évolution disparaisse du paysage des enseignements ? Nombreux, nous dit-on. Qui eût cru que sciences po serait leur temple…

Nathalie Heinich

Nathalie Heinich

Chercheuse, sociologue