Le Décolonialisme dans le Supérieur
l’« intersectionnalité » et les « minorités raciales »… Le PDG du CNRS, Antoine Petit, préfaçait en 2019
un ouvrage publié aux Éditions du CNRS, Sexualité, identité & corps colonisés, en affirmant que
l’« intersectionnalité » de la race et du genre constitue « un champ de recherche très prometteur »…
très problématique, car elle permet aux idéologues pratiquant la censure et l’intimidation de se poser en
victimes d’une chasse aux sorcières. Confier une enquête au CNRS, c’est donc à la fois faire ce cadeau
d’une inversion des rôles et prendre le risque d’un rapport complaisant.
par l’emprise d’idéologies et par le paradigme managérial qui a conduit à privilégier une « gouvernance »
administrative des universités se méfiant des enseignants-chercheurs et réduisant la part des critères de
scientificité. Le contrôle demandé par la ministre ne doit donc en aucun cas s’exercer de l’extérieur
comme une censure, mais devrait permettre au contraire de garantir le bon fonctionnement des
procédures internes, car le plein exercice des libertés scientifiques reste de la responsabilité de la
communauté universitaire. Une instance comme le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de
l'enseignement supérieur (Hcéres) pourrait non pas « enquêter sur la pénétration islamo-gauchiste à
l’Université », mais évaluer objectivement à partir de critères objectifs la part du militantisme dans
l’enseignement et dans la recherche. Le rôle du Conseil national des universités (CNU),
malheureusement très affaibli par la récente Loi de Programmation de la Recherche, pourrait être
déterminant pour faire prévaloir la science sur le militantisme, notamment dans les recrutements et les
carrières.
remettre en cause la liberté académique. L’islamo-gauchisme et plus largement la mouvance décoloniale ne menacent-ils pas
précisément cette liberté en pratiquant une forme de « chasse aux sorcières » au sein de l’université ?
annonces de la ministre par le déni et les réflexes corporatistes. Ils dénoncent vigoureusement un
danger extérieur qui planerait sur les libertés académiques, mais préfèrent garder le silence sur les
pressions internes qui entravent ces mêmes libertés. Or, les universitaires doivent exercer leurs libertés
et les défendre contre toutes les menaces, d’où qu’elles viennent. Nous ne pouvons accepter que les
libertés académiques deviennent l’alibi des dérives militantes qui les compromettent. La stratégie des
censeurs décolonialistes, indigénistes ou racialistes est de se poser en victime de la censure. Nous
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