Le Décolonialisme dans le Supérieur
déduisent pas des diplômes et de la profession de leurs signataires, mais doivent s’appuyer sur une
validation interne par les faits et les démonstrations qu’ils sont tenus d’établir.
La constitution de pôles thématique (« genre », « féminisme », « décolonisation ») tend à substituer la
mise en valeur des thématiques étudiées au détriment des disciplines que sont l’histoire, la sociologie, la
psychologie, etc. De telles configurations sont alors d’autant plus susceptibles de produire des effets
d’auto-validation que l’objet de la recherche tend alors à se justifier par sa perpétuation académique,
même s’il remet en question le modèle scientifique qu’il est censé vérifier. Ainsi, quand des chercheurs
considèrent l’objectivité scientifique comme illusoire et revendiquent une approche identitaire et raciale,
voire veulent considérer que « l’objectivité est une valeur du suprématisme blanc », il est légitime de se
demander si cela constitue un savoir positif qui relève vraiment de la recherche et de l’enseignement.
Tout cela peut se résumer par cette formulation : « Le géographe appartient à la catégorie des
experts investis d’une certaine autorité, il ne peut ignorer le fait qu’il contribue à faire exister ce
qu’il décrit8 ».
8 Hancock 2004, p. 172 d’après , « De l’espace genré à l’espace « queerisé ». Quelques réflexions
sur le concept de performance et sur son usage en géographie », De l’espace genré à l’espace « queerisé », http ://
eso.cnrs.fr/_attachments/n-33-juin-2012-travaux-et-documents/Borghi2.pdf
14