Le Décolonialisme dans le Supérieur
de socialisation raciale en mettant en évidence sa complexité et sa pluralité. Il identifie trois dimensions
essentielles de la socialisation raciale : la socialisation relationnelle (relations familiales, amicales,
scolaires, professionnelles), la socialisation intellectuelle (accès aux connaissances, notamment sur le
racisme), et la socialisation expérientielle (apprentissage de la « visibilité » et des contextes de
stigmatisation et de discrimination). Le contexte français, caractérisé par la massification de
l’enseignement supérieur et l’essor de l’antiracisme post- et décolonial, est également présenté comme
un élément socialisateur. La thèse analyse les effets de la conscientisation du rapport social de race sur
la relation à soi-même et à autrui. Elle montre que cette conscientisation peut prendre différentes
formes, qui orientent le récit du parcours et de la vie quotidienne. Selon ces différentes formes, la
personne enquêtée exprime une acceptation, une contestation, ou une minimisation de la position
minoritaire. Chacune de ces formes influe également sur les ressentis, sur les perspectives scolaires et
professionnelles, et sur la sociabilité. L’enquête montre comment la position de classe revendiquée par
les enquêté.e.s influence la perception de leur place dans le rapport de race. En mettant l’accent sur le
processus de conscientisation, la thèse enrichit la compréhension de l’articulation des rapports sociaux
de race, de sexe et de classe.
Subalternes en France - Une exploration décoloniale de voix
quartiers d'habitat social marginalisés à Grenoble.
sociaux, comme des associations de quartier, largement démunis devant de tels phénomènes. La thèse
vise à répondre à la question : « Comment comprendre et agir sur les violences quotidiennes à la
Villeneuve à Grenoble ?». Depuis les émeutes de 2010 et le fameux discours de Grenoble prononcé par
Nicolas Sarkozy, la Villeneuve de Grenoble est devenue un cas emblématique des expressions concrètes
de la violence urbaine. Cependant, on constate une étonnante absence de connaissances scientifiques
quant aux interprétations que les habitants ont de ces violences comme des revendications derrière les
violences de la part des auteurs. Pour cela, il importe de focaliser l'étude sur les violences quotidiennes
plus que paroxysmiques par un faisceau de méthodes qualitatives (travail participatif avec les habitants,
cartographie sensible, analyse des enjeux ou des initiatives citoyennes, médiation ...). Cette thèse se situe
au carrefour de plusieurs disciplines : la géographie urbaine, l'anthropologie de la violence, la sociologie
politique et les peace and conflict studies. Elle s'inscrit dans une démarche partenariale et est motivée
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