Le Décolonialisme dans le Supérieur
guide dans cette recherche. L’étude empirique exprime ce que signifie une trans/formation de
conscience politique, pour les participant.e.s – plusieurs acteur.e.s politiques palestinien.ne.s et
israélien.ne.s situé.e.s à l’intérieur des frontières géographiques de l’Etat d’Israël. À travers de longs
entretiens sous la forme de conversations, cette recherche ambitionne de comprendre les voies
biographiques qui conduisent les participant.e.s à opérer des performances contre-hégémoniques dans
leur vie quotidienne. La conscience coloniale est en rapport avec des questions de savoir et de pouvoir
et est liée, d’après les participant.e.s, à une position hégémonique de pouvoir, de violence et
d’arrogance. Cette recherche montre que si le sionisme est défini par tou.te.s les participant.e.s comme
un fondement de l’oppression et de la domination institutionnalisées, il ne détermine pas de la même
manière le destin des participant.e.s juif.ve.s israélien.ne.s ashkénazes, juif.ve.s israélien.ne.s mizrahi.e.s
et palestinien.ne.s. L’engagement dans les processus de trans/formation est perçu comme l’accès à un
site inconnu de transgression où l’on acquiert du savoir et des outils tout au long du voyage. La vue
apparaît comme un sens crucial à travers lequel les participant.e.s racontent la perpétuation de la
conscience coloniale ainsi que la possibilité de développer un regard contre-hégémonique libérateur.
Les récits de libération des participant.e.s impliquent une pensée critique suivie, qui examine
constamment la réalité et dévoile la vérité sur le monde. De même, il semble que tou.te.s les
participant.e.s, tout en se trouvant à différentes étapes de leur processus de libération, comprennent la
trans/formation de leur conscience politique, et ainsi leur quête de libération des structures coloniales
de la pensée, comme une quête de savoir objectif authentiquement féministe. Les récits montrent que
le fait d’abandonner des positions binaires permet une compréhension complexe de la réalité et du
propre point de vue du sujet dans cette réalité, et est essentiel pour le(s) processus de libération. Les
deux premiers chapitres, qui composent la première section intitulée « Le Regard », décrivent ce que
signifie la conscience coloniale pour les participant.e.s, puis tracent les contours du processus de
libération et présentent la réalité asymétrique d’un point de vue national. Avec le développement d’une
lecture complexe de la colonialité israélienne, la thèse poursuit une analyse à plusieurs facettes. C’est ce
qui est présenté dans la deuxième section, intitulée « Acte(s) de libération : faire de la pensée critique »,
où sont présentés les actes et les tâches assumées dans la quête d’une libération continue. Au troisième
chapitre, sous le titre « Rendre présent » et au quatrième,intitulée « Rencontres radicales », est présentée
la manière dont le développement d’un regard oppositionnel implique une constante réflexivité quant à
la propre position du sujet au sein des rapports de pouvoir. Comment la conscience coloniale peut-elle
être défaite au sein de la structure israélienne de colonialité ? Comment peut-on se frayer un chemin
vers des manières alternatives de vivre ensemble ? Ces questions et d’autres, tout aussi vitales, sont au
fondement du présent travail.
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