Le Décolonialisme dans le Supérieur
l'objet depuis plusieurs siècles d'appropriation culturelle. Elles repensent par ce biais leurs identités, les
rapports qu'elles entretiennent à leurs corps, à leurs sexualités et à leurs genres, à l'aune de leurs propres
spiritualités. Grâce à leurs images artistiques et politiques, fruits de pratiques fondées sur une analogie
entre la violation de leurs droits, l'exploitation de leurs terres et territoires, et les violences sexuelles
dont elles font l'objet, elles continuent à prendre part aux mouvements de résistance actuels qui
s'opposent aux projets extractivistes face auxquels elles s'affirment, une nouvelle fois, en première ligne.
A partir d'un corpus iconographique de près de 400 œuvres réalisées entre 1969 et 2019, et d'entretiens
individuels avec des artistes et des militantes femmes et queer autochtones des Etats-Unis et du Canada,
cette thèse a pour objectif de montrer en quoi ces images – en particulier photographiques configurent
des épistémologies nouvelles dans une perspective intersectionnelle, décoloniale et anticapitaliste, et
s'inscrivent dans la continuité d'un processus de réaffirmation des droits inhérents des peuples
autochtones, garantis par la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones
(2007).
Pour un empowerment socio-environnemental féministe alternatif
alternatif au Brésil
partir de l'expérience du mouvement féministe agroécologique au Brésil. S'attachant aux enjeux
scientifiques et sociaux d'un tel objet d’étude, une posture de recherche engagée est adoptée pour
tendre vers une science sociale émancipatrice. La sociologie du genre et la sociologie des mouvements
sociaux sont articulées à la pensée décoloniale féministe, à l'écoféminisme, à l'écologie politique
latinoaméricaine. Un dispositif d'enquête pluriel et innovant est déployé. L'ethnographie en ligne et les
entretiens appréhendent la constitution d'un espace de la cause féministe agroécologique. Les récits de
vie et récits de luttes de femmes rurales du Nordeste, les observations d’espaces politiques tels que la
Marcha das Margaridas, tout comme l'étude des écrits de femmes rurales (poèmes, chants), des
expériences et du matériel militant·es permettent d'approcher le processus d’empowerment dans sa
dimension socio-environnementale. À partir de méthodes d'« action-réflexion-action », le projet
filmique participatif Mulheres rurais em movimento, co-construit avec le MMTR-NE (Mouvement de
la Femme Travailleuse Rurale du Nordeste), s’inscrit dans la posture épistémologique défendue, dans sa
mise en œuvre méthodologique mais présente également les processus de conscientisation et les
pratiques écologiques et féministes des militantes. À partir des arènes du territoire, des mouvements
24