Rapport de l’Observatoire
de porter un contre-discours qui soit à la fois académiquement rigoureux et compréhensible par le
grand public, et de le faire au sein d’un collectif académique officiel fédérant et protégeant les acteurs
du monde universitaire qui s’opposent à ces idéologies non seulement antirépublicaines mais également
génératrices de ressentiment entre groupes ethniques et matrices d’une dislocation de la Nation.
Les dangers qui pèsent sur l’Université : toute opinion s’étudie-t-elle ?
étalon du parcours d’un chercheur. Le diplôme : validation de son niveau d’études ; validation de sa
recherche : c’est la publication dans des revues spécialisées dans un domaine de la faculté. Les
disciplines scientifiques de l’Université existent parce qu’elles sont les piliers de la société. Qu’on le
veuille ou non, elles préexistent au reste : elles préexistent à l’économie, à l’entreprise, à la presse. C’est
parce qu’il existe une Chaire de physique à l’Université que l’on enseigne la physique dans les collèges,
et que l’on forme les professeurs du secondaire à la physique. C’est parce que l’Université estime que la
magie n’est pas une science qu’on ne l’enseigne pas. Les professeurs passent un concours de
recrutement dont le niveau académique est fixé par les programmes de l’Université. Bref, c’est parce
que l’Université est organisée d’une certaine façon que la société s’organise autour d’elle, et non
l’inverse. C’était ainsi autrefois. En littérature comme en sciences humaines, la question de l’étayage
intellectuel de tout travail était essentiel : beaucoup d’études et de lectures, peu d’occasions de briller.
Bien avant que l’Informatique ne s’impose, dès 1961, des chercheurs français comme François Furet et
Adeline Daumard soulevaient le problème des données massives et de leur dépouillement informatique.
L’École des Annales a façonné l’historiographie mondiale, et la dette des Humanités à l’égard du
structuralisme d’après-guerre est considérable. La contribution majeure de ces écoles fut d’introduire
l’objectivité nécessaire à l’analyse : le texte prime sur l’homme ; ce qui est dit prime sur ce qu’on
raconte; un fragment de texte peut être commenté et analysé pour partie de l’œuvre; le sens est l’objet
de la quête universelle. De là découlent les principes contemporains du commentaire composé, de
l’étude de documents, de l’analyse des champs lexicaux et notionnels…
bouleversé la légitimité académique. On a introduit un nouveau paramètre, l’expérience individuelle, et
son corollaire, le ressenti. Qui est meilleur expert de soi-même que soi-même ? Et partant de là, qui est
meilleur expert de sa communauté, sinon son porte-parole ? Peut-on analyser « le génie lesbien »
comme phénomène social sans être soi-même « lesbien » ? Les structuralistes auraient répondu que le
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