Le Décolonialisme dans le Supérieur
parti-pris introduit un biais de pensée ; aujourd’hui, il devient pourtant presque impensable de parler de
ce qu’on n’est pas.
Le principe de la neutralité axiologique est récusé par la perspective militante qui admet que
« l'enquêteur s'engage activement dans les questions, pour provoquer l'engagement de l'enquêté »
(Kauffman, 1996, p. 17). Ainsi, une chercheuse peut se définir comme « celle qui demandait des choses
mais aussi celle qui donnait des informations. » (Un moment et un temps dans la réalité sociale et éducative
contemporaine brésilienne, relations raciales et sociales et colonialité, thèse soutenue en 2019 à Limoges). Une fois
abolie la neutralité axiologique et la quête de l’Universel : toute littérature scientifique peut sereinement
quitter le domaine de la controverse pour basculer dans la polémique, tout en se parant - comble de
l’inversion - des outils du discours scientifiques. Le discours scientifique devient alors un vecteur
propagandiste :
•On trouvera par exemple publiée dans une revue scientifique réunie sur le portail Cairn un
article validé, relu et promu affirmant que « La France, en effet, est étatiquement despotique. Elle
n’est pas un pays libéral […] Ce despotisme bien-pensant, appelé « République » ou « laïcité », [est lié]
à des pratiques diffuses de relégation3 »
•On peut voir encore dans une autre revue scientifique, hébergée sur le même portail Cairn, une
chercheuse affirmer : « Pour ma part, je pense que la laïcité peut être parfois un procédé rhétorique
pour faire barrage à la religion musulmane. »4
•Dans tel article publié dans la revue Tracés, des collègues expliquent dans un français
méconnaissable : « Ainsi, des groupes comme les Irlandais-e-s, les Italien-e-s ou les Juifs et Juives aux
États-Unis, qui n’étaient pas perçu-e-s comme blanc-he-s au début de leur immigration, ont
progressivement été incorporé-e-s au sein du groupe majoritaire. »5
•Feu Ruwen Ogien, chercheur au CNRS, dans l’un de ses ouvrages parus aux éditions de cette
prestigieuse institution écrivait quant à lui « qu’une autre façon, plus positive, de justifier les
politiques publiques […] d’éducation consiste à affirmer qu’elles n’imposent aucune conception
particulière du bien ». Étant entendu que chaque « communauté » peut alors construire son idéal du
bien.
•Tel autre chercheur, fervent soutien de Tariq Ramadan sur les réseaux sociaux, organise un
colloque en expliquant qu’ils « cherchent à mettre au jour les tensions et contradictions inhérentes à
l’État laïc, aux valeurs républicaines et au ‘pouvoir laïc républicain’ » (Fernando, 2014 ; Titley et al,
3 https ://www.cairn.info/revue-multitudes-2015-2-page-61.htm
4 https ://www.cairn.info/revue-les-cahiers-dynamiques-2012-1-page-64.htm
5 http ://www.islamlaicite.org/wp-content/uploads/2016/05/TRACES.pdf
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