Le Décolonialisme dans le Supérieur
recherche en commun entre les axes. Les études de genre ne sont pas une discipline ; elles opèrent avec
le genre qui est une catégorie, outil greffé aux différentes méthodologies disciplinaires (ici au LARCA
l’histoire et la science politique, la littérature et les études visuelles) tout en multipliant les objets
d’études. Il s’agit d’examiner les relations entre femmes et hommes, mais aussi entre hommes et entre
femmes. Ainsi les problématiques de genre déterminent des objets d’études pris dans une dynamique
interpersonnelle et collective qui enrichit la palette des objets d’étude à la fois en définissant de
nouveaux objets ou en renouvelant l’approche qui en avait été faite précédemment. Les études de genre
permettent aussi d’explorer de nouvelles thématiques comme les masculinités, les sexualités et les
orientations sexuelles ainsi que bien entendu « les femmes » au-delà d’une simple sexuation des
thématiques. L’axe « genre » regroupe environ 20 personnes, enseignants-chercheur-e-s et doctorant-e-s
du LARCA tandis qu’une dizaine d’autres personnes du LARCA souhaitent être informées de nos
activités (2017).
Événement (EHESS, CENJ) « La condition blanche ; réflexion sur une
majorité française57 »
progressivement développés dans les sciences sociales françaises. Or si ces travaux éclairent
indirectement le point de vue majoritaire, ils thématisent peu ou de manière limitée la blanchité.
Cette journée d’étude vise donc à encourager une réflexion qui prenne pour point d’entrée la question
de ce que nous appellerons la condition blanche dans le contexte français. Nous partirons de l’idée
développée par les Whiteness Studies que la blanchité est un statut social qui se manifeste par trois
modalités principales. D’abord, se penser comme blanc a pour postulat de départ que l’on n’est pas
racialisable tout en considérant que les membres d’autres groupes le sont.
Cela amène alors parfois à se croire autorisé.e à assigner racialement les membres de ces autres
groupes c’est-à-dire à les placer en position subalterne en fondant le geste de hiérarchisation sur l’idée
d’une altérité censée être radicale. En contrepoint, se définir comme blanc, c’est aussi considérer que
l’on entretient un point de vue neutre et non racialisé sur le monde contrairement aux « autres » qui,
eux, seraient irrémédiablement arrimés à une perspective déterminée par leur race.
57 https ://global-race.site.ined.fr/fichier/s_rubrique/26995/
je_blanchita._ra.suma.s.interventions.actualisa.en.pdf
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