Rapport de l’Observatoire
partagent pas l'analyse de tel ou tel groupe ou syndicat sur la manière d'exprimer et de manifester une
pensée critique ? »
Le 24 janvier, ce mail a été relayé par celui d’un autre enseignant, originaire d’un ex-pays du bloc
soviétique : « Je partage l’analyse et le jugement de X. J’ai déjà vu des universités bloquées et des
universitaires empêchés d’enseigner. C’était ailleurs et autrefois, dans un pays totalitaire où je suis né, et
c’était le fait d’un régime qui n’aimait pas beaucoup les libertés académiques. Il m’est donc très pénible
de voir aujourd’hui une partie de la jeunesse élevée dans un grand pays démocratique s’en prendre, par
des blocages, aux mêmes libertés, en particulier à la liberté d’enseigner et de s’instruire. C’est à vous,
étudiantes et étudiants, que je souhaite surtout m’adresser. Je ne doute pas que votre engagement est
sincère. Mais ne pensez-vous pas que la meilleure façon de vous préparer à défendre efficacement les
valeurs auxquelles vous croyez serait de continuer à vous instruire, au lieu de nous empêcher de
poursuivre nos enseignements ? »
Perturbation d’une conférence
Le 30 janvier 2020, la conférence à laquelle Carole Talon-Hugon, professeur d’esthétique a été
invitée à donner à la Villa Arson à Nice, sur le thème de son dernier livre, a été perturbée par des
étudiants, à l’incitation d’un de ses anciens collègues à l’université, Thomas Golsenne. Sur le site
Facebook de la Villa Arson qui annonçait cette conférence, il avait posté ce commentaire : « La honte...
si vous lisez en détail ce livre plein de préjugés notamment homophobes, vous pourrez lire dans la
note de la dernière page que l’acronyme LGBTQI s’est enrichi d’un + qui pourrait inclure les
zoophiles et les pédophiles... J’espère que des personnes attentives lui feront remarquer le scandale
de cette suggestion pendant sa conférence ». À la suite de ce commentaire des affiches furent
apposées dans la Villa Arson, appelant au boycott et proclamant « Non au discours de haine ! ».
Pendant la conférence (où le public n’était composé que d’une douzaine d’étudiants de la Villa sur
environ 80 personnes), elle a été interrompue à plusieurs reprises par des injures telles que « Arrêtez,
vous êtes pour le viol et la pédophilie ! », « Pédophile ! », « La villa Arson est devenue un repaire
d’extrême-droite ».
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