Rapport de l’Observatoire
Une jeune femme a écrit au tableau le nom de chacune des victimes présumées de Polanski, et a accusé
l’enseignante de complicité. Plusieurs autres se sont mises à lire un long texte (préparé la veille lors
d’une réunion non mixte), dans lequel il était dit qu’étudier Polanski c’était être complice de ses crimes.
L’enseignante a demandé que cette phrase soit répétée pour pouvoir la proposer à la discussion
collective, mais l’ordre lui a été intimé de se taire. A partir de ce moment la pression a monté. Intimidée
à la fois par la violence verbale et la présence physique de ces femmes l’enseignante a essayé de
reprendre la parole et de réengager l’échange, mais il lui a été dit à plusieurs reprises que, étant
« dominante » en temps habituel, elle devait se taire et les écouter. A l’exception d’une étudiante inscrite
au cours, tous les autres sont restés silencieux. Face à la violence verbale de ces jeunes femmes, et
déstabilisée par l’impossibilité d’engager la discussion, l’enseignante a décidé de quitter la salle après une
quinzaine de minutes.
Suite à cette affaire, le Conseil d’administration de l’université s’est associé aux motions de
protestation votées par le Conseil académique de l’université et par le Conseil de l’UFR concernée, en
votant une motion condamnant cette intrusion : « Le CA condamne avec la plus grande fermeté
certaines dérives actuelles à l’œuvre dans notre université : cours envahis, tags injurieux ou
diffamatoires, appels à la violence, intimidations, dégradations, discours et actions violentes, absence de
dialogues possibles. Il condamne aussi la stratégie consistant à vouloir diviser les membres de la
communauté universitaire. Le CA réaffirme son attachement à un pluralisme respectueux des libertés
pédagogiques. »
Contestation d’un recrutement
On apprend en juillet 2020 que le recrutement d’un enseignant sur un poste de maître de
conférence en histoire de l’esclavage à l’université de La Réunion a été contesté par des associations
militantes (dont le CRAN) pour « néo-colonialisme », au motif que l’enseignante placée en première
position par le comité de sélection, Virginie Chaillou-Atrous, est « métropolitaine », blanche, et
originaire de Nantes, ville marquée par l’esclavagisme. Sa nomination a été suspendue pour vice de
forme. L’enseignante concernée a porté plainte.
https ://zimbra.ehess.fr/service/home/~/?auth=co&loc=fr&id=479788&part=2
95