Rapport de l’Observatoire
transmissibles ». La Ligue des droits de l'homme a porté plainte contre elle. Une professeure de droit de
l'université d'Aix-Marseille a vu son nom publié sur les réseaux sociaux à la suite de propos qualifiés
d'« islamophobes ». Son tort ? Avoir expliqué, dans le cadre d'un cours sur les conflits de lois de master
2, que certaines religions - en l'occurrence, l'islam et le judaïsme - seraient « sexuellement
transmissibles » et avoir ajouté : « L'un des plus grands problèmes qu'on a avec l'islam, et ce n'est pas le
seul malheureusement, c'est que l'islam ne reconnaît pas la liberté de conscience. C'est quand même
absolument terrifiant. » Depuis, elle ne cesse de recevoir torrents d'insultes et menaces de mort, au
point d'avoir été placée sous surveillance policière. Deux mois après l'assassinat de Samuel Paty, la
méthode qui consiste à exposer le nom d'enseignants dès qu'un soupçon de racisme est décrété
interpelle.Pour certains observateurs, il n'est pas exclu que le contexte de préparation de la loi
séparatisme et de dissolution du CCIF soit totalement étranger au surgissement médiatique de cette
affaire. Dans un contexte de crispations manifestes autour de la liberté de débat à l'université, les
développements de ce nouveau dossier pourraient bien donner lieu à des débats tout à fait intéressants
entre liberté d'expression et liberté religieuse. « Je n'ai pas choisi entre liberté d'expression et liberté
religieuse, j'ai choisi de demander au parquet de sanctionner un abus de la liberté d'expression », répond
au Point Michel Tubiana. Pas sûr que cet argument suffise à éloigner les menaces qui, elles, ne
s'encombrent pas de telles subtilités.
Dénonciation publique et campagne pour la démission d’enseignants à
l’IEP de Grenoble
politiques de Grenoble, une campagne de dénonciation publique incrimina deux professeurs, et des
affiches anoymes proclamèrent à l’entrée : « Des fascistes dans nos amphis Vincent Tournier [...] et
Klaus Kinzler démission ! L’islamophobie tue ». Le syndicat étudiant du lieu diffusa tout cela sur les
réseaux sociaux et demanda des sanctions contre eux, de même que le syndicat Unef local.
l’islamophobie, et l’autre avait eu l’audace d’opiner. Or l’antisémitisme menace des personnes, alors que
la critique de l’islam touche une religion et la critique de l’islamisme ses déviations meurtrières. Affirmer
que la critique de l'islam est une atteinte contre les musulmans ou assimilés, c'est confondre toute
critique de l'islamisme et même de l'islam (ce qui relève de la liberté d'opinion) avec une attaque contre
des croyants : c'est là une négation des principes mêmes de la laïcité et de la liberté individuelle.
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