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L’édito en 4 points

L’édito en 4 points

Xavier-Laurent Salvador

Linguiste, Président du LAIC

Par Yana Grinshpun

L’univers du wokistan nous surprendra toujours. Il ne se passe pas un jour sans qu’un délire à prétention vertueuse ne soit pas proposé aux colonisés de notre pays. Chaque semaine apporte son lot de rééducation morale, de chasse à la faschosphère, de préconisations verteuses, d’invention de programmes de dé-éducation de citoyens en proie au sexisme masculino-patriarcal, au racisme, au maccarthysme, au capitalisme, au  libéralisme etc. Au début de notre entreprise fut le pastiche, mais n’avons plus besoin de le faire, ils le font à notre place. Voici en quelques points, le résumé de la semaine.

  • Médiapart nous apprend la découverte d’un nouveau type de masculinités  maudites: « pétro-masculinité » (ici)

On lit : « Chercheuse américaine en sciences politiques, Cara Daggett propose une lecture féministe du climato-scepticisme. À travers le concept de « pétro-masculinité », elle démontre en quoi les énergies fossiles constituent un élément central de l’identité masculine dominante, mais aussi comment l’extrême droite gagne du terrain sur la question climatique ».

C’est effectivement une évidence qui saute aux yeux: l’énergie solaire c’est les femmes, et le charbon et les pots d’échappements, c’est les hommes.

Tout le monde sera d’accord que nous ne pouvons pas faire mieux. Nous voudrions juste savoir ce que la chercheuse (d’ailleurs, pourquoi, ce sont toujours des chercheuses qui découvrent la néfaste masculinité partout?) pense à propos de nos pétroleuses ? Parlerait-on de pétro-féminités ? de pétro-féminisme ? d’écologie pétrogyne ou du gynaïkoclimatopetro-optimisme ? On lance ici un concours de meilleur texte sur ce sujet lancinant.

  • Saviez-vous que les mots ont un zizi ? Nous pensions bêtement, suite au texte éclairant de la spécialiste de la question, Eliane Viennot que les mots avaient un sexe et qu’ils pouvaient être trans et que c’était plutôt les accents qui avaient un zizi. Le lecteur curieux se rapportera à la page 18 de la Torah du Haut Conseil à l’Égalité « Non, le féminin ne l’emporte pas sur le féminin ». Et ben non, il s’agit bien de mots ! On le découvre en 5 séquences dans ce petit manuel de rééducation des enfants du Wokistan.

L’édition Talents Hauts (hm…) accompagne ce chef -d’œuvre éducatif de cette présentation  qui doit agir directement sur le biais cognitif de nos enfants cishétéropatriarcaux.

« Vingt exemplaires illustrés pour s’étonner, rire réfléchir (sic !) et débattre au fil des pages (on se demande avec qui ça débat, mais passons..). Autant de preuves accablantes mais drolatiques que dans notre langue beaucoup de mots riment avec machos ».

N’essayez pas de comprendre comment les signes riment non pas avec d’autres signes mais avec des abominables sexistes qui peuplent nos rues, nos vies et notre imaginaire. Je vous ai dit, c’est comme les accents en érection. Vous voyez, ils nous ont surpassés !

  • Le mois décolonial se profile à l’horizon. Ouf, enfin, la décolonisation arrive à l’Université, colonisée par les mandarins au privilège blanc, imbus de leur universalisme pourri, inventé par l’extrême droite. Oui, le décolonialisme a enfin percé malgré les maccarthystes, les chasseurs de sorcières, les racistes et d’autres abjectes créatures qui peuplent encore, hélas, le terrain si progressiste des sciences de l’homme et de la Femme.

Donc, l’ère des mandarins qui enseignaient « la culture du viol » colportée par des poètes blancs réactionnaires étant révolue, la place est aux sympathiques  mandarines écologiques cultivées par les Verts qui vont former les troupes de victimes du racisme systémique, de la violence policière, de panalbinisme, de l’écologie patriarcale et des masculinités hégémoniques.

  • Last but not least, Michel Wieviorka, le sous-pape de la pensée antiraciste, fait preuve d’un humour dévastateur et accuse certains membres de l’Observatoire de « chasse aux Juifs ». On attend impatiemment le procès pour antisémitisme contre Pierre-André Taguieff en tête, suivi de quelques noms polonais, comme Braunstein ou Rabinovitch; puis nord-africain, comme Dayan.

Il y aurait encore beaucoup à dire, par exemple : l’invitation par France Culture du  footballeur-sociologue-philosophe-philanthrope Lilian Thuram, l’attribution du nom du belcanto national, Youssoufa, au nouvel amphithéâtre du Collège de France décolonisée, de la journée de délirophobie, organisée par l’Université Paris XXI, qui a pour objectif de lutter pour les droits des minorités délirantes, et tous ces événements passionnants dont on parlera bientôt.

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