Publication: « Espaces genrés des drogues. Parcours dans l’intimité, la fête et la
réduction des risques », aux éditions du Bord de l’Eau, le 6 mai. Textes de
Anne Coppel, Emily Nicholls, Maïa Neff, Florent Schmitt,
Solenn Real Molina, Roxane Scavo, Sarah Perrin et Jenny Künkel.
Résumé : « Les perceptions des drogues et des problèmes qui y sont associés est
biaisée en faveur d’une représentation androcentrée et cis-hétéronomée.
Dans l’imaginaire et les discours publics, les femmes, personnes queers
et trans sont considéré·es comme des exceptions – soit implicitement
abstinent·es, soit avec des conduites à haut risque comme les
travailleuses du sexe, les mères toxicomanes, les femmes agressées dans
les fêtes ou les chemsexeurs gays. Ces représentations sont partagées et
parfois amplifiées par les politiques publiques de lutte contre les
stupéfiants, les pratiques ordinaires de la police ou encore les
professionnel·les en charge de la prévention et de la réduction des risques.
En questionnant les constructions de genre autour de la consommation de
drogue et d’alcool, cet ouvrage vise aussi à sortir de l’implicite
neutralité des dispositifs institutionnels, à se détacher de la
dichotomie simplificatrice entre espaces publics et privés pour
privilégier des analyses fines des espaces, spatialités et enjeux spatiaux.
Les contributions de cet ouvrage dévoilent ces biais de perception et
dessinent une nouvelle géographie des drogues en montrant l’ancienneté
et la variété des consommations féminines et LGBTIQ+ de drogue et
d’alcool. Traversant plusieurs contextes sociaux, une variété de lieux
et de villes, il contribue à rendre visible les pratiques et leurs
significations ainsi que les luttes et rapports sociaux de pouvoir qui
les accompagnent.
Cet ouvrage est le fruit d’un travail collectif qui s’est déployé sur
deux années, autour d’une série de conférences intitulée « Drogues,
Genres, Villes » à Bordeaux en 2020-2021. Cette série de conférences a
été construite autour des réflexions communes menées dans un triple
cadre bordelais : celui du projet franco-allemand « Drogues, Sécurités
et Politiques Urbaines » (DRUSEC, financé par l’ANR) avec Roxane Scavo,
du projet européen « Gouverner la ville narcotique » (GONACI, financé
par l’agence européenne HERA) avec Jenny Künkel – deux projets dirigés
par Mélina Germes et ancrés dans le laboratoire CNRS PASSAGES, ainsi que
dans le cadre des activités de recherche d’Emmanuel Langlois et de Sarah
Perrin au Centre Émile Durkheim. Associant sociologues et géographes, ce
groupe de travail s’est questionné sur les relations entre les trois
phénomènes (et constructions sociales) que sont les drogues, le genre et
l’espace urbain. »