Abayas, qamis… le port de signes religieux en hausse à l’école, Pap Ndiaye veut de la «vigilance» sur la laïcité

Abayas, qamis… le port de signes religieux en hausse à l’école, Pap Ndiaye veut de la «vigilance» sur la laïcité

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Abayas, qamis… le port de signes religieux en hausse à l’école, Pap Ndiaye veut de la «vigilance» sur la laïcité

Read More  Le ministre de l’Éducation nationale réunissait mardi les recteurs d’académie pour alerter sur les atteintes à la laïcité. Il s’adressera en visioconférence à tous les chefs d’établissement, avant l’été.Pap Ndiaye a-t-il été sensible aux critiques récurrentes adressées contre lui, l’accusant de manquer de fermeté face à la multiplication des atteintes à la laïcité à l’école ? En mai dernier, la philosophe Élisabeth Badinter pointait encore dans L’Express l’ambiguïté du ministre de l’Éducation nationale : «Un jour, Pap Ndiaye affirme sa volonté de défendre à tout prix l’école publique et ses principes. Le lendemain, c’est l’opposé qui s’exprime», déclarait la femme de lettres, qui figurait parmi les premiers intellectuels français à avoir pris position contre le port du voile à l’école lors de l’affaire du foulard de Creil.Le ministre a réuni mardi les recteurs d’académie pour leur transmettre deux consignes relatives à des sujets d’actualité : d’une part le harcèlement scolaire, et d’autre part les atteintes à la laïcité. Il a ainsi demandé aux recteurs d’appliquer avec «fermeté» les principes de laïcité à l’école, et de ne tolérer en aucun cas le maintien de «zones de non droit». Dans l’entourage du ministre, on précise qu’un nombre particulièrement important de signalements pour atteintes à la laïcité concernent notamment des établissements scolaires de Marseille.Les recteurs, a ajouté Pap Ndiaye, ne doivent pas hésiter à se coordonner avec les préfectures pour repérer ses atteintes et y remédier. Le ministère précise que la plupart de ces incidents sont résolus grâce au dialogue entre les responsables de la vie scolaire et les élèves ainsi que leurs familles.Interrogé à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a également assuré mercredi que le gouvernement «agissait» sur ce sujet, reconnaissant qu’il s’agit d’un «phénomène qui pourrait être en extension et qui poserait de très nombreux problèmes». data-script=https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js>Les chiffres mensuels des atteintes déclarées à la laïcité pour mai ont été publiés mercredi par le ministère de l’Éducation nationale. Les atteintes à laïcité à l’école ont baissé globalement de 30 % entre avril et mai, passant de 625 à 438. Mais elles avaient auparavant fortement augmenté en mars (à 505, contre 282 en février), selon les chiffres du ministère. Des observateurs avaient alors pointé la concomitance avec le ramadan. Et surtout, la part des incidents relevant du port de signes et de tenues religieux, comme les abayas et qamis (vêtements longs et traditionnels, portés respectivement par les femmes et par les hommes souhaitant afficher leur appartenance à la communauté musulmane), a augmenté, représentant 56 % du total contre 37 % en avril et 42 % en mars.Le ministère a confirmé au Figaro son refus de «publier une liste exhaustive des signes religieux» prohibés à l’école, car «ce serait contre-productif». Le ministre «a donc réaffirmé la nécessité d’être fermes sur l’application de la loi de 2004» interdisant le port de «signes religieux ostensibles» à l’école. Une circulaire publiée en novembre imposait de «sanctionner systématiquement et de façon graduée» le non-respect de la loi de 2004, qui tout en reconnaissant «la difficulté à qualifier» certains faits d’atteintes à la laïcité, refusait déjà de trancher, entre autres, la question de savoir si les abayas et les qamis sont explicitement interdits à l’école au nom de la loi de 2004. C’est donc toujours l’appréciation des chefs d’établissement qui prévaut.Mais au ministère, on reconnaît sans ambages que «le nombre de signalements d’atteintes à la laïcité est inférieur au nombre réel d’incidents» dans les écoles, et dans un article du Parisien , le responsable du syndicat majoritaire chez les chefs d’établissement, Didier Georges, estime que «quatre collègues sur dix ne font pas remonter les incidents».Pap Ndiaye a donc incité les recteurs à ne pas hésiter avant de signaler une atteinte à la laïcité. Il le rappellera également aux chefs d’établissement, qu’il rencontrera en visioconférence, «d’ici la fin du mois de juin, avant les vacances scolaires» précise son cabinet.Suite à la réunion entre Pap Ndiaye et les recteurs d’académie, et à la Une du Parisien consacrée à ce sujet, la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a accusé le quotidien d’ «islamophobie». «Nous traversons une crise sociale sans précédent, une attaque massive des libertés sous Macron, une sècheresse ultra précoce et une guerre alimentaire se profile, écrit l’élue LFI. Mais Le Parisien fait sa Une sur la tenue des femmes musulmanes. Pour ce journal comme beaucoup d’autres : l’islamophobie fait vendre. Surtout quand elle s’attaque aux femmes» a déclaré la députée sur Twitter.Sa réaction a suscité de vives condamnations, notamment de la part du philosophe Raphaël Enthoven, interviewé par L’Express à ce sujet. «Jusqu’à nouvel ordre, l’accusation d’islamophobie menace et tue seulement ceux qui en sont accusés. Quand on songe qu’une rédaction entière a été décimée sous ce prétexte, on mesure à quel point Madame Panot joue impunément avec le feu», estime-t-il.La journaliste (Europe 1 / CNews) Sonia Mabrouk a également répondu à Mathilde Panot, estimant que l’abaya n’est pas la tenue portée par toutes les femmes musulmanes, contrairement à ce que laisse entendre la députée. «En quoi ce symbole communautaire serait le vêtement DES femmes musulmanes alors que c’est le fruit du wahhabisme», demande Sonia Mabrouk. data-script=https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js> 

Le ministre de l’Éducation nationale réunissait mardi les recteurs d’académie pour alerter sur les atteintes à la laïcité. Il s’adressera en visioconférence à tous les chefs d’établissement, avant l’été.

Pap Ndiaye a-t-il été sensible aux critiques récurrentes adressées contre lui, l’accusant de manquer de fermeté face à la multiplication des atteintes à la laïcité à l’école ? En mai dernier, la philosophe Élisabeth Badinter pointait encore dans L’Express l’ambiguïté du ministre de l’Éducation nationale : «Un jour, Pap Ndiaye affirme sa volonté de défendre à tout prix l’école publique et ses principes. Le lendemain, c’est l’opposé qui s’exprime», déclarait la femme de lettres, qui figurait parmi les premiers intellectuels français à avoir pris position contre le port du voile à l’école lors de l’affaire du foulard de Creil.

Le ministre a réuni mardi les recteurs d’académie pour leur transmettre deux consignes relatives à des sujets d’actualité : d’une part le harcèlement scolaire, et d’autre part les atteintes à la laïcité. Il a ainsi demandé aux recteurs d’appliquer avec «fermeté» les principes de laïcité à l’école, et de ne tolérer en aucun cas le maintien de «zones de non droit». Dans l’entourage du ministre, on précise qu’un nombre particulièrement important de signalements pour atteintes à la laïcité concernent notamment des établissements scolaires de Marseille.

Les recteurs, a ajouté Pap Ndiaye, ne doivent pas hésiter à se coordonner avec les préfectures pour repérer ses atteintes et y remédier. Le ministère précise que la plupart de ces incidents sont résolus grâce au dialogue entre les responsables de la vie scolaire et les élèves ainsi que leurs familles.

Interrogé à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a également assuré mercredi que le gouvernement «agissait» sur ce sujet, reconnaissant qu’il s’agit d’un «phénomène qui pourrait être en extension et qui poserait de très nombreux problèmes».

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Les chiffres mensuels des atteintes déclarées à la laïcité pour mai ont été publiés mercredi par le ministère de l’Éducation nationale. Les atteintes à laïcité à l’école ont baissé globalement de 30 % entre avril et mai, passant de 625 à 438. Mais elles avaient auparavant fortement augmenté en mars (à 505, contre 282 en février), selon les chiffres du ministère. Des observateurs avaient alors pointé la concomitance avec le ramadan. Et surtout, la part des incidents relevant du port de signes et de tenues religieux, comme les abayas et qamis (vêtements longs et traditionnels, portés respectivement par les femmes et par les hommes souhaitant afficher leur appartenance à la communauté musulmane), a augmenté, représentant 56 % du total contre 37 % en avril et 42 % en mars.

Le ministère a confirmé au Figaro son refus de «publier une liste exhaustive des signes religieux» prohibés à l’école, car «ce serait contre-productif». Le ministre «a donc réaffirmé la nécessité d’être fermes sur l’application de la loi de 2004» interdisant le port de «signes religieux ostensibles» à l’école. Une circulaire publiée en novembre imposait de «sanctionner systématiquement et de façon graduée» le non-respect de la loi de 2004, qui tout en reconnaissant «la difficulté à qualifier» certains faits d’atteintes à la laïcité, refusait déjà de trancher, entre autres, la question de savoir si les abayas et les qamis sont explicitement interdits à l’école au nom de la loi de 2004. C’est donc toujours l’appréciation des chefs d’établissement qui prévaut.

Mais au ministère, on reconnaît sans ambages que «le nombre de signalements d’atteintes à la laïcité est inférieur au nombre réel d’incidents» dans les écoles, et dans un article du Parisien , le responsable du syndicat majoritaire chez les chefs d’établissement, Didier Georges, estime que «quatre collègues sur dix ne font pas remonter les incidents».

Pap Ndiaye a donc incité les recteurs à ne pas hésiter avant de signaler une atteinte à la laïcité. Il le rappellera également aux chefs d’établissement, qu’il rencontrera en visioconférence, «d’ici la fin du mois de juin, avant les vacances scolaires» précise son cabinet.

Suite à la réunion entre Pap Ndiaye et les recteurs d’académie, et à la Une du Parisien consacrée à ce sujet, la présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a accusé le quotidien d’ «islamophobie». «Nous traversons une crise sociale sans précédent, une attaque massive des libertés sous Macron, une sècheresse ultra précoce et une guerre alimentaire se profile, écrit l’élue LFI. Mais Le Parisien fait sa Une sur la tenue des femmes musulmanes. Pour ce journal comme beaucoup d’autres : l’islamophobie fait vendre. Surtout quand elle s’attaque aux femmes» a déclaré la députée sur Twitter.

Sa réaction a suscité de vives condamnations, notamment de la part du philosophe Raphaël Enthoven, interviewé par L’Express à ce sujet. «Jusqu’à nouvel ordre, l’accusation d’islamophobie menace et tue seulement ceux qui en sont accusés. Quand on songe qu’une rédaction entière a été décimée sous ce prétexte, on mesure à quel point Madame Panot joue impunément avec le feu», estime-t-il.

La journaliste (Europe 1 / CNews) Sonia Mabrouk a également répondu à Mathilde Panot, estimant que l’abaya n’est pas la tenue portée par toutes les femmes musulmanes, contrairement à ce que laisse entendre la députée. «En quoi ce symbole communautaire serait le vêtement DES femmes musulmanes alors que c’est le fruit du wahhabisme», demande Sonia Mabrouk.

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