Angèle, François Ruffin, Blanche Gardin… les nouveaux « réacs » de gauche

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Angèle, François Ruffin, Blanche Gardin… les nouveaux « réacs » de gauche

Read More  C’est une parole lancée à la va-vite, un mauvais choix lexical, un silence coupable ou des accointances avec l’ennemi idéologique « qui en disent (trop) long »… A gauche, ces derniers mois ont été marqués par les excommunions en série – de celles qui valent à certaines icônes du progressisme d’être subitement affublées du tampon de « réac ».En 2023, le couperet ne tombe plus seulement sur les plus clivants de la famille, ou ceux dont la mue idéologique pouvait raisonnablement poser question (ce qui ne légitime en rien les attaques dont certains, tels Alain Finkielkraut, Sylviane Agacinski ou Eric Naulleau font l’objet). Désormais, la roulette des indignations peut s’arrêter sur la plus consensuelle des pop stars, le plus populaire des politiques ou la plus féministe des féministes.Dernier en date : François Ruffin, qui faisait jusqu’ici figure de gendre idéal de la gauche, au point d’être pressenti pour prendre la succession de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2027. Invité de Franceinfo, le 1er juin, le député LFI était interrogé sur les leçons à tirer de l’échec électoral du parti de gauche espagnol Podemos, qui a porté une loi permettant de changer de genre à 16 ans sans l’accord des parents. Réponse de l’intéressé : « Il faut reconstruire des ponts [entre les Français], réparer les fractures et pas les creuser davantage. Dans ce cadre-là, on ne devra pas faire tout ce qui nous passe par la tête, tout ce qu’on souhaite, tout ce qui est peut-être même bon en soi. »Biais de confirmationQuelques heures plus tard, le compte Twitter Le coin des LGBT + grince contre un « François Ruffin [qui] ne veut pas d’une loi permettant de changer plus facilement sa mention de genre car il faut ‘de l’apaisement’ pour que son parti accède au pouvoir ». De son côté, le magazine Têtu publie un article titré « Pour François Ruffin, l’autodétermination de genre passe après… tout le reste », fustigeant des ressemblances avec l’argumentaire de « la droite réactionnaire », au point d’oser la référence à une Marine Le Pen « qui, dans son programme pour la présidentielle de 2022, prônait un ‘moratoire pendant trois ans’ sur les sujets de société ». Rien que ça.Même certains insoumis se sont fendus d’une mise au point. Ainsi de la députée Sophia Chikirou, pour qui le propos de Ruffin est « au mieux maladroit, au pire une faute politique », ou encore de son collègue Antoine Léaument, regrettant « un avis personnel qui n’engage pas le mouvement », avant de renvoyer au programme de LFI, qui prévoit de « permettre le changement d’état civil libre et gratuit ».Les clarifications de l’intéressé, postées le 2 juin sur Twitter, n’y ont rien changé. « Dès ma sortie du plateau de Franceinfo, j’ai dit à mes collabs : ‘Ma réponse sur le genre, ça va pas. J’aurais dû rappeler des évidences’ », consent-il. Trop tard ? Superflu. Car, dans ces procès pour faute idéologique, les délibérations interviennent après le jugement. Autrement dit, la question est non pas « François Ruffin est-il réactionnaire ? », mais « Pourquoi François Ruffin est-il réactionnaire ? »En 2020, le Picard s’était montré favorable au retour des frontières « sur capitaux, marchandises et personnes », estimant qu’il fallait « poser des limites à la circulation tous azimuts des personnes ». Sous la plume de Marie Peltier, historienne spécialiste du complotisme et habituée des threads moralisateurs sur Twitter, cette prise de position devient une « déclaration d’amour aux frontières ». Dans le même esprit, son engagement auprès des personnels de santé (notamment en psychiatrie) et des personnes handicapées trahirait, sous l’effet d’une bouillie sophiste, une pensée « capacitiste », « condescendante » et « validiste » (qui fait preuve de discrimination envers les personnes en situation de handicap, en considérant les individus dits « valides » comme la norme sociale).Relations suspectesQuand les « prises de position douteuses » sont écumées, place à l’énumération des « relations suspectes » – le coup de grâce. En avril, le journaliste et militant écologiste Hugo Clément s’est ainsi vu reprocher d’avoir participé au « grand débat des valeurs », organisé par le très droitier magazine Valeurs actuelles, selon la logique du « on ne parle pas avec l’ennemi ». Dans le cas de François Ruffin, on expurge un numéro de la revue d’écologie intégrale et chrétienne Limite, qui lui avait consacré sa Une, en 2022, au côté du philosophe conservateur François-Xavier Bellamy, sous l’intitulé « Bellamy-Ruffin débranchent le progrès ».Pire que cette association coupable (pourtant sous la forme d’un débat contradictoire), l’invitation de la féministe Marguerite Stern, régulièrement accusée de transphobie, à échanger sur la question trans en réponse au mea culpa du député n’est pas passée inaperçue. Tout comme le tweet d’Eric Naulleau : « François Ruffin se rapproche d’une gauche digne, responsable et sociale. L’Espoir renaît ! » « CQFD », ironisent certains internautes. Voici le paria coresponsable des idées de ceux qui le défendent.Cette même logique du raccourci a également visé la chanteuse Angèle, icône progressiste, soupçonnée en mai de transphobie. Invitée des Rencontres du Papotin (une émission diffusée sur France 2 dans laquelle une personnalité répond aux questions de journalistes atteints de troubles autistiques), la jeune femme avait déclaré être « pansexuelle », précisant pouvoir « tomber amoureuse d’un garçon, d’une fille, d’une personne non binaire, d’une personne transgenre ». Son erreur ? Avoir distingué (donc « discriminé ») les personnes trans des hommes, des femmes et des non-binaires.Naïvement, on aurait cru l’interprète de Ta reine – une chanson devenue l’un des plus fameux hymnes lesbiens – inattaquable sur le terrain idéologique. C’était mal sonder l’époque. « Je n’en peux plus des féministes cis [genres] qui accourent toujours [pour] défendre leurs femmes cis préférées », se désole un internaute sur Twitter. « Les cis sont trop à l’aise », juge un autre. Traduction : la « maladresse » d’Angèle serait symptomatique d’un travers propre aux personnes cisgenres (dont le sexe assigné à la naissance est identique à leur genre actuel), coupables par essence de porter une vision sclérosée des « sexes », en plus de cautionner un féminisme suranné, donc discriminant.La cohérence, ce nouveau conservatismeLa question trans serait-elle le facteur décisif de ces salves accusatoires ? Pas si l’on en juge par l’ensemble des procès idéologiques de ces dernières années, dont la féministe universaliste et figure de la gauche républicaine Caroline Fourest a aussi fait les frais. Celle-ci est désormais qualifiée de « réactionnaire », notamment depuis la parution de son livre Génération offensée (Grasset), dans lequel elle déplore que la jeunesse, qui, en mai 1968, rêvait d’un monde où il serait « interdit d’interdire », privilégie aujourd’hui la censure et la culture de l’offense. Fautive, en somme, de n’avoir pas dérogé à sa ligne. Comme François Ruffin, qui n’a jamais caché ses priorités sociales.Et comme l’humoriste Blanche Gardin, pourtant soutien de Jean-Luc Mélenchon en 2022. Fidèle à ses convictions, l’humoriste s’en est récemment prise à l’entreprise de Jeff Bezos, « qui ne paie pas ses impôts en France [et] émet 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre par an seulement avec ses data centers », pour motiver son refus de participer à l’émission LOL : qui rit sort ! – une sorte de télé-réalité diffusée sur Amazon Prime mettant en scène dix comédiens et humoristes français, censés contenir leurs rires durant six heures pour tenter de remporter 50 000 euros pour le compte de l’association de leur choix. « Je serais gênée aux entournures d’être payée 200 000 euros pour une journée de travail même si je perds à votre jeu, quand l’association caritative de mon choix remporterait, elle, 50 000 euros, c’est-à-dire 4 fois moins, et encore, seulement si je gagne », avait-elle déclaré.Réchauffement climatique, justice sociale et critique des Gafam (des thèmes chers à la gauche) n’ont pourtant pas fait le poids face aux prises de position « problématiques » de l’humoriste : son soutien à son compagnon, l’humoriste américain Louis C.K., accusé pendant la vague #MeToo d’exhibition sexuelle ; ses sketchs moquant les excès de l’époque ; sa série diffusée sur Canal + singeant la naturopathie, la sororité et la « masculinité toxique ». Sur les réseaux sociaux, c’est un florilège. « Blanche Gardin, c’est la féministe qui est sortie avec un agresseur sexuel et l’a défendu », commente l’un. « Les honneurs à cette connasse réac de Blanche Gardin, ce sera sans moi », avance un autre.La cohérence idéologique serait donc devenue synonyme de conservatisme en ce qu’elle implique de maintenir (donc « conserver ») une ligne de pensée sur le long terme et donc de « hiérarchiser » les priorités en fonction de celle-ci (ce qui, là encore, ne signifie pas opposition à tout le reste). Deux notions que la gauche nouvelle génération a en horreur.Pourtant, des figures comme Clémentine Autain et Fabien Roussel ont salué la prise de position de Blanche Gardin. Cohérent mais cavalier, si l’on se réfère au triptyque « condamner – pointer les positions suspectes – expurger les relations douteuses ». Au suivant. 

C’est une parole lancée à la va-vite, un mauvais choix lexical, un silence coupable ou des accointances avec l’ennemi idéologique « qui en disent (trop) long »… A gauche, ces derniers mois ont été marqués par les excommunions en série – de celles qui valent à certaines icônes du progressisme d’être subitement affublées du tampon de « réac ».

En 2023, le couperet ne tombe plus seulement sur les plus clivants de la famille, ou ceux dont la mue idéologique pouvait raisonnablement poser question (ce qui ne légitime en rien les attaques dont certains, tels Alain Finkielkraut, Sylviane Agacinski ou Eric Naulleau font l’objet). Désormais, la roulette des indignations peut s’arrêter sur la plus consensuelle des pop stars, le plus populaire des politiques ou la plus féministe des féministes.

Dernier en date : François Ruffin, qui faisait jusqu’ici figure de gendre idéal de la gauche, au point d’être pressenti pour prendre la succession de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2027. Invité de Franceinfo, le 1er juin, le député LFI était interrogé sur les leçons à tirer de l’échec électoral du parti de gauche espagnol Podemos, qui a porté une loi permettant de changer de genre à 16 ans sans l’accord des parents. Réponse de l’intéressé : « Il faut reconstruire des ponts [entre les Français], réparer les fractures et pas les creuser davantage. Dans ce cadre-là, on ne devra pas faire tout ce qui nous passe par la tête, tout ce qu’on souhaite, tout ce qui est peut-être même bon en soi. »

Biais de confirmation

Quelques heures plus tard, le compte Twitter Le coin des LGBT + grince contre un « François Ruffin [qui] ne veut pas d’une loi permettant de changer plus facilement sa mention de genre car il faut ‘de l’apaisement’ pour que son parti accède au pouvoir ». De son côté, le magazine Têtu publie un article titré « Pour François Ruffin, l’autodétermination de genre passe après… tout le reste », fustigeant des ressemblances avec l’argumentaire de « la droite réactionnaire », au point d’oser la référence à une Marine Le Pen « qui, dans son programme pour la présidentielle de 2022, prônait un ‘moratoire pendant trois ans’ sur les sujets de société ». Rien que ça.

Même certains insoumis se sont fendus d’une mise au point. Ainsi de la députée Sophia Chikirou, pour qui le propos de Ruffin est « au mieux maladroit, au pire une faute politique », ou encore de son collègue Antoine Léaument, regrettant « un avis personnel qui n’engage pas le mouvement », avant de renvoyer au programme de LFI, qui prévoit de « permettre le changement d’état civil libre et gratuit ».

Les clarifications de l’intéressé, postées le 2 juin sur Twitter, n’y ont rien changé. « Dès ma sortie du plateau de Franceinfo, j’ai dit à mes collabs : ‘Ma réponse sur le genre, ça va pas. J’aurais dû rappeler des évidences’ », consent-il. Trop tard ? Superflu. Car, dans ces procès pour faute idéologique, les délibérations interviennent après le jugement. Autrement dit, la question est non pas « François Ruffin est-il réactionnaire ? », mais « Pourquoi François Ruffin est-il réactionnaire ? »

En 2020, le Picard s’était montré favorable au retour des frontières « sur capitaux, marchandises et personnes », estimant qu’il fallait « poser des limites à la circulation tous azimuts des personnes ». Sous la plume de Marie Peltier, historienne spécialiste du complotisme et habituée des threads moralisateurs sur Twitter, cette prise de position devient une « déclaration d’amour aux frontières ». Dans le même esprit, son engagement auprès des personnels de santé (notamment en psychiatrie) et des personnes handicapées trahirait, sous l’effet d’une bouillie sophiste, une pensée « capacitiste », « condescendante » et « validiste » (qui fait preuve de discrimination envers les personnes en situation de handicap, en considérant les individus dits « valides » comme la norme sociale).

Relations suspectes

Quand les « prises de position douteuses » sont écumées, place à l’énumération des « relations suspectes » – le coup de grâce. En avril, le journaliste et militant écologiste Hugo Clément s’est ainsi vu reprocher d’avoir participé au « grand débat des valeurs », organisé par le très droitier magazine Valeurs actuelles, selon la logique du « on ne parle pas avec l’ennemi ». Dans le cas de François Ruffin, on expurge un numéro de la revue d’écologie intégrale et chrétienne Limite, qui lui avait consacré sa Une, en 2022, au côté du philosophe conservateur François-Xavier Bellamy, sous l’intitulé « Bellamy-Ruffin débranchent le progrès ».

Pire que cette association coupable (pourtant sous la forme d’un débat contradictoire), l’invitation de la féministe Marguerite Stern, régulièrement accusée de transphobie, à échanger sur la question trans en réponse au mea culpa du député n’est pas passée inaperçue. Tout comme le tweet d’Eric Naulleau : « François Ruffin se rapproche d’une gauche digne, responsable et sociale. L’Espoir renaît ! » « CQFD », ironisent certains internautes. Voici le paria coresponsable des idées de ceux qui le défendent.

Cette même logique du raccourci a également visé la chanteuse Angèle, icône progressiste, soupçonnée en mai de transphobie. Invitée des Rencontres du Papotin (une émission diffusée sur France 2 dans laquelle une personnalité répond aux questions de journalistes atteints de troubles autistiques), la jeune femme avait déclaré être « pansexuelle », précisant pouvoir « tomber amoureuse d’un garçon, d’une fille, d’une personne non binaire, d’une personne transgenre ». Son erreur ? Avoir distingué (donc « discriminé ») les personnes trans des hommes, des femmes et des non-binaires.

Naïvement, on aurait cru l’interprète de Ta reine – une chanson devenue l’un des plus fameux hymnes lesbiens – inattaquable sur le terrain idéologique. C’était mal sonder l’époque. « Je n’en peux plus des féministes cis [genres] qui accourent toujours [pour] défendre leurs femmes cis préférées », se désole un internaute sur Twitter. « Les cis sont trop à l’aise », juge un autre. Traduction : la « maladresse » d’Angèle serait symptomatique d’un travers propre aux personnes cisgenres (dont le sexe assigné à la naissance est identique à leur genre actuel), coupables par essence de porter une vision sclérosée des « sexes », en plus de cautionner un féminisme suranné, donc discriminant.

La cohérence, ce nouveau conservatisme

La question trans serait-elle le facteur décisif de ces salves accusatoires ? Pas si l’on en juge par l’ensemble des procès idéologiques de ces dernières années, dont la féministe universaliste et figure de la gauche républicaine Caroline Fourest a aussi fait les frais. Celle-ci est désormais qualifiée de « réactionnaire », notamment depuis la parution de son livre Génération offensée (Grasset), dans lequel elle déplore que la jeunesse, qui, en mai 1968, rêvait d’un monde où il serait « interdit d’interdire », privilégie aujourd’hui la censure et la culture de l’offense. Fautive, en somme, de n’avoir pas dérogé à sa ligne. Comme François Ruffin, qui n’a jamais caché ses priorités sociales.

Et comme l’humoriste Blanche Gardin, pourtant soutien de Jean-Luc Mélenchon en 2022. Fidèle à ses convictions, l’humoriste s’en est récemment prise à l’entreprise de Jeff Bezos, « qui ne paie pas ses impôts en France [et] émet 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre par an […] seulement avec ses data centers », pour motiver son refus de participer à l’émission LOL : qui rit sort ! – une sorte de télé-réalité diffusée sur Amazon Prime mettant en scène dix comédiens et humoristes français, censés contenir leurs rires durant six heures pour tenter de remporter 50 000 euros pour le compte de l’association de leur choix. « Je serais gênée aux entournures […] d’être payée 200 000 euros pour une journée de travail même si je perds à votre jeu, quand l’association caritative de mon choix remporterait, elle, 50 000 euros, c’est-à-dire 4 fois moins, et encore, seulement si je gagne », avait-elle déclaré.

Réchauffement climatique, justice sociale et critique des Gafam (des thèmes chers à la gauche) n’ont pourtant pas fait le poids face aux prises de position « problématiques » de l’humoriste : son soutien à son compagnon, l’humoriste américain Louis C.K., accusé pendant la vague #MeToo d’exhibition sexuelle ; ses sketchs moquant les excès de l’époque ; sa série diffusée sur Canal + singeant la naturopathie, la sororité et la « masculinité toxique ». Sur les réseaux sociaux, c’est un florilège. « Blanche Gardin, c’est la féministe qui est sortie avec un agresseur sexuel et l’a défendu », commente l’un. « Les honneurs à cette connasse réac de Blanche Gardin, ce sera sans moi », avance un autre.

La cohérence idéologique serait donc devenue synonyme de conservatisme en ce qu’elle implique de maintenir (donc « conserver ») une ligne de pensée sur le long terme et donc de « hiérarchiser » les priorités en fonction de celle-ci (ce qui, là encore, ne signifie pas opposition à tout le reste). Deux notions que la gauche nouvelle génération a en horreur.

Pourtant, des figures comme Clémentine Autain et Fabien Roussel ont salué la prise de position de Blanche Gardin. Cohérent mais cavalier, si l’on se réfère au triptyque « condamner – pointer les positions suspectes – expurger les relations douteuses ». Au suivant.

 

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