Journée d’étude « Éros entre pratiques genrées et formes discursives: de la Grèce ancienne à la modernité »
Samedi 2 avril 2022, 14 h – 18 h Centre AnHiMA, INHA, 6, rue des Petits Champs, 75002 Paris
Comment peut-on être hétérosexuel ? Comment peut-on être homosexuel ? Par le détournement d’une célèbre phrase de Montesquieu, il s’agit de proposer, encore et toujours, une démarche « des écarts » : porter sur les catégories antiques un regard décentré pour revenir de manière critique sur les catégories contemporaines, dans une tentative de prise en compte du dispositif actuel de la sexualité tel que Michel Foucault l’analyse dès les années 1970.
« Éros à nouveau, par la volonté de Cypris, me réchauffe, inondant doucement mon cœur » : la personne dont émane la force incarnée dans Éros peut en effet, dans ce vers de l’époque préclassique (Alcman fr. 59a Page-Davies), être un jeune homme ou une jeune fille ; la personne qui assume le je poétique peut correspondre à un poète tel Anacréon, à une poétesse telle Sappho, mais aussi à un groupe choral de jeunes filles. Importe la relation provoquée par Éros, sous l’égide d’Aphrodite, et activée dans la performance musicale et rituelle du poème.
Mais dans quels contextes se réalisent ces relations pour nous sexuelles ? avec quelles fonctions sociales ? dans quelles perspectives culturelles ? Occasion de s’interroger aussi bien sur les formes et les attendus sociaux, sinon philosophiques, des relations entre jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, que sur la pertinence de nos concepts modernes : non seulement homosexualité et hétérosexualité, mais aussi gay, queer, transgenre binaire/non binaire, polyamour et fluidité.