Comment les « thérapies de conversion » sont devenues une arme politique LGBT+ : enquête

Comment les « thérapies de conversion » sont devenues une arme politique LGBT+ : enquête

Quand une loi votée sur un malentendu permet de censurer les opposants à l'idéologie transgenre et religions"

Table des matières

Comment les « thérapies de conversion » sont devenues une arme politique LGBT+ : enquête

Le 30 août dernier, BFM TV diffusait les images d’une « thérapie de conversion » à l’hétérosexualité, organisée par le groupe évangéliste « Torrents de vie ». La DILCRAH saisissait aussitôt la justice, et les associations LGBT+ réclamaient une condamnation lourde, avec un large soutien des médias.

Suite à longue campagne médiatique, la France a interdit les « thérapies de conversion » en janvier 2022. Les militants répétaient qu’ils s’agissaient d’un « acte de torture », et multipliaient les histoires effrayantes : exorcismes, électrochocs… la loi avait été votée à la quasi-unanimité.

Or la caméra cachée de BFM TV montre une situation bien différente : les organisateurs conseillent à la journaliste de lire le témoignage d’un ex-homosexuel et l’invitent à faire quelques prières. Que des « thérapies » violentes aient existé, personne ne le nie : mais où sont les « actes de torture » ici ?

Ils n’étaient qu’un prétexte : la loi française, inspirée par une poignée d’activistes catholiques LGBT+, a été taillée sur mesure pour imposer l’éducation sexuelle dans les écoles confessionnelles, bâillonner les critiques de l’idéologie transgenre… tout sauf protéger des victimes, on le verra.

On verra surtout qu’ils n’ont reculé devant rien pour la faire voter : faux prêtres envoyés témoigner à l’Assemblée, liste de « tortionnaires » douteuses, astroturfing… et que le texte ignore soigneusement les « thérapies de conversions » pro-LGBT, du type « sortir de l’hétérosexualité », souvent destructrices mais largement encouragées.

L’Église catholique, l’homosexualité et les militants LGBT+

Rappelons la position de l’Église catholique sur l’homosexualité2 : si les actes homosexuels sont un péché grave, sentir des attirances homosexuelles en soi n’est pas condamnable, ni une « maladie » : c’est être plus porté à certaines tentations que d’autres.

L’Eglise les enjoint donc à rester chastes, ce que certains font. Ceux qui ne le veulent pas doivent tout de même être accueillis « avec respect, compassion et délicatesse »3. Cette position n’est considérée par aucun gouvernement comme « homophobe », et relève de la liberté de religion, reconnue par les traités internationaux.

Depuis les années 1970, de petits groupes de catholiques homosexuels tentent de la contester. Mais le catholicisme est un bloc, on ne peut garder certains préceptes et en refuser d’autres : encore moins la condamnation de la sodomie, solidement fondée sur les textes4.

Leur première tactique est donc de ruser avec les textes, souvent comiquement : toute amitié masculine dans la Bible est un couple gay caché5, etc… Il faut prouver à tout prix que la position de l’Église est fausse, une simple « interprétation fondamentaliste » à abolir.

La seconde tactique est de taxer cette position d’« homophobie » pour la faire tomber sur le coup de la loi. C’est tout aussi improbable : aucun pays, ni aucune juridiction internationale ne les voit ainsi : appeler à la chasteté tout en respectant de la personne n’est pas de la « violence ».

C’est là qu’intervient l’astuce des « thérapies de conversions ». Pratiquées par certains mouvements évangélistes américains qui pensent « convertir » les homosexuels à l’hétérosexualité, elles ne correspondent pas à la doctrine de l’Eglise catholique, qui les condamne – même si des abus ont pu localement avoir lieu. On s’en servira pour faire voter une loi trop large, qui criminalisera l’idée même que l’homosexualité est un péché. L’Eglise sera alors obligée de changer.

L’idée semble folle ? Une poignée de militants LGBT+ va pourtant essayer : ce sera le collectif #RienàGuérir.

#RienàGuérir : témoignages douteux, grand soutien médiatique.

#RienàGuérir se présente comme un « collectif » français de « survivant·e·s de thérapies de conversion », qui ferait campagne pour arrêter ces « actes de tortures » homophobes.

Curieux « collectif »… qui ne semble compter que deux membres connus et actifs : son porte-parole, le jeune réalisateur Benoît Berthe Siward et l’ex-moine Jean-Michel Dunand. Viendra les appuyer, sans indiquer en faire partie, le journaliste Timothée de Rauglaudre. Tous trois sont catholiques, gays et militants LGBT+. Mémorisez ces trois noms : on les verra revenir en boucle quand il faudra faire croire à une « diversité de prises de parole ».

Même chose pour les « témoignages » de victimes de thérapies en France. On nous en promet des « dizaines6», on n’en trouve que deux authentifiables dans la presse : ceux de… Siward et Dunand. Et ils sont sujets à caution :
 
–           Siward affirme avoir suivi adolescent des stages pour le guérir de son homosexualité à la Communauté des Béatitudes. Stages sans « violences physiques mais avec des violences psychologiques » : des « questions indiscrètes sur sa sexualité », des propos effrayants « les homos doivent fréquemment se faire recoudre l’anus », etc.

Cela reste condamnable… mais Siward s’abstient de mentionner que ladite Communauté, organisation proche du protestantisme, a été recadrée par le Vatican en 2010 : ces « stages » sont interdits dans l’Église catholique. On le verra pourtant l’en rendre responsable, pourquoi ?

–           Dunand, jeune moine, était partagé par son désir de servir Dieu et sa vie sexuelle. « La journée, il la consacrait, accompagné de frères, aux offices liturgiques et autres prières. Quant au soir, il fréquentait cinémas pornos et toilettes publics, lieux de rencontre homosexuelle »7. Ses supérieurs lui auraient fait subir « huit exorcismes » pour l’en « guérir »
 
Rappelons que Dunand était majeur et volontaire – un exorcisme, procédure lourde, nécessite une demande écrite de l’intéressé et l’aval d’un évêque. Surtout, moine au Carmel, il était tenu à la chasteté : s’il avait couru les filles au lieu de courir les garçons, le résultat aurait été le même. Pourquoi parler alors d’« homophobie » ?

Parce que comme Siward, il s’en sert pour réclamer qu’on réécrive le catholicisme de façon LGBT-friendly. Que l’Eglise refuse les thérapies de conversion violentes n’a aucune importance : c’est un prétexte pour abolir l’idée même que l’homosexualité est un péché, qui serait qu’une « lecture fondamentaliste de la Bible (Dunand), voire le résultat d’une « manipulation des textes8 » (Siward).

Cette tactique n’est pas très originale : tout une branche du catholicisme « progressiste » se sert des abus dans l’Eglise pour réclamer des réformes à son goût. Les « thérapies toxiques » sont l’occasion rêvée d’abolir la « théologie toxique », clame une théologienne LGBT+ allemande. Ce courant reste néanmoins très minoritaire au sein du catholicisme français, plutôt traditionnaliste.

C’est par contre l’inverse dans les médias, toujours friands de croyants déconstruits. Rabbine féministe, pasteur woke ou prêtres pro-LGBT+ y sont fréquemment invités, même s’ils n’ont aucune audience dans leur propre communauté. Toute campagne pour forcer l’Eglise catholique à ne plus condamner l’homosexualité, sous prétexte de « lutte contre les thérapies de conversion », est sûre d’y recevoir bon accueil.

Et Siward sait mener une campagne médiatique. C’est même son métier : réalisateur, il dirige aussi une petite agence de relations publiques qui organise la promotion de films d’animation auprès du jury des Oscars. Avec l’appui d’autres associations LGBT+, notamment SOS Homophobie et David et Jonathan, cette campagne va aller très loin

La campagne Siward sur les « actes de torture »

D’abord, on va monter ce douteux « collectif » #RienàGuérir qui semble se résumer à Siward et Dunand, appuyé par de Rauglaudre. Cette manœuvre classique s’appelle « astroturfing » : faire croire à un mouvement populaire et massif de « victimes » inventé de toutes pièces.

Ensuite, le thème des « actes de torture » va être martelé dans tous les médias : Slate, France Inter, Libération, le Monde… Pour préparer l’esprit du public à soutenir la future loi, on multiplie les anecdotes atroces : maltraitances, électrochocs, voire viols… et on lui fait croire qu’il y a urgence à légiférer, car le phénomène prendrait de l’ampleur.

Tous ces exemples sont américains, et le seul vrai organisateur de « thérapies » en France, le groupe évangéliste « Torrents de vie », n’a jamais été suspecté de telles violences : mais on s’abstient bien de le dire. Comme Siward, Dunand fait le tour des médias pour y répéter que l’Église catholique pratique aussi les « thérapies de conversion », et que les « huit exorcismes » qu’il a subis en constituaient une.

Démarchant les parlementaires, Siward gagne le soutien du député et militante lesbienne LREM Laurence Vanceunebrock qui va porter la proposition de loi à l’Assemblée. Aucun témoignage certifié d’ « actes de tortures » en France ? Elle la justifiera avec… les chiffres du standard téléphonique d’une association LGBT+. Que ces chiffres militants se révèlent souvent truqués importe peu : il faut convaincre le gouvernement que c’est un problème de société massif, pour le pousser à soutenir la loi.

La campagne aussitôt appuyé par le troisième #RienàGuérir, Timothée de Rauglaudre, qui sort en 2019 un documentaire pour Arte : « Homothérapies : conversions forcées » suivi d’un livre-reportage « Dieu est amour », en collaboration avec le journaliste de France-Info Jean-Loup Adénor.

Sous prétexte d’« infiltrer les thérapies », ce sont des tracts en faveur d’une réforme LGBT-friendly des religions enfin débarrassées de leur « discours rigoriste »… et de la future loi inspirée par #RienàGuérir.
Les principaux témoignages du livre et film sont d’ailleurs ceux de… Dunand et Siward9.

On s’efforce de faire passer ce dernier pour une simple « victime : ni le chapitre consacré à son témoignage, ni celui consacré à la loi contre les « thérapies » ne mentionnent qu’il à l’origine de toute la campagne.

On va même jusqu’à cacher son nom : c’est un « citoyen lambda », un « jeune homme » qui aurait interpellé le député Vanceunebrock pour réclamer une loi contre les « thérapies ».

Là encore, il faut faire croire au public à de terrifiants et massifs « actes de torture» dénoncé par un « collectif de survivants »… en fait réduit à deux hommes : astroturfing toujours.

Le rapport fou de 2019… que le gouvernement doit désavouer en urgence

Devant une telle pression médiatique, le gouvernement – ici la ministre à l’égalité H/F Marlène Schiappa – accorde rapidement son soutien. Une mission parlementaire formée de Laurence Vanceunebrock et Bastien Lachaud (LFI, lui aussi très engagé pour les LGBTI+) rédige rapidement un rapport et une synthèse rendus en décembre 2019,

Le gouvernement en prend connaissance… et coup de théâtre : tout est annulé ! Le ministre Schiappa annonce qu’elle ne soutient plus le vote d’une loi, et préfère faire interdire les « thérapies » par amendements déposés dans un autre texte : Vanceunebrock et Siward sont furieux.

Pourquoi cette volte-face ? Le ministère de la Justice a fait blocage, et pour cause : la loi proposée est invotable. Elle viole à la fois laïcité, liberté religieuse et liberté d’enseignement.

Les rapporteurs commencent par se faire… pape et papesse : ils déclarent l’idée que l’homosexualité soit un péché une « interprétation littéraliste, obsolète et contestée de la Bible. », répétant à la lettre les thèses de Siward, Dunand, et autres activistes « cathos LGBT+ ».

L’encouragement au célibat, doctrine officielle de l’Eglise catholique, va donc être assimilée à du harcèlement sexuel (sic), comme le reste des « thérapies ».

C’est à la fois mettre l’Eglise hors-la-loi et empêcher les homosexuels voulant rester chastes d’être soutenus par leur prêtre : et ils existent. La voix de certains homosexuels compte-t-elle donc plus que d’autres ?

Le meilleur reste à venir : on s’inquiète que les écoles confessionnelles enseignent que les actes homosexuels sont « intrinsèquement désordonnés » – soit les mots même du Catéchisme de l’Eglise Catholique. Les écoles catholiques doivent donc cesser d’enseigner le catéchisme ?

En tout cas, les associations veulent y remédier en envoyant de force des militants LGBT+ dans les classes, pour des « interventions »… où ils enseigneront tout le contraire. C’est le retour des dragonnades, sous prétexte de « lutte contre les LGBT-phobies« 

Rappelons qu’aucun pays qui a interdit les « thérapies » n’a procédé ainsi : ils en ont généralement exclu du champ de la loi les majeurs consentants (Grèce, R.-U.), aucun n’a tenté de casser l’enseignement confessionnel, et surtout d’y imposer du militantisme LGBT+ au mépris de la liberté religieuse.

La loi inspirée par #RienàGuérir est donc une arme politique : conçue pour forcer l’Eglise catholique à abandonner sa condamnation de l’homosexualité et l’empêcher de l’enseigner, sous prétexte de lutter contre des « thérapies » quasi-inexistantes en France… et qu’elle condamne.

D’autant plus qu’elles tomberaient déjà sous la loi : la législation françaises contre les abus et dérives sectaires et déjà très complète. Le gouvernement rembarre donc Siward, et le somme d’ « utiliser les lois existantes »… ce qu’il s’abstient soigneusement de faire : aucune plainte n’est déposée ou soutenue par #RienàGuérir.

La loi française de 2022 : aucune protection des victimes, criminalisation du conservatisme

Un temps découragé, Siward reprend sa campagne. En juillet 2020, Marlène Schiappa cède sa place à Elisabeth Moreno… qui refuse aussi, préférant interdire les « thérapies » par circulaire. Colère de Siward, Vanceunebrock et des associations LGBT+, articles comminatoires dans la presse : elle finit par céder.

La proposition de loi n°4021 du 23 mars 202110 reprend le gros des suggestions du rapport, en enlevant les plus choquantes. On a fait disparaître attaques directes contre l’Eglise, délit d’appel à la chasteté et entrée forcée de militants LGBT dans les écoles catholiques. Qui ont visiblement inquiété : Vanceunebrock assure sans rire que des « échanges de ces derniers mois avec les autorités religieuses » ont permis de faire comprendre qu’il ne s’agissait pas de s’en prendre aux « croyances, la foi ou même textes sacrés ».

Avec des limites : rabbins et pasteurs sont entendus par l’Assemblée, mais aucun prêtre. Les seuls catholiques invités sont deux ultra-minoritaires associations de croyants LGBT+. Et… Dunand de #RienàGuérir, qui s’est autoproclamé pour l’occasion « prieur », alors qu’il n’est même pas prêtre. Nos militants ne reculent devant rien. L’ Assemblée a-t-elle compris qu’on la dupait avec de fausses « autorités religieuses » ?

La loi reste dangereusement large : tout « propos répété » peut être considéré comme « thérapie de conversion » et valoir deux ans de prison ferme. Un député s’inquiète des imprécisions du texte : Vanceunebrock refuse de le corriger, car « les juristes des associations préfèrent la formulation initiale11». On verra pourquoi : ce sont justement les procès abusifs que les militants recherchent.

Preuve finale que les « actes de torture » ne sont qu’un prétexte : une faille juridique jamais corrigée permettrait même au pire des tortionnaires d’échapper à la loi tant que les faits ne sont pas « répétés ». L’équipe du Dalloz l’a signalée en vain : aucune rectification en dix-huit mois. C’est dire si le souci des victimes importe.

Plus curieux encore : on interdit les « pratiques pour modifier l’identité de genre de la personne »… alors qu’aucune thérapie pour « guérir les trans » n’a jamais été observé en France ! Un sympathisant LGBT+ fait la remarque à Siward. Il lui répond que non, cela existe bien. La preuve : il possède « une liste bien fournie » de « praticiens, religieux, conférenciers » qui les pratiquent… mais il ne peut pas la dévoiler, par peur des « attaques en diffamations ».

C’est peu crédible, Siward aimant taxer de « transphobie » à tout va sur Twitter, pour des faits aussi minces que refuser de voir brûler les livres de J. K. Rowling. Les procès en « diffamation » lui feraient maintenant peur ? On ne verra jamais cette « liste de praticiens » publiée pour justifier cet alinéa absurde… qui servira en fait à menacer de procès tout opposant à l’idéologie transgenre.

Quelques féministes radicales et sénateurs LR s’en rendront compte, et essayeront de s’y opposer, en vain: la pression médiatique est trop forte. Trois mois plus tard, elle sera votée à l’unanimité à l’Assemblée, puis par une large majorité au Sénat.

Il faut dire qu’on attendait les réfractaires au tournant : ils ont été cloué au pilori par Libération, qui en a publié la liste détaillée sous prétexte de fact-checking. En plein battage médiatique sur les « actes de torture », c’était les faire passer pour des soutiens de bourreaux d’enfants : ce qui n’aide pas à être réélu.

Utiliser la loi pour casser catholiques et opposants à l’idéologie transgenre

RienàGuérir et ses alliés réclamaient la loi en urgence pour enfin sanctionner les « thérapies ». Elle est votée le 31 janvier 2022. Que va-t-il se passer ? Rien.

Pendant un an et demi, ni plainte ni signalement. Les associations accusent la « loi du silence » »12 parmi les victimes … mais ça ne tient pas, car elles aussi sont « silencieuses ». Siward affirmait dans le Monde connaître « rien qu’à Paris, une vingtaine d’individus ou institutions religieuses et médicales pratiquent ou aiguillent vers ces “thérapies”. Qu’attend-il pour les faire condamner ?

On finit par se demander si ces « listes bien fournies » d’auteurs d’« actes de torture », que Siward évoque sans cesse sans jamais les montrer, existent vraiment. Parce que notre militant va bien se servir de la loi… mais pour attaquer la doctrine de l’Eglise et menacer ceux qui l’enseignent.

Tout prêtre qui rappelle publiquement que l’homosexualité est un péché se voit accuser de tenir un « discours illégal » : ses paroles constituent une « sorte de thérapie de conversion » ou une « thérapie de conversion douce » (sic).

Siward va ensuite s’attaquer aux opposants à l’idéologie transgenre, notamment les féministes radicales Stern et Moutot pour « transphobie »13. Sa loi va aussi permettre aux militants wokes d’inventer un curieux raisonnement : vous refusez qu’on mutile des adolescents au nom d’une idéologie ? Vous niez le genre des trans… donc vos idées sont une thérapie de conversion (sic) et donc un délit.

Cette rhétorique qui aura un grand succès, s’étale même dans la grande presse. Ici une tribune de Libération :

Ici, rien de très nouveau : la loi sur les « thérapies de conversion » de 2022 est le décalque exact de la loi contre les « propos homophobes » de 2004. Là encore, un « acte de torture » homophobe fictif (l’agression de Sébastien Nouchet) avait été monté en épingle par les associations LGBT+ et les médias pour faire voter une loi floue à la quasi-unanimité.

A quoi leur a-t-elle servi ? A qualifier toute opposition aux revendication LGBT+ à un délit. Être publiquement contre le Mariage pour tous, la PMA, ou le transactivisme est signalé comme « propos homophobes » ou « transphobe » (selon la mise à jour de 2022). SOS Homophobie n’hésite plus à menacer de procès ceux qui critiquent un père par GPA : pratique pourtant assimilée à de la vente d’enfants et interdite en France, mais que l’association veut voir légalisée.
 
Créer une jurisprudence : « Torrents de vie », cas monté en épingle

Être menacé d’un procès pour ses opinions est déjà dissuasif : mais le serait encore plus avec une lourde condamnation qui fasse jurisprudence. En dix-huit mois, on l’a vu, on n’en a trouvé aucune : et pour cause : les « thérapies » de conversions réalisées en France, généralement non-violentes et consenties, sont très rares- bien loin du fantasme diffusé par #RienàGuérir.

Aucune importance : on va en créer une. Car aucune thérapie de conversion n’était organisée à Torrent de Vie le jour de la visite de Morgane Dumont (BFM TV) : le stage portait sur la dépendance (alcool, drogue). C’est la journaliste qui insiste auprès des organisateurs pour qu’on la « soigne » de son homosexualité : et cette thérapie se limite à quelques prières et conseils de lecture.

Cela qui n’empêche pas les trois comparses de #RienAGuérir, assistés de SOS Homophobie, de relancer aussitôt la campagne médiatique sur les « actes de tortures » sitôt le reportage sorti. Il faut persuader le téléspectateur moyen – qui n’a vu que quelques secondes d’images sur BFMTV – que les organisateurs sont des tortionnaires. L’association « Torrents de vie », jamais invitée, n’a aucune possibilité de se défendre.

D’autres militants vont s’attaquer en meute à la FNAC, coupable de vendre le livre utilisé par l’association, un « manuel de torture » (sic). Pur fantasme militant : le livre ne contient aucun appel à la violence. Le pasteur Andrew Cominsky raconte comment suite à un viol collectif, il est devenu hétérosexuel grâce à la prière, et en aidé d’autres à le faire. Il considère bien l’homosexualité comme un péché et le résultat d’un traumatisme d’enfance – mais à ce jeu-là, autant censurer la Bible, ou très progressiste pape François, qui a tenu des propos similaires en 2018.

Et on vu que c’est exactement le projet de #RienàGuérir : à peine le reportage sorti, Dunand s’en sert pour réclamer un « travail d’interprétation de la Bible »14. D’autres militants LGBT+ parlent franchement de « corriger les mauvais textes [bibliques] » et de promouvoir les « textes positifs [envers l’homosexualité]».

L’Eglise catholique, ne pratiquant pas de « thérapies de conversion », se croyait à l’abri : en 2020, la Conférence des Evêques de France en avait même personnellement assuré Siward. Espoir naïf : on l’’accuser tout de même d’en entretenir les « présupposés » (sic). Et cela continuera jusqu’à ce qu’elle cède.

On comprend donc l’insistance de #RienàGuérir à faire lourdement condamner « Torrents de vie » pour des « thérapies » mêmes consenties et non-violentes : c’est créer une jurisprudence pour taxer demain l’Eglise d’« homophobie », selon la loi – biaisée – qu’on a fait voter.

Le 13 juillet dernier, Siward, invité au Parlement Européen15, exigeait qu’on étende une loi du même type à toute l’Union Européenne. Et clamait au passage qu’il faut « debunker l’idée que c’est une attaque contre la liberté de pensée, de conscience et de le religion » (sic)… si le ridicule ne tue pas, le cynisme non plus.

Cependant, la « méthode Siward » commence à être connue. Une journaliste anglaise dénonce « la campagne d’un seul réalisateur prétentieux qui se fait passer pour tout un mouvement » et a fait voter en France une loi « basée sur des mensonges ».

Féministe radicale, elle craint – avec raison – que cette « interdiction des thérapies de conversion » serve à faire taire toute opposition à l’idéologie transgenre en Europe. Et s’interroge sur les financements de la campagne #RienàGuérir. Siward fait aussitôt fermer son compte Twitter pour « transphobie » : les lois-bâillon ont du bon.

Les « thérapies de conversions » pro-LGBT+… et comment on les encourage

La grande ironie de l’histoire, c’est qu’il y a des « thérapies de conversions » tout à légales en France : ce sont les théories wokes du « sortir de l’hétérosexualité

La theory originelle a été énoncé par la féministe Monique Wittig : les rapports hétérosexuels étant des rapports de « domination » « patriarcaux » et « capitalistes », ne plus coucher avec des hommes, c’est donc s’en libérer. La thèse est très en vogue dans les milieux de gauche radicale : un livre récemment paru vous propose même de « Devenir lesbienne en dix étapes ». Si ce n’est pas de la « conversion », qu’est-ce donc ?

On voit toute l’hypocrisie woke : qu’un pasteur encourage les homosexuels volontaires à se convertir, les militants hurlent à la « torture ». Quand eux-mêmes encouragent les hétérosexuelles à le faire… c’est merveilleux et « libératoire ».

Les conséquences sont pourtant lourdes. Dans les milieux déconstruits, j’ai croisé certaines de ces « lesbiennes militantes » qui vous annoncent fièrement qu’elles ont renoncé aux hommes. On finit par comprendre qu’elles n’ont pas vraiment d’attirance pour les femmes pour autant. De temps à autre, elles craquent et sortent avec un homme – mais le cachent soigneusement aux « copines ». Ce sont des homosexuels refoulés à l’envers, avec toutes les névroses que cela implique.

Là pourtant, il n’y a ni indignation, ni campagne médiatique : mieux, de très sérieux chercheurs en Gender Studies cherchent comment encourager le phénomène pour envenimer la « guérilla quotidienne contre le Mâle. Les thérapies de conversion pro-LGBT ont de beaux jours devant elles.


Auteur

Notes de Bas de page

  1. https://www.liberation.fr/france/2020/11/26/therapies-de-conversion-un-collectif-de-victimes-presse-le-gouvernement-de-les-interdire_1806817/

  2.  Catéchisme de l’Eglise Catholique, §2357-9 : https://eglise.catholique.fr/369530-eglise-et-homosexualite

  3. Catéchisme de l’Eglise Catholique, §2358

  4. Lévitique 20:13, première épitre aux Corinthiens 6,9, première épitre aux Romains 18-32

  5. David et Jonathan, le centurion de Capharnaüm et son serviteur malade…

  6. https://www.tf1info.fr/societe/video-enquete-sur-les-therapies-de-conversion-ces-pratiques-homophobes-qui-seront-bientot-interdites-en-france-2142567.html

  7. https://www.lokko.fr/2023/06/26/jean-michel-dunand-lhomosexualite-et-la-transexualite-sont-des-dons-de-dieu-au-meme-titre-que-lheterosexualite

  8. https://www.purepeople.com/article/le-calvaire-de-benoit-berthe-siward-le-realisateur-a-connu-l-enfer-des-therapies-de-conversion_a428798/1

  9. Respectivement Ch.22 et 2

  10. https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4021_proposition-loi#

  11. https://www.leparisien.fr/societe/therapies-de-conversion-quest-ce-que-torrents-de-vie-lassociation-dans-le-viseur-du-gouvernement-31-08-2023-KM6VRWT2SJE4RHW46LK4H2ZUVU.php

  12. https://x.com/TheSiward/status/1565393308175802369

  13. [ii]https://x.com/dunand_michel/status/1697309280251130143

  14. https://www.europarl.europa.eu/resources/library/media/20230713RES02854/20230713RES02854.pdf

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