Read More Le Conseil des sages de la laïcité, créé en 2018 au sein de l’éducation nationale par le ministre d’alors, Jean-Michel Blanquer, doit voir sa composition évoluer, par élargissement à de nouvelles personnalités, désignées par l’actuel ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye. Cinq nouveaux entrants (s’ajoutant au total actuel de quinze membres) sont prévus dans ce conseil composé d’experts et d’intellectuels spécialistes des questions de laïcité : il s’agit, selon nos informations, de la juriste Gwenaële Calvès, professeure de droit public à l’université de Cergy-Pontoise, de Christine Darnault, professeure agrégée de lettres et inspectrice d’académie, directrice de cabinet adjointe du recteur de Créteil, de Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, du juriste Thomas Hochmann, professeur de droit public à l’université de Paris-Nanterre, et enfin du sociologue et politiste Alain Policar, chercheur associé au Cevipof. Le ministre, qui a réuni le 6 avril ces nouvelles recrues au ministère, doit procéder solennellement, le 14 avril, à « l’installation » de ce conseil. Il s’agit plutôt d’une réinstallation, puisque, dans sa première mouture, celui-ci avait été installé le 8 janvier 2018 par son prédécesseur, désireux de faire de la défense de la laïcité un axe fort de sa politique. Jean-Michel Blanquer souhaitait que ce conseil, selon la lettre de mission adressée le 17 janvier 2018 à sa présidente, la sociologue Dominique Schnapper, puisse « apporter des réponses aux chefs d’établissements, professeurs et équipes éducatives chargés de transmettre les valeurs de la République et de faire vivre le principe de laïcité dans les écoles et les établissements scolaires ». Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Laïcité : les chefs d’établissement ne font pas remonter tous les cas d’atteintes dont ils ont connaissance Personnalités attachées à la loi de 2004 L’arrivée au sein du conseil du politiste Alain Policar est celle d’un adversaire déclaré d’une « laïcité répressive » ou « de combat », selon ses termes, dont la politique suivie par Jean-Michel Blanquer était pour lui une illustration. Déclarant avoir « la hantise de la stigmatisation des musulmans », il n’est cependant pas de ceux qui réclament l’abrogation de la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostensibles dans le cadre scolaire, même s’il en souligne les limites. « En prétendant combattre l’obscurantisme, on fait de la laïcité une arme contre la religion », expliquait-il en septembre 2019 dans une tribune au Monde à l’occasion de la polémique sur le burkini. Plus consensuelles, les quatre autres personnalités entrantes sont, elles aussi, attachées à la loi de 2004. Gwenaële Calvès est une spécialiste réputée de la laïcité, autrice de nombreux ouvrages dont Territoires disputés de la laïcité (Presses universitaires de France, 2018), dans lequel elle analysait « 44 questions (plus ou moins) épineuses », renvoyant à des cas concrets où l’application des principes légaux en la matière pouvait donner lieu à des conflits d’interprétation. Elle avait, dans une interview au Monde, critiqué une prise de position de Jean-Michel Blanquer : celui-ci avait affirmé, le 13 octobre 2019 sur BFM-TV, que « le voile n’est tout simplement pas souhaitable dans notre société ». Le ministre, estimait-elle, « s’est sans doute exprimé à titre personnel, et non comme ministre d’une République laïque ». Il vous reste 22.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le Conseil des sages de la laïcité, créé en 2018 au sein de l’éducation nationale par le ministre d’alors, Jean-Michel Blanquer, doit voir sa composition évoluer, par élargissement à de nouvelles personnalités, désignées par l’actuel ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye. Cinq nouveaux entrants (s’ajoutant au total actuel de quinze membres) sont prévus dans ce conseil composé d’experts et d’intellectuels spécialistes des questions de laïcité : il s’agit, selon nos informations, de la juriste Gwenaële Calvès, professeure de droit public à l’université de Cergy-Pontoise, de Christine Darnault, professeure agrégée de lettres et inspectrice d’académie, directrice de cabinet adjointe du recteur de Créteil, de Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, du juriste Thomas Hochmann, professeur de droit public à l’université de Paris-Nanterre, et enfin du sociologue et politiste Alain Policar, chercheur associé au Cevipof.
Le ministre, qui a réuni le 6 avril ces nouvelles recrues au ministère, doit procéder solennellement, le 14 avril, à « l’installation » de ce conseil. Il s’agit plutôt d’une réinstallation, puisque, dans sa première mouture, celui-ci avait été installé le 8 janvier 2018 par son prédécesseur, désireux de faire de la défense de la laïcité un axe fort de sa politique. Jean-Michel Blanquer souhaitait que ce conseil, selon la lettre de mission adressée le 17 janvier 2018 à sa présidente, la sociologue Dominique Schnapper, puisse « apporter des réponses aux chefs d’établissements, professeurs et équipes éducatives chargés de transmettre les valeurs de la République et de faire vivre le principe de laïcité dans les écoles et les établissements scolaires ».
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Laïcité : les chefs d’établissement ne font pas remonter tous les cas d’atteintes dont ils ont connaissance
Personnalités attachées à la loi de 2004
L’arrivée au sein du conseil du politiste Alain Policar est celle d’un adversaire déclaré d’une « laïcité répressive » ou « de combat », selon ses termes, dont la politique suivie par Jean-Michel Blanquer était pour lui une illustration. Déclarant avoir « la hantise de la stigmatisation des musulmans », il n’est cependant pas de ceux qui réclament l’abrogation de la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostensibles dans le cadre scolaire, même s’il en souligne les limites. « En prétendant combattre l’obscurantisme, on fait de la laïcité une arme contre la religion », expliquait-il en septembre 2019 dans une tribune au Monde à l’occasion de la polémique sur le burkini.
Plus consensuelles, les quatre autres personnalités entrantes sont, elles aussi, attachées à la loi de 2004. Gwenaële Calvès est une spécialiste réputée de la laïcité, autrice de nombreux ouvrages dont Territoires disputés de la laïcité (Presses universitaires de France, 2018), dans lequel elle analysait « 44 questions (plus ou moins) épineuses », renvoyant à des cas concrets où l’application des principes légaux en la matière pouvait donner lieu à des conflits d’interprétation. Elle avait, dans une interview au Monde, critiqué une prise de position de Jean-Michel Blanquer : celui-ci avait affirmé, le 13 octobre 2019 sur BFM-TV, que « le voile n’est tout simplement pas souhaitable dans notre société ». Le ministre, estimait-elle, « s’est sans doute exprimé à titre personnel, et non comme ministre d’une République laïque ».
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