En piste, les utérus- expertes!

Pouvez-vous parler à l'aide de votre sexe

En piste, les utérus- expertes!

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Pouvez-vous parler à l'aide de votre sexe

En piste, les utérus- expertes!

Par Zubeida Levi-N’dgong

Enfin, c’est arrivé ! Nous sommes des utérus utiles !

J’ai lu cet appel, reçu dans ma boîte mail avec un spasme de bonheur en bas du ventre, car la v’là la reconnaissance réelle et non discutable de nos savoirs genrés. Il n’y a que des crétins qui n’ont pas encore compris que la pensée a un sexe, non pardon, un genre, bref, vous avez compris.  Enfin, j’espère. Avant quand nous parlions, personne ne nous écoutait, et là

Chères chercheuses,

L’équipe du projet Les Expertes (https://expertes.fr) vous propose de vous inscrire sur leur base de données. Ce site non-commercial et gratuit est un annuaire en ligne à destination des médias, pour visibiliser les femmes expertes dans l’espace public.
Si vous vous inscrivez sur le site, les journalistes inscrit·e·s auront accès à vos coordonnées et pourront vous contacter pour des interviews et reportages. L’inscription est gratuite, à la fois pour les expertes et pour les journalistes. La démarche est simple, vous devez remplir ce formulaire https://base.expertes.fr/inscription. Le site Expertes.fr met à disposition une base de données de plus de 4.200 profils d’expertes dans tous les domaines : chercheuses, professionnelles, responsables d’association.

Il y a des expertises féminines et il y a des expertises masculines, autant dire on ne fait pas la même expertise avec sa bite qu’avec son vagin, cela a toujours été une évidence pour moi mais pour ces sales patriarches qui nous ont pris toute la place, qui nous ont pris la parole, qui nous ont pris la bouffe, qui nous ont prises malgré notre consentement, ce n’était pas évident. Ce n’est pas évident non plus pour ces prétendues universalistes, arrivistes contaminées par le modèle masculiniste, ce sont des misérables qui renoncent à leur nature, des mères de familles refoulées. Mes sœurs de combat, Caroline et Alice en parlent mieux que moi. Je leur laisse la parole, je ne suis pas un homme pour la leur prendre. Excusez-moi de m’assigner un genre, pardon. Je me corrigerai, c’est promis. Dans mon prochain texte.

Continuons : Ils (les hommes) ont occupé les chaires au Collège de France, ils ont pris d’assaut les facs, les postes de prestige et de pouvoir, ils s’accaparent des grosses entreprises, ils fondent les sciences. On parle toujours des pères-fondateurs, mais jamais des pères-fondatrices, c’est ça, la discrimination.

Mais ce n’est pas tout : ils occupent les postes présidentiels, ils sont dans les médias, ils sont…dans l’Observatoire du décolonialisme… ils sont partout !

Mais, c’en est fini avec eux ! L’encerclement masculiniste est terminé. Vive l’amitié des utérus savants de tous les pays ! Pas d’expertise sans féminités ! Seulement, voilà, une petite injustice. Comme je suis aussi racisée, de mère algérienne et de père métisse juivo-malien, j’attends qu’une autre agence propose la recension des chercheuses atteinte de métissages. C’est quand-même mieux pour l’égalité entre les recherches utérines, pardon, féminines. Il faut leur signaler, à Expertes, qu’il n’aura pas d’égalités tant que les racisées, et les métissées n’auront pas leur propre agence de recherche. La parité doit être respectée au nom de la justice raciale.

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