«Les Frères musulmans veulent rendre nos sociétés “charia-compatibles”»

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Tribune des observateurs

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«Les Frères musulmans veulent rendre nos sociétés “charia-compatibles”»

Read More  Réservé aux abonnésENTRETIEN – Menacée de mort pour ses écrits, la spécialiste de l’islamisme, Florence Bergeaud-Blackler, pointe l’influence «considérable» de l’idéologie frériste sur des millions de personnes en France. Anthropologue, Florence Bergeaud-Blackler est chargée de recherche au CNRS et spécialiste de l’islamisme. Elle est menacée et sous protection policière depuis la publication de son dernier ouvrage Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête (Éditions Odile Jacob, avec une préface de Gilles Kepel). Arguant de problèmes «de sécurité»,Sorbonne université vient de reporter une conférence de cette scientifique réputée qui doit être reçue prochainement par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. LE FIGARO. – En 2019, les services de renseignement évaluaient le nombre de Frères musulmans à environ 50.000 personnes. Quelle est l’importance de cette mouvance islamiste en France? Florence BERGEAUD-BLACKLER. – Vous posez la question importante de ce que représente quantitativement le frérisme que je définis comme une variété d’islamisme adaptée à nos démocraties libérales. Je distingue la confrérie des Frères musulmans, du frérisme, qui en est la production idéologique et qui influence des millions de… Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 92% à découvrir. 

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ENTRETIEN – Menacée de mort pour ses écrits, la spécialiste de l’islamisme, Florence Bergeaud-Blackler, pointe l’influence «considérable» de l’idéologie frériste sur des millions de personnes en France.

Anthropologue, Florence Bergeaud-Blackler est chargée de recherche au CNRS et spécialiste de l’islamisme. Elle est menacée et sous protection policière depuis la publication de son dernier ouvrage Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête (Éditions Odile Jacob, avec une préface de Gilles Kepel). Arguant de problèmes «de sécurité»,Sorbonne université vient de reporter une conférence de cette scientifique réputée qui doit être reçue prochainement par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

LE FIGARO. – En 2019, les services de renseignement évaluaient le nombre de Frères musulmans à environ 50.000 personnes. Quelle est l’importance de cette mouvance islamiste en France?

Florence BERGEAUD-BLACKLER. – Vous posez la question importante de ce que représente quantitativement le frérisme que je définis comme une variété d’islamisme adaptée à nos démocraties libérales. Je distingue la confrérie des Frères musulmans, du frérisme, qui en est la production idéologique et qui influence des millions de…

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.