Les romans de James Bond réécrits en accord avec la culture woke

Les romans de James Bond réécrits en accord avec la culture woke

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Les romans de James Bond réécrits en accord avec la culture woke

Read More  Il fallait s’y attendre… Comment James Bond, héros blanc dominant, séducteur, sexiste et machiste, voire raciste pour certains, peut encore avoir sa place au XXIe siècle ? Les éditeurs des romans de Ian Fleming ont bien senti le vent tourner et ont décidé de moderniser les sagas en vue d’une prochaine publication à l’occasion du 70e anniversaire de 007 cette année. Selon le quotidien The Telegraph, Ian Fleming Publications, qui détient les droits littéraires, a fait appel à des « sensivity readers », une sorte de comité de lecture en phase avec le wokisme ambiant, pour repérer dans le texte des termes et des offenses qui pourrait choquer certains lecteurs.Et il y a eu pas mal de boulot tant Ian Fleming, auteur des années 1950, laissait sa plume filer sur le papier pour croquer le portrait d’un 007 amateur de femmes, de cigarettes et de Vodka Martini, débarquant dans les pays en conquérant pour tenter de sauver la planète… Le Telegraph nous apprend ainsi que plusieurs scènes du livre Vivre et laisser mourir (1954) ont été revues, comme celle où le héros se trouve dans un club de strip-tease à Harlem : « Bond pouvait entendre le public haleter et grogner comme des porcs devant l’abreuvoir », a soudain été raccourcie en « Bond pouvait sentir la tension électrique dans la pièce ».À LIRE AUSSIRéécriture de Roald Dahl : « Le droit est favorable aux wokes » Autre passage modifié, quand Bond s’autorise une réflexion sur des Africains croisés sur un marché de diamants : « Ce sont des gars plutôt respectueux des lois, sauf quand ils ont trop bu », une phrase qui a carrément été coupée : « Ce sont des gars plutôt respectueux des lois », point final. D’une façon générale, toute référence raciale a été supprimée ou atténuée, le mot « nègre » parfois utilisé est désormais banni, et le barman noir est devenu un simple barman, un gangster noir un gangster, ec.La main des correcteurs a tout de même laissé passer quelques dérapages, note le quotidien britannique, sans doute pour éviter de trop aseptiser l’espion de Sa Gracieuse Majesté. On trouve ainsi des remarques sur les femmes incapables de faire « un travail d’homme » et sur l’homosexualité présentée comme « un handicap tenace ». Certaines ethnies, comme les Asiatiques, feraient également toujours l’objet de quelques caricatures…Clause de non-responsabilitéEt pour être sûrs d’éviter tout procès ou lynchage, les éditeurs vont désormais inclure une « clause de non-responsabilité » dès les premières pages des romans – une pratique qui risque malheureusement de se généraliser. « Ce livre a été écrit à une époque où des mots et des attitudes, qui pourraient être considérés comme offensants par les lecteurs modernes, étaient monnaie courante. Un certain nombre de mises à jour ont été apportées à cette édition, tout en restant le plus proche possible du texte original et de l’époque de sa création. »Pour justifier ce nettoyage de printemps, la maison d’édition rappelle que lan Fleming lui-même avait autorisé avant sa mort, en 1964, la modification de certains passages ou scènes érotiques pour ne pas froisser le public américain, notamment pour Vivre et laisser mourir.Une évolution qui paraît inévitable si James Bond veut continuer à attirer les foules… Les films de la saga ont également énormément changé depuis les années 1960, les anciens opus restant fortement marqués par leur époque, ce qui leur donne d’ailleurs un charme rétro légèrement subversif. Les derniers films avec Daniel Craig ont tenté de montrer un espion plus sensible, plus vulnérable, un macho socialement acceptable, pour tenter de faire coller son personnage au nouveau siècle. Et pour les inconditionnels du 007 de l’après-guerre, les premières éditions restent encore disponibles… 

Il fallait s’y attendre… Comment James Bond, héros blanc dominant, séducteur, sexiste et machiste, voire raciste pour certains, peut encore avoir sa place au XXIe siècle ? Les éditeurs des romans de Ian Fleming ont bien senti le vent tourner et ont décidé de moderniser les sagas en vue d’une prochaine publication à l’occasion du 70e anniversaire de 007 cette année. Selon le quotidien The Telegraph, Ian Fleming Publications, qui détient les droits littéraires, a fait appel à des « sensivity readers », une sorte de comité de lecture en phase avec le wokisme ambiant, pour repérer dans le texte des termes et des offenses qui pourrait choquer certains lecteurs.

Et il y a eu pas mal de boulot tant Ian Fleming, auteur des années 1950, laissait sa plume filer sur le papier pour croquer le portrait d’un 007 amateur de femmes, de cigarettes et de Vodka Martini, débarquant dans les pays en conquérant pour tenter de sauver la planète… Le Telegraph nous apprend ainsi que plusieurs scènes du livre Vivre et laisser mourir (1954) ont été revues, comme celle où le héros se trouve dans un club de strip-tease à Harlem : « Bond pouvait entendre le public haleter et grogner comme des porcs devant l’abreuvoir », a soudain été raccourcie en « Bond pouvait sentir la tension électrique dans la pièce ».

À LIRE AUSSIRéécriture de Roald Dahl : « Le droit est favorable aux wokes » Autre passage modifié, quand Bond s’autorise une réflexion sur des Africains croisés sur un marché de diamants : « Ce sont des gars plutôt respectueux des lois, sauf quand ils ont trop bu », une phrase qui a carrément été coupée : « Ce sont des gars plutôt respectueux des lois », point final. D’une façon générale, toute référence raciale a été supprimée ou atténuée, le mot « nègre » parfois utilisé est désormais banni, et le barman noir est devenu un simple barman, un gangster noir un gangster, ec.

La main des correcteurs a tout de même laissé passer quelques dérapages, note le quotidien britannique, sans doute pour éviter de trop aseptiser l’espion de Sa Gracieuse Majesté. On trouve ainsi des remarques sur les femmes incapables de faire « un travail d’homme » et sur l’homosexualité présentée comme « un handicap tenace ». Certaines ethnies, comme les Asiatiques, feraient également toujours l’objet de quelques caricatures…

Clause de non-responsabilité

Et pour être sûrs d’éviter tout procès ou lynchage, les éditeurs vont désormais inclure une « clause de non-responsabilité » dès les premières pages des romans – une pratique qui risque malheureusement de se généraliser. « Ce livre a été écrit à une époque où des mots et des attitudes, qui pourraient être considérés comme offensants par les lecteurs modernes, étaient monnaie courante. Un certain nombre de mises à jour ont été apportées à cette édition, tout en restant le plus proche possible du texte original et de l’époque de sa création. »

Pour justifier ce nettoyage de printemps, la maison d’édition rappelle que lan Fleming lui-même avait autorisé avant sa mort, en 1964, la modification de certains passages ou scènes érotiques pour ne pas froisser le public américain, notamment pour Vivre et laisser mourir.

Une évolution qui paraît inévitable si James Bond veut continuer à attirer les foules… Les films de la saga ont également énormément changé depuis les années 1960, les anciens opus restant fortement marqués par leur époque, ce qui leur donne d’ailleurs un charme rétro légèrement subversif. Les derniers films avec Daniel Craig ont tenté de montrer un espion plus sensible, plus vulnérable, un macho socialement acceptable, pour tenter de faire coller son personnage au nouveau siècle. Et pour les inconditionnels du 007 de l’après-guerre, les premières éditions restent encore disponibles…

 

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.