L’Europe wokise la recherche

L’Europe wokise la recherche

Xavier-Laurent Salvador

Linguiste, Président du LAIC

Table des matières

L’Europe wokise la recherche

On relira sur ce sujet l’article de Marcel Kuntz.

L’Union européenne est une institution financière qui gère et pilote des programmes de recherches de toute l’Europe. L’Etat a depuis longtemps transféré à la noble institution la compétence d’orientation et de planification des domaines de recherche. Elle aligne des millions pour orienter et développer des secteurs sur la base de projets lus et évalués par des commissions dont c’est le métier de sélectionner les « bons projets » en fonction de « critères » communs.

On lira donc sur le site de la Commission européenne un document qui s’adresse aux chercheurs et institutions de Recherches. Ce document décrit les conditions que doit remplir un « bon projet » pour être éligible – et élu – à un financement européen:

https://ec.europa.eu/info/research-and-innovation/strategy/strategy-2020-2024/democracy-and-rights/gender-equality-research-and-innovation_en

Une fois que c’est fait, on écoutera benoîtement l’Europe nous expliquer ce qu’il faut faire, avec le visage d’une white-collar worker (en réalité Mariya Gabriel) :

On peut parier, comme l’écrit le collègue qui alerte sur la questions que « gender equality sera certainement complété par intersectionality, anti-racism, and actions against islamophobia, transphobia, etc.«  En quelques mots glissés de manière anodine, l’Europe sera parvenue à introduire et à faire des théories du genre et de la race l’un des éléments fondamentaux de la Recherche.


Voilà les conditions telles qu’il faut les lire (en français):

  • Établir un plan « gender equality » est un critère pour les institutions publiques, les établissements d’enseignement supérieur et les organisations de Recherche. Faites attention si votre projet est retenu que posséder un plan « Gender Equality » sera nécessaire avant la signature du contrat (à partir de 2022).
  • Les documents doivent être publiés sur les sites Web des institutions et signé par les Gestionnaires.
  • Le GEP (Plan Gender Equality) doit comporter
    • des moyens spécifiques: recrutement de ressources humaines et missions d’expertises pour les appliquer
    • de la collecte d’information et d’analyse: données ventilées par sexe/genre sur le personnel et les étudiants et rapports annuels basés sur des indicateurs.
    • Formation : sensibilisation/formations sur l’égalité des sexes et les préjugés sexistes inconscients pour le personnel et les décideurs.
  • Le GEP doit couvrir et traiter via des mesures et des objectifs concrets :
    • Équilibre vie privée-vie professionnelle et culture organisationnelle.
    • L’équilibre entre les sexes dans le leadership et la prise de décision.
    • Égalité des genres dans le recrutement et la progression de carrière
    • Intégration de la dimension de genre dans les contenus de recherche et d’enseignement.
    • Mesures contre la violence basée sur le genre, y compris le harcèlement sexuel.

Comme l’avait auparavant montré Bernard Rougier dans un excellent article paru dans Le Point, le transfert de la compétence de financement de la Recherche de l’Etat à l’Europe est finalement devenu un transfert de pilotage des orientations de la Recherche sur le long terme. L’Europe pilote donc d’une main fer dans une direction très nettement déterminée.

Dans le document répertoire des décisions et des orientations de la commission européenne « pour la société inclusive » que l’on pourra lire ici, on trouve déjà des préconisations intéressantes, notamment:

HORIZON-CL2-2022-TRANSFORMATIONS-01-05: Gender and social, economic and cultural empowerment (9,9 millions d’EUR): Consider how intersectionality of gender with, e.g., ethnicity, social origin, religion, disability, and sexual orientation impacts one’s position and rights in society and social hierarchy, as well as one’s life and career choices.

Les choses vont très vite désormais…

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.