Mathieu Bock-Côté: «Le livre non caviardé, un marché d’avenir»

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Mathieu Bock-Côté: «Le livre non caviardé, un marché d’avenir»

Read More  Réservé aux abonnésCHRONIQUE – Charlie et la Chocolaterie de Roald Dahl, Histoire de France de Jacques Bainville ou encore Dix petits nègres d’Agatha Christie, les plus grands classiques de la littérature sont traqués par le wokisme. Le rapport entre la littérature et la politique en dit beaucoup sur la conception qu’un régime se fait de l’être humain, et l’histoire du XXe siècle éclaire ici celle du XXIe, qui s’écrit sous nos yeux. En URSS, on le sait, la création artistique était explicitement censée servir la révolution, les écrivains étant transformés en «ingénieurs des âmes» censés contribuer à la fabrication de l’homme nouveau. Cette esthétique était celle du réalisme socialisme. À bien des égards, cette histoire se poursuit aujourd’hui, sous nos yeux, même si le vocabulaire n’est plus le même. Au réalisme socialisme d’hier répond aujourd’hui le réalisme diversitaire, qui veut les faire servir la cause du multiculturalisme, du néoféminisme et de la diversité. Le «lecteur de sensibilité» C’est avec une grande perplexité que le monde occidental a vu apparaître il y a quelques années une profession nouvelle: celle de «lecteur de sensibilité». Ce dernier était invité à relire les manuscrits qu’un éditeur envisageait de publier pour s’assurer qu’on… Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 80% à découvrir. 

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CHRONIQUE – Charlie et la Chocolaterie de Roald Dahl, Histoire de France de Jacques Bainville ou encore Dix petits nègres d’Agatha Christie, les plus grands classiques de la littérature sont traqués par le wokisme.

Le rapport entre la littérature et la politique en dit beaucoup sur la conception qu’un régime se fait de l’être humain, et l’histoire du XXe siècle éclaire ici celle du XXIe, qui s’écrit sous nos yeux. En URSS, on le sait, la création artistique était explicitement censée servir la révolution, les écrivains étant transformés en «ingénieurs des âmes» censés contribuer à la fabrication de l’homme nouveau.

Cette esthétique était celle du réalisme socialisme. À bien des égards, cette histoire se poursuit aujourd’hui, sous nos yeux, même si le vocabulaire n’est plus le même. Au réalisme socialisme d’hier répond aujourd’hui le réalisme diversitaire, qui veut les faire servir la cause du multiculturalisme, du néoféminisme et de la diversité.

Le «lecteur de sensibilité»

C’est avec une grande perplexité que le monde occidental a vu apparaître il y a quelques années une profession nouvelle: celle de «lecteur de sensibilité». Ce dernier était invité à relire les manuscrits qu’un éditeur envisageait de publier pour s’assurer qu’on…

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.