Motion de l’Observatoire du décolonialisme en faveur de la lutte des femmes iraniennes

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Motion de l’Observatoire du décolonialisme en faveur de la lutte des femmes iraniennes

Collectif

Tribune des observateurs

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Motion de l’Observatoire du décolonialisme en faveur de la lutte des femmes iraniennes

[octobre 2022]

La Révolution islamique a instauré depuis 1979 un régime criminel en Iran. Durant les années 1980, la « République islamique » autoproclamée a liquidé (souvent par pendaison) 200 000 Iraniens, opposants ou « criminels » prétendus. Ce bilan est aujourd’hui bien supérieur. Si le rythme des exécutions a décru depuis cette décennie rouge, les exécutions capitales, enregistrées ou non, n’ont jamais cessé, à quoi s’ajoute le bilan des guerres et de la répression meurtrière des manifestations (au moins 150 morts du 15 septembre au 15 octobre 2022).

La « République islamique » chiite a embrasé le Moyen-Orient en réactivant de manière inédite la guerre religieuse, qu’elle a portée successivement au Liban, en Palestine-Israël, au Kurdistan, en Irak, au Yémen, en Syrie, en Afghanistan etc.

La Révolution islamique a enflammé les braises du radicalisme islamique sunnite fomenté auparavant par les Frères musulmans égyptiens et leurs théoriciens, feu Saïd Al-Qotb, feu Ayman Al-Zawahiri et feu cheikh Youssef Al-Qaradawi. Les chiites du Moyen-Orient ont payé très cher cette réactivation du djihad : des centaines de milliers d’entre eux ont été tués dans des guerres ou des massacres de masse, souvent dans leurs mosquées.

En Iran, la République islamique a instauré -dans un des pays les plus structurés et les plus technologiques du Moyen-Orient- une théocratie islamique de type médiéval, qui s’est empressée de cacher les femmes, et de leur interdire l’impudeur de se dévoiler. Une police politique religieuse est chargée d’appliquer cette loi de gré ou de force.

La République islamique porte une lourde responsabilité dans le revoilement des femmes de tout le Moyen-Orient (Afghanistan compris), et désormais des musulmanes du monde entier -jusqu’en Europe de l’Ouest-, sommées de cacher leurs atours pour ne pas détourner les hommes d’Allah, ni attiser la fureur sexuelle des plus excités d’entre eux.

Ce péché originel de la République islamique est en train de se retourner contre elle. 70% des Iraniens veulent en finir avec le voile islamique -le « misérable chiffon » de Bourguiba -, imposé aux femmes sous menace de mort. Depuis un mois, des centaines d’Iraniens et d’Iraniennes ont été tué par leurs polices politiques, avec pour seul tort de vouloir sortir de la misère, de l’oppression et de la dictature islamique. C’est sans réserve ni condition que « l’Observatoire du décolonialisme » leur apporte son soutien et sa ferveur, non sans une immense tristesse pour les victimes inutiles de cette tyrannie sans avenir.

Nous déplorons en outre en France, l’aveuglement de ceux qui soutiennent le droit des petites filles à être voilées, et la prétendue liberté des jeunes filles et des femmes à se voiler pour ne pas être insultées. Au nom de la lutte contre « l’islamophobie » (m-à-m : la peur de l’islam), ils refusent le fait que, dans notre société, le voilement est une normalisation du rigorisme islamique qui menace la liberté des musulmanes sous pression communautaire.

Nous dénonçons donc non seulement le totalitarisme islamiste dans les dictatures, mais aussi le double discours islamogauchiste dans notre pays et dans les institutions européennes, où certains font mine de déplorer, ailleurs, une atteinte à la liberté et à l’égalité qu’ils encouragent ici.

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.