Woke ou réac ? Pour qui vote ChatGPT…

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Collectif

Tribune des observateurs

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Woke ou réac ? Pour qui vote ChatGPT…

Ceux qui ont tenté de « discuter » avec ChatGPT savent que le robot se révèle assez peu loquace sur les sujets politiques. La machine louvoie, se dandine et évite soigneusement de prendre une quelconque position tranchée, préférant se réfugier dans des postures que l’on pourrait qualifier de « politiquement correctes ». Aucun risque que ce nouvel algorithme n’explose en plein vol, comme Tay, l’éphémère intelligence artificielle de Microsoft qui, en 24 heures d’apprentissage auprès des internautes, avait fini par faire la promotion du nazisme ou expliquer que les féministes « devraient mourir et aller en enfer ».

Bref, ChatGPT fait preuve d’une prudence mâtinée de pudibonderie, car il a été paramétré pour éviter les dérapages. Cela signifie-t-il pour autant que la machine ne « croit » en rien ? Ou, dit autrement, est-il possible de simuler une conversation en l’absence de tout système de valeurs ? C’est ce qu’a voulu comprendre le professeur de sciences économiques de l’université d’Avignon, Pierre-Henri Morand. Il a découvert que derrière l’apparence de la neutralité des réponses, il y avait des convictions, des jugements, un sens du bien et du mal ; bref, tout ce qui fait la trame d’un système moral.

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.