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Notre lettre ouverte à la Sorbonne

Notre lettre ouverte à la Sorbonne

Collectif

Tribune des observateurs

par le collectif, unanime

Suite à l’injonction qui nous a été adressée de retirer l’article 1269 par l’Administrateur provisoire de la Sorbonne, voilà le courrier que nous souhaiterions lui adresser.


Monsieur l’Administrateur provisoire,

Nous apprenons par la lettre que vous nous avez adressée le 3 novembre que la photographie d’une personne nue qui se trouve sur la page 1269 de notre site aurait été identifiée par vos services: il s’agirait d’une photographie de votre agente RB, « prise dans le grand amphi de la Sorbonne », mais sans sa toge. Il nous est très difficile de croire qu’une éminente enseignante de la Sorbonne puisse se trouver dans ce lieu hautement prestigieux en si simple appareil! Si tel est bien le cas, cependant, sachez que nous sommes aussi préoccupés que vous par cette embarrassante situation: une telle sobriété vestimentaire doit-elle être tolérée, voire encouragée, dans le cadre universitaire?

Ce cliché est la copie d’écran d’une vidéo publique sur YouTube (https://www.youtube.com/watch?v=qVonX927VLA). D’autres vidéos de la même enseignante dans la même tenue circulent publiquement sur internet: serait-il possible de mettre un terme à ces séances d’exhibition et à leur diffusion?

Par ailleurs, vous attirez notre attention sur « des propos portant atteinte à [v]otre agente » qui seraient tenus dans le même article 1269. Nous devons vous donner raison sur ce point également: ce sont les propos de « votre agente » elle-même, dont nous citons les « travaux », qui portent atteinte à sa propre réputation, et plus gravement à la réputation de votre établissement qui l’emploie.

C’est elle qui écrit ainsi:

« Cette performance présente en effet de nombreuses caractéristiques constitutives du post-porn: abolition de la distinction entre public et privé, usage de l’ironie, rupture avec la dichotomie sujet/objet, effacement de la frontière entre la culture légitime (l’art) et les productions culturelles illégitimes (la pornographie), implication des spectateurs, exposition publique de pratiques traditionnellement inscrites dans la sphère privée. »

Dans Rue Descartes2013/3 (n° 79), page 29

En vous remerciant d’avoir pris la peine de lire cet article de notre site, nous vous prions d’agréer, Monsieur l’Administrateur provisoire, etc.

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