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Au suivant!… Séminaire « Se compter pour compter: métriques du genre médiatisé » et « la parité: une construction binaire du genre » (Panthéon-Assas)

Au suivant!… Séminaire « Se compter pour compter: métriques du genre médiatisé » et « la parité: une construction binaire du genre » (Panthéon-Assas)

La 4e séance du séminaire Genre(s) et méthodes (GEM) portera sur la représentation du (des) genre(s) dans les médias et aura lieu le 1er avril de 15 à 18h à Paris.

Cécile Méadel, professeure des universités à l’université Panthéon-Assas
Carol-Ann Rouillard, doctorante en communication à l’UQTR 

Résumés des communications:

– Cécile Méadel : « Se compter pour compter. Compter sans compter. Sur les métriques du genre médiatisé »

Les quantifications autour de la présence des genres dans les médias se multiplient sans que l’impact de ces mesures ne soit interrogé. Il s’agira de revenir sur les résultats de la dernière enquête du Global media monitoring project (GMMP) pour analyser leur modalité de construction.

– Carol-Ann Rouillard : La parité pour qui? Pistes méthodologies d’étude des objets de recherche associés à une construction binaire du genre

Cette présentation portera sur les défis d’une démarche ayant pour objet un enjeu intimement lié à la construction binaire du genre, les discours sur la parité entre les femmes et les hommes en politique. Inscrites dans la lignée des revendications pour le droit de vote des femmes, les mobilisations paritaires sont elles aussi marquées par un discours essentialiste et universaliste sur le statut des femmes dans l’espace public (Scott, 2005). Qui plus est, les études sur le genre en communication politique, notamment celles sur les représentations médiatiques, entretiennent souvent cette différence basée sur le sexe (voir entre autres Goodyear-Grant, 2019 ; Lalancette et Lemarier-Saulnier, 2012).  

Dans ce contexte, comment tenir compte de cette pluralité du genre dans l’étude d’un objet dont les manifestations et compréhensions sociales sont associées de près à la construction binaire du genre, voire à la notion de sexe ? Nous explorerons dans un premier temps l’apport d’une démarche inductive (Guillemette et Luckerhoff, 2009) dans la sélection et l’analyse des données. Dans un second temps, nous discuterons des conséquences du choix de l’analyse des discours médiatiques comme produits d’un interdiscours (Pêcheux, 1975) porteur de sens. Enfin, nous réfléchirons aux limites imposées par le choix de supports marqués par rapports de pouvoir que sont les médias. La présentation s’appuiera sur des données tirées de l’étude médiatique de dix conseils des ministres (7 paritaires et 3 non-paritaires) au Canada et dans trois de ses provinces.

À propos des intervenantes:

Cécile Méadel est professeure des universités à l’université Panthéon-Assas, directrice du CARISM (Centre d’analyse et de recherche interdisciplinaires sur les médias). Ses travaux portent sur les TIC et la mise en forme des usages et des usagers. Elle s’intéresse également aux formes d’existence du Genre sur Internet et dans les médias (méthodologies de quantification et controverses).

Carol-Ann Rouillard est doctorante et chargée de cours en communication sociale à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle a publié sur la rhétorique de la représentation politique des femmes et l’usage des médias socionumériques lors de projets soulevant des enjeux d’acceptabilité sociale. Chercheure pour le Groupe de recherche en communication politique (GRCP), Carol-Ann s’intéresse à la communication politique, aux représentations médiatiques et à l’analyse de discours. Ses intérêts de recherche touchent l’acceptabilité sociale, les femmes en politique, la représentation politique, les médias socionumériques et l’analyse de discours.

Syllabus du séminaire:

Co-organisé par le LabSIC (Laboratoire des Sciences de l’information et de la communication, Université Sorbonne Paris Nord, France) et le CRICIS (Centre interuniversitaire sur la communication, l’information et la société, Québec, Canada), le séminaire Genre(s) et méthodes (GEM) s’attache à étudier les questions féministes, intersectionnelles et de genre(s) en termes de méthodes, méthodologies et épistémologies. Concept transdisciplinaire fluide et non figé, le genre – ou les genres, pour échapper à un fonctionnement social binaire – a fait l’objet de travaux qui, en proposant un décentrement radical, ont transformé le paysage des sciences sociales et humaines tout au long du XXe siècle. Ce séminaire a pour objectif de proposer un espace pour discuter des apports de ces études à la pratique scientifique. Nous y discutons des façons de faire de la recherche lorsqu’on travaille sur le(s) genre(s), de ses / leurs articulations avec d’autres formes de minoration, et du pouvoir critique de cet outil pour désessentialiser le monde social. Cherchant à soustraire la réflexion à la pensée universaliste, nous y décentrons les regards pour aborder les questions de luttes, de résistances, à l’exemple de celles de corps racisés qui subissent différents rapports de domination. Nous réfléchissons à la façon dont sont opérés les décentrements des concepts et aux démarches mises en œuvre pour déconstruire les normes dominantes sur les identités de genre, les sexualités et d’autres rapports de pouvoir comme la classe ou la race. Pluriels, les questionnements portent sur la capacité à penser le positionnement de la chercheuse ou du chercheur, son engagement, sa subjectivité, le dévoilement de biais en termes de production ou d’interprétation de données, la réflexivité sur ces biais en tant que ressources heuristiques, épistémiques ou politiques, les questions éthiques soulevées par des objets perçus comme impurs, ou encore l’historiographie ou l’analyse du caractère genré d’un objet ou d’un dispositif d’enquête… Il s’avère pertinent de mettre au jour et d’analyser les façons dont le(s) genre(s) – ainsi que les concepts qui lui / leur sont rattaché(s) – sont travaillés et reconstruits par le terrain… Enfin, cet espace de dialogue a aussi pour vocation d’interroger la possible singularité des méthodes, méthodologies et épistémologies des approches par le genre et des études féministes et intersectionnelles. Ce séminaire met en lumière des travaux s’inscrivant dans les champs des médias et de la communication, et plus largement en sciences humaines et sociales (sociologie, histoire, anthropologie, sciences politiques ou philosophie…).  

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