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Autant en emporte le vent : un livre «nuisible» et « raciste» avertit son éditeur

Autant en emporte le vent : un livre «nuisible» et « raciste» avertit son éditeur

Collectif

Tribune des observateurs

Read More  Par Le Figaro Publié hier à 16:37 Autant en emporte le vent raconte l’histoire de Scarlett O’Hara, fille de riches propriétaires sudistes, qui va voir son monde s’effondrer avec la guerre de Sécession. Everett Collection / Bridgeman Images Une nouvelle édition du roman de Margaret Mitchell, publiée par Pan Macmillan, contient une mise en garde alertant les lecteurs sur son contenu jugé «problématique». «Raciste», «blessant», «nuisible»… L’éditeur Pan Macmillan ne lésine pas sur les mots pour qualifier l’ouvrage Autant en emporte le vent. Pour accompagner une nouvelle édition du livre de Margaret Mitchell, l’éditeur y a adjoint un avertissement le qualifiant Même de «problématique», nous apprend Le Daily Telegraph. «Autant en emporte le vent comprend des éléments problématiques, notamment une version romanesque d’une époque choquante de notre histoire et des horreurs de l’esclavage (…). Le roman inclut la représentation de pratiques inacceptables, des représentations racistes et stéréotypées et des thèmes, une caractérisation, un langage et une imagerie troublants», précise la note. Fresque intemporelle sur l’amour et la guerre, Autant en emporte le vent, raconte l’histoire de Scarlett O’Hara, fille de riches propriétaires sudistes, qui va voir son monde s’effondrer avec la guerre de Sécession. Réfugiée à Atlanta à la suite d’un chagrin d’amour, elle y croisera l’aventurier Rhett Butler, avec qui elle partagera une passion tragique… Paru en 1936, il a reçu le prix Pulitzer un an plus tard et a fait l’objet d’une adaptation par Victor Fleming en 1939, où Vivien Leigh et Clark Gable incarnaient les protagonistes. L’éditeur a préféré la mise en garde à la réécriture. «Le texte de ce livre reste fidèle à l’original à tous égards et reflète la langue et la période dans lesquelles il a été écrit à l’origine», précise l’éditeur anglais. «Nous voulons alerter les lecteurs sur certaines phrases et sa terminologie pouvant être blessantes, voire nuisibles, qui prévalaient au moment de son écriture et qui sont fidèles au contexte de son cadre historique», renchérit-il. Cette nouvelle édition présente également une préface de l’historienne et romancière Philippa Gregory, pointant un livre qui «défend le racisme» et «glorifie la suprématie blanche». Dans le sillage de la mobilisation antiraciste engendrée par la mort de George Floyd, l’ouvrage de Margaret Mitchell est dans la tourmente. Ce portrait romancé des États du Sud esclavagistes ne passe plus. En 2020, une édition en format poche publiée chez Gallmeister, a nécessité un an de travail et de recherches de la part de la traductrice Josette Chicheportiche qui a eu la difficile tâche de revisiter une œuvre considérée aujourd’hui comme datée et scandaleuse. À lire aussiAutant en emporte le vent s’offre un coup de jeune avec une nouvelle traduction Le film n’est pas en reste. Jugé raciste, il a été retiré de la plateforme de streaming HBO Max avant d’être réintégré au catalogue accompagné de vidéos remettant l’adaptation du roman dans son contexte historique controversé. Le professeur de cinéma et animatrice sur la chaîne TCM afro-américaine Jacqueline Stewart, explique dans l’une d’elles que «malgré les assurances de Selznick (le producteur du film, NDLR), Autant en emporte le vent présente le Sud des États-Unis d’avant la guerre de Sécession comme un monde de grâce et de beauté. Le film ignore les brutalités du système d’esclavage sur lequel ce monde est basé». 

Par Le Figaro

Publié hier à 16:37

Autant en emporte le vent raconte l’histoire de Scarlett O’Hara, fille de riches propriétaires sudistes, qui va voir son monde s’effondrer avec la guerre de Sécession. Everett Collection / Bridgeman Images

Une nouvelle édition du roman de Margaret Mitchell, publiée par Pan Macmillan, contient une mise en garde alertant les lecteurs sur son contenu jugé «problématique».

«Raciste», «blessant», «nuisible»… L’éditeur Pan Macmillan ne lésine pas sur les mots pour qualifier l’ouvrage Autant en emporte le vent. Pour accompagner une nouvelle édition du livre de Margaret Mitchell, l’éditeur y a adjoint un avertissement le qualifiant Même de «problématique», nous apprend Le Daily Telegraph.

«Autant en emporte le vent comprend des éléments problématiques, notamment une version romanesque d’une époque choquante de notre histoire et des horreurs de l’esclavage (…). Le roman inclut la représentation de pratiques inacceptables, des représentations racistes et stéréotypées et des thèmes, une caractérisation, un langage et une imagerie troublants», précise la note.

Fresque intemporelle sur l’amour et la guerre, Autant en emporte le vent, raconte l’histoire de Scarlett O’Hara, fille de riches propriétaires sudistes, qui va voir son monde s’effondrer avec la guerre de Sécession. Réfugiée à Atlanta à la suite d’un chagrin d’amour, elle y croisera l’aventurier Rhett Butler, avec qui elle partagera une passion tragique… Paru en 1936, il a reçu le prix Pulitzer un an plus tard et a fait l’objet d’une adaptation par Victor Fleming en 1939, où Vivien Leigh et Clark Gable incarnaient les protagonistes.

L’éditeur a préféré la mise en garde à la réécriture. «Le texte de ce livre reste fidèle à l’original à tous égards et reflète la langue et la période dans lesquelles il a été écrit à l’origine», précise l’éditeur anglais. «Nous voulons alerter les lecteurs sur certaines phrases et sa terminologie pouvant être blessantes, voire nuisibles, qui prévalaient au moment de son écriture et qui sont fidèles au contexte de son cadre historique», renchérit-il. Cette nouvelle édition présente également une préface de l’historienne et romancière Philippa Gregory, pointant un livre qui «défend le racisme» et «glorifie la suprématie blanche».

Dans le sillage de la mobilisation antiraciste engendrée par la mort de George Floyd, l’ouvrage de Margaret Mitchell est dans la tourmente. Ce portrait romancé des États du Sud esclavagistes ne passe plus. En 2020, une édition en format poche publiée chez Gallmeister, a nécessité un an de travail et de recherches de la part de la traductrice Josette Chicheportiche qui a eu la difficile tâche de revisiter une œuvre considérée aujourd’hui comme datée et scandaleuse.

À lire aussiAutant en emporte le vent s’offre un coup de jeune avec une nouvelle traduction

Le film n’est pas en reste. Jugé raciste, il a été retiré de la plateforme de streaming HBO Max avant d’être réintégré au catalogue accompagné de vidéos remettant l’adaptation du roman dans son contexte historique controversé. Le professeur de cinéma et animatrice sur la chaîne TCM afro-américaine Jacqueline Stewart, explique dans l’une d’elles que «malgré les assurances de Selznick (le producteur du film, NDLR), Autant en emporte le vent présente le Sud des États-Unis d’avant la guerre de Sécession comme un monde de grâce et de beauté. Le film ignore les brutalités du système d’esclavage sur lequel ce monde est basé».

 

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