Bari Weiss : « Parfois les tyrans sont des professeurs, parfois des étudiants »

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Bari Weiss : « Parfois les tyrans sont des professeurs, parfois des étudiants »

Read More  L’ancienne chroniqueuse du ‘New York Times’ aborde les questions de la liberté d’expression, des Twitter Files et de la “cancel culture” Bari Weiss, journaliste – © SIPA Lorsque vous leur dites que vous allez déjeuner avec Bari Weiss, les gens ont une drôle de réaction. La première chose que l’on perçoit chez eux est un mélange de perplexité et d’excitation. “Barry White ?” Alors vous expliquez qu’il s’agit d’une personnalité médiatique vivante et non d’un chanteur mort à la voix sensuelle. La personne en face de vous passe alors à la déception, puis au dédain. Comme l’a dit très gentiment un ami : “c’est une crétine”. Une prise d’indépendance Bari Weiss, 38 ans, fait partie de la poignée de journalistes de renom qui ont quitté les institutions médiatiques traditionnelles pour créer leurs contenus, souvent sur la plateforme de publication de newsletter Substack. Ils ont désormais leur propre public, qui paie son abonnement au prix fort. Ces plumes – parmi lesquelles on peut compter Glenn Greenwald, Matt Taibbi et Andrew Sullivan – se présentent comme une alternative à l’orthodoxie des médias d’élite, offrant un foyer idéologique à ceux qui se sentent brimés par des médias qui, selon eux, ont basculé trop à gauche et ont perdu tout respect pour la liberté d’expression. Au plus fort des guerres culturelles américaines [débats publics s’intensifiant depuis les années 1960 et portant sur des enjeux moraux, ndt], à l’été 2020, Bari Weiss a fait savoir publiquement qu’elle quittait son poste d’éditorialiste et de journaliste au ‘New York Times’ parce qu’elle désapprouvait l’orientation “illibérale” que prenait la rédaction et l’autocensure qui y régnait. Elle a affirmé avoir été malmenée par des collègues qui désapprouvaient ses prises de position – dans ses tribunes, elle avait nié qu’il faille “croire toutes les femmes” pendant l’ère #MeToo, avait défendu ce qu’on appelle “l’appropriation culturelle” [selon laquelle une culture, dominante, s’empare des éléments d’une autre, ndt] et avait critiqué une campagne menée par des étudiants contre un professeur de […] Vous souhaitez lire la suite ? Il vous reste 80% à lire – Découvrez nos offres pour les premières 24 Hnon renouvelable S’inscrire Articles illimitésJournal pdf Acheter Articles illimitésJournal pdf S’abonner Déja inscrit ou abonné ? Identifiez-vous Cet article est une œuvre protégée. Son utilisation donne lieu à des droits d’exploitation et de rediffusion interne et externe. Nous consulter. 

L’ancienne chroniqueuse du ‘New York Times’ aborde les questions de la liberté d’expression, des Twitter Files et de la “cancel culture”

Bari Weiss, journaliste – © SIPA

Lorsque vous leur dites que vous allez déjeuner avec Bari Weiss, les gens ont une drôle de réaction. La première chose que l’on perçoit chez eux est un mélange de perplexité et d’excitation. “Barry White ?” Alors vous expliquez qu’il s’agit d’une personnalité médiatique vivante et non d’un chanteur mort à la voix sensuelle. La personne en face de vous passe alors à la déception, puis au dédain. Comme l’a dit très gentiment un ami : “c’est une crétine”.

Une prise d’indépendance

Bari Weiss, 38 ans, fait partie de la poignée de journalistes de renom qui ont quitté les institutions médiatiques traditionnelles pour créer leurs contenus, souvent sur la plateforme de publication de newsletter Substack. Ils ont désormais leur propre public, qui paie son abonnement au prix fort. Ces plumes – parmi lesquelles on peut compter Glenn Greenwald, Matt Taibbi et Andrew Sullivan – se présentent comme une alternative à l’orthodoxie des médias d’élite, offrant un foyer idéologique à ceux qui se sentent brimés par des médias qui, selon eux, ont basculé trop à gauche et ont perdu tout respect pour la liberté d’expression.

Au plus fort des guerres culturelles américaines [débats publics s’intensifiant depuis les années 1960 et portant sur des enjeux moraux, ndt], à l’été 2020, Bari Weiss a fait savoir publiquement qu’elle quittait son poste d’éditorialiste et de journaliste au ‘New York Times’ parce qu’elle désapprouvait l’orientation “illibérale” que prenait la rédaction et l’autocensure qui y régnait. Elle a affirmé avoir été malmenée par des collègues qui désapprouvaient ses prises de position – dans ses tribunes, elle avait nié qu’il faille “croire toutes les femmes” pendant l’ère #MeToo, avait défendu ce qu’on appelle “l’appropriation culturelle” [selon laquelle une culture, dominante, s’empare des éléments d’une autre, ndt] et avait critiqué une campagne menée par des étudiants contre un professeur de […]

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.