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
Pour un anti-wokisme de gauche
Réponse de Nathalie Heinich à l’article de Simon Blin dans Libération.
Réponse de Nathalie Heinich à l’article de Simon Blin dans Libération.
Le livre que publie François Rastier chez Intervalles a l’air « petit », mais il est d’une densité incomparable tant par le nombre de points abordés que par l’ampleur de la culture de l’auteur, qui nous emmène dans les labyrinthes de l’occultisme pour déboucher sur la propagande d’État en faveur du transgenrisme.
En finir avec le wokisme : chronique de la contre-offensive anglosaxonne. Un compte-rendu de lecture d’Emmanuelle Hénin.
Dans ce livre incisif, Carine Azzopardi apporte toute une série d’informations, toujours référencées, sur les convergences entre islamisme « radical » et wokisme, une convergence qui n’a pas toujours été remarquée par les auteurs qui écrivent sur l’une ou l’autre de ces intrusions idéologiques dans la pensée contemporaine.
Alors que les fondements scientifiques de la notion de genre sont questionnés, l’auteur a choisi de décaler son point de vue vers les sources ésotériques et astrologiques du genre. Petite mystique du genre, de François Rastier est paru le 15 septembre 2023 aux éditions Intervalles.
Le puissant ouvrage de Samuel Fitoussi mérite qu’on s’y arrrête. Voilà quelques extraits exclusivement prêtés à l’Observatoire qui vous donneront à coup sûr l’envie d’en lire plus !
Dans leur ouvrage intitulé Le genre du capital. Comment la famille reproduit les inégalités, les sociologues Céline Bessière et Sibylle Gollac abordent dans un encadré ce qu’elles appellent « Un impensé sexiste : la fiscalisation des pensions alimentaires ». Les deux chercheuses déplorent que « la fiscalisation des pensions alimentaires en France ne contribue pas à réduire l’inégalité économique entre les hommes et les femmes à la suite d’une séparation, bien au contraire ! » Mais un examen de la fiscalité française en cours dément leur hypothèse militante.
l n’est plus nécessaire de rappeler la perméabilité de pans entiers de la recherche académique aux théories elles-mêmes issues de la French Theory et du déconstructivisme à tout crin. D’abord cantonnée aux sciences humaines et sociales, cette lame de fond touche désormais les sciences dures puisque des articles perchés de type « Queer identity and theory intersections in mathematics education: a theoretical literature review » ou « A quantum physics explanation for polyamory, BDSM, and queer people » sont désormais monnaie courante (1, 2).
Aux USA, cette tendance et notamment l’irruption de la Critical Race Theory (ou Théorie Critique de la Race) touche désormais les sciences médicales et c’est avec un mélange d’amusement et de consternation que l’on voit fleurir, dans les grands congrès internationaux usuellement tenus en Amérique du Nord, des travaux lunaires visant désormais à dénoncer le racisme systémique endémique et patriarcal WASP dans la prise en charge du patient atteint de cancer.
L’orchestre de chambre de Paris (OCP) donnait le 4 mars dernier, à la Cité de la musique, un concert sur le thème suivant : « Inspirations folkloriques ». On s’étonne de ce titre de la part d’une institution particulièrement attachée à promouvoir toutes les cultures sur un pied d’égalité, à rompre avec les vieux schémas hiérarchisants. Le titre de ce concert peut en effet choquer en ce qu’il recèle un point de vue méprisant vis-à-vis de cultures locales trop longtemps dominées et qui n’ont plus à l’être, trop longtemps ravalées au rang de « folklores » comme certaines langues minoritaires sont réduites au rang de « dialectes ». On n’a pas encore assez fait descendre la musique prétendument savante – occidentale – de son piédestal : en quoi une symphonie de Beethoven serait-elle supérieure à une danse jouée par le violoneux d’un village des Carpathes ? Aussi, « Expressions des diversités » eût été un titre plus acceptable.
J’ai été sidérée, consternée, d’entendre Tiphaine Samoyault déclarer qu’elle se réjouissait de n’avoir pas à enseigner la littérature du 19ème siècle au motif que ces romans ne correspondent plus aux valeurs d’aujourd’hui ! Et c’est une prof d’université qui dit ça !