Read More FIGAROVOX/TRIBUNE – Sur le plateau de l’émission «Ce ce soir», Marc Weitzmann a déclenché une polémique en déclarant que «le viol fait partie de la pulsion sexuelle». La juriste Louise El Yafi défend l’écrivain. Il est dangereux, selon elle, de nier toute donnée biologique derrière le viol. Louise El Yafi est juriste et animatrice de la chaîne Youtube Jezebel.tv. Elle est l’auteur de Lettre à ma génération – La jeunesse face aux extrêmes, aux éditions de L’Observatoire. Le 15 mars 2023, dans l’émission «C ce soir», consacrée à la censure dans le monde des arts, l’écrivain Marc Weitzmann, souhaitant dénoncer ladite censure, a eu le malheur d’affirmer que «le viol fait partie de la pulsion sexuelle». S’en est immédiatement suivi un moment de télévision comme il en existe désormais trop. Coupé de toutes parts par des militantes offensées par tant de machisme, l’auteur s’est trouvé dans l’impossibilité d’expliciter sa pensée face au nouveau credo du néo-féminisme : le viol ne serait qu’une construction sociale. Rien d’autre. À lire aussi«En pointant du doigt la culture judéo-chrétienne, “Osez le féminisme” dédouane ceux qui s’attaquent aux femmes» Pourquoi tant d’indignation de leur part ? Parce que, réfléchissant trop vite (ou trop peu), ces militantes considèrent que ce qui relève du naturel est forcément légitime, et que le fait d’affirmer que le viol fait aussi partie d’une pulsion sexuelle naturelle revient à le légitimer. Selon elles, le viol ne serait donc que le fruit d’une société soumise aux rapports de domination entre sexes. Le violeur en quête de sa proie, ne violerait alors non pas pour combler une pulsion sexuelle qu’il a décidé de ne pas maîtriser, mais par pur projet conscientisé de domination de l’autre. Il est ironique de noter les contradictions logiques dans le brouillard conceptuel : celles qui considèrent l’homme comme un violeur en puissance (inné, par nature) le matin, sont unanimes l’après-midi sur le fait que le viol n’est que le fruit de notre société patriarcale (tout est construit). Freudiennes ou foucaldiennes ? C’est à s’y perdre. Mais peut-être sont-elles aussi perdues que nous. En balayant tout caractère désirant au violeur et en se bornant à n’expliquer son acte que par l’influence de la société, certaines militantes ne comprennent qu’à moitié le phénomène du viol. Louise El Yafi Alors, l’homme naît-il violeur ou le devient-il ? Nous pouvons attribuer deux sources au désir sexuel : une composante interne, la pulsion, dont la manifestation sexuelle générale peut être associée à la libido et dont tout être humain est équipé biologiquement ; et une composante externe, objet de cette pulsion, personne élue pour satisfaire sexuellement la pulsion et la libido en question. Tout individu de notre espèce naît naturellement soumis à ces pulsions, parfois violentes. Le nier revient à nier le désir lui-même. Or nier le désir c’est justement ne plus savoir où placer le curseur du consentement. Une pulsion, en l’occurrence sexuelle, ne deviendra en effet mauvaise et coercitive, au regard d’une société civilisée, qu’à partir du moment où elle ne sera pas contenue par rapport au propre désir de l’autre. Si le désir sexuel vient forcément d’une pulsion, le viol est le fait de ne pas contrôler cette pulsion. Si une pulsion sexuelle n’est pas un choix, une pulsion sexuelle non contrôlée en est un. Par ailleurs, si le viol provient au départ d’une pulsion sexuelle, la non-maîtrise de cette pulsion peut en effet résulter d’un construit social douteux. L’enfant vient au monde doté de pulsions sexuelles, un environnement qui ne lui apprend pas à les dompter peut en effet contribuer à en faire un violeur. À lire aussi«Le néoféminisme de #MeToo n’est pas émancipateur: il est éradicateur» Autrement dit, même si c’est l’alliance des deux qui rend le viol aussi effectif, la pulsion précède la construction. Or, en balayant tout caractère désirant au violeur et en se bornant à n’expliquer son acte que par l’influence de la société, certaines militantes ne comprennent qu’à moitié le phénomène du viol. Supposons un homme socialement construit dans une société où tournerait à plein régime une «culture du viol» totale, lui enjoignant de dominer et violer la femme. Il sera évidemment plus incité à violer, à pulsion sexuelle égale, qu’un homme dans une société «déconstruite». Il reste qu’une femme aura toujours moins de risques d’être violée par un homme «construit» mais sans aucun désir sexuel que par un homme «déconstruit» mais sexuellement désirant. Sans excitation sexuelle, pas de viol. En considérant que le viol ne serait « que construction sociale », ces militantes s’enferment dans une vision rousseauiste consistant à croire que l’Homme naît forcément bon et que c’est la société qui le corrompt. Louise El Yafi Rien de surprenant donc à ce que le droit pénal, pour caractériser un viol, recherche le caractère sexuel de l’agression. La jurisprudence française considère par exemple, de façon constante, qu’une tentative de viol peut être démontrée par l’existence d’une érection, ou qu’une agression n’a pu aboutir que parce que l’homme a subi sur le moment un trouble érectile. Dans les deux cas, l’accusé a été condamné pour viol. C’est parce qu’au commencement de tout rapport sexuel, consenti ou un non, il y a désir et donc une pulsion sexuelle, que la question posée au juge doit être celle de savoir si ce désir fut réciproque ou non. Pourquoi nos textes tiennent-ils tant à la démonstration de ce caractère sexuel ? Parce que le droit pénal consacré au sein d’un État de droit est justement celui qui dit : «Tu n’as pas contrôlé tes pulsions, tu as donc eu un comportement anti-social et c’est en cela que nous devons te sanctionner pour protéger la société de ce même comportement.» Oser affirmer à toutes les femmes violées que cet acte infâme, consistant en une pénétration forcée de leur corps par un autre sexe ou objet, ne fait pas partie d’une pulsion sexuelle, relève au mieux de la bêtise la plus crasse, au pire de l’indécence. Et plutôt que d’aller interroger celles et ceux, psychiatres en milieu carcéral, magistrats, avocats et policiers qui, chaque jour, rencontrent des violeurs et leurs victimes, les dernières converties du néo-déconstructivisme préfèrent continuer à croire que doigt mouillé et empirisme sont synonymes. Au diable les expertises psychiatriques, les gardes à vue, les auditions, les interrogatoires et les audiences, aux criminologues experts, ces militantes préfèrent l’idéologie de «l’à peu près». Or, c’est ce même dogmatisme qui peut contribuer à ce que les violeurs continuent. À lire aussiEugénie Bastié: «La tentation totalitaire du néoféminisme» En considérant que le viol ne serait «que construction sociale», ces militantes s’enferment dans une sorte de délire rousseauiste consistant à croire que l’Homme naît forcément bon, sans animalité aucune et que c’est la société qui le corrompt. L’être humain naît animal doté de pulsions et c’est bien la société, civilisée, qui va réguler ces dernières dans un souci de cohabitation harmonieuse entre individus. C’est de cette façon que l’être humain-animal devient être humain-Homme. Affirmer que le viol ne serait que le fruit d’une société immorale consiste en réalité à trouver des circonstances atténuantes au violeur. Imaginons un instant si la justice suivait cette «logique» néo-féministe. Plus aucun homme ne serait condamné pour viol, puisque chaque violeur pourrait arguer qu’il n’est en aucune façon responsable de ses actes. Chaque avocat pourrait alors dégainer cette défense imparable : «Oui, mon client a violé mais ça n’est pas de sa faute, c’est à cause de la société.» Drôle de militantisme féministe que celui qui consiste à prôner haut et fort qu’il défend la femme violée, tout en ne s’évertuant qu’à chercher des excuses au violeur. Louise El Yafi Si tout viol n’est que le fruit d’un construit social et non celui de la responsabilité individuelle d’un homme, alors pourquoi avoir condamné Guy Georges, Émile Louis ou encore Michel Fourniret ? D’ailleurs, ce construit social ne concerne-t-il que les hommes ? L’épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, n’était-elle que sous l’emprise de son mari ? La tueuse et violeuse de la petite Lola n’a-t-elle agi que parce que sa situation irrégulière lui était trop douloureuse ? Irma Grese, «l’ange blond d’Auschwitz» n’a-t-elle torturé et tué d’autres femmes que parce que la société de Weimar avait été trop décadente ? Nous pourrions finalement tout expliquer par cet incroyable tour de passe-passe, consistant à faire passer le curseur de la responsabilité pénale de l’individu à la société tout entière. Les infanticides ? C’est la faute de la charge mentale. Le terrorisme ? C’est la faute de la société raciste. Le viol ? C’est la faute de la culture mainstream patriarcale. Drôle de militantisme féministe que celui qui consiste à prôner haut et fort qu’il défend la femme violée, tout en ne s’évertuant qu’à chercher des excuses au violeur. C’est de cette façon que sous prétexte de partir au combat contre le viol, certaines ne font qu’alimenter, inconsciemment mais sûrement, le terreau fertile des violences sexuelles. Considérer qu’aucun pan de notre société n’échappe à ce «continuum de violences» et dont le viol serait le résultat ultime, c’est aussi n’envisager tout rapport sexuel entre un homme et une femme seulement sous l’angle de la coercition. Tout rapport sexuel n’est pourtant pas le produit d’une domination. Or si nous acceptons, comme l’affirme ce bric-à-brac néo-foucaldien, que tout rapport hétérosexuel est soumis à un construit social de domination, comment distinguer alors entre désir et non-consentement ? En refusant tout lien entre viol et pulsion sexuelle, ces militantes brouillent la définition même du consentement. À lire aussiCe que l’observation des primates nous dit de la différence des sexes Depuis l’intervention de Weitzmann, certaines militantes citent des études paléoanthropologiques expliquant que l’espèce humaine serait la plus coercitive envers ses «femelles» ce qui prouverait que le viol n’est donc qu’un construit de notre société sexiste. Le primatologue Frans de Waal, auteur de Différents, le genre vu par un primatologue, considère non seulement que notre espèce n’est pas la seule à violer, mais que chez certains primates, «la solidarité féminine est une arme essentielle contre le viol.» Notre époque montre que l’espèce humaine, pourtant plus évoluée, en est encore parfois bien loin. Le combat contre les violences sexuelles ne mérite-t-il pas mieux ? data-script=https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js>
FIGAROVOX/TRIBUNE – Sur le plateau de l’émission «Ce ce soir», Marc Weitzmann a déclenché une polémique en déclarant que «le viol fait partie de la pulsion sexuelle». La juriste Louise El Yafi défend l’écrivain. Il est dangereux, selon elle, de nier toute donnée biologique derrière le viol.
Louise El Yafi est juriste et animatrice de la chaîne Youtube Jezebel.tv. Elle est l’auteur de Lettre à ma génération – La jeunesse face aux extrêmes, aux éditions de L’Observatoire.
Le 15 mars 2023, dans l’émission «C ce soir», consacrée à la censure dans le monde des arts, l’écrivain Marc Weitzmann, souhaitant dénoncer ladite censure, a eu le malheur d’affirmer que «le viol fait partie de la pulsion sexuelle». S’en est immédiatement suivi un moment de télévision comme il en existe désormais trop. Coupé de toutes parts par des militantes offensées par tant de machisme, l’auteur s’est trouvé dans l’impossibilité d’expliciter sa pensée face au nouveau credo du néo-féminisme : le viol ne serait qu’une construction sociale. Rien d’autre.
Pourquoi tant d’indignation de leur part ? Parce que, réfléchissant trop vite (ou trop peu), ces militantes considèrent que ce qui relève du naturel est forcément légitime, et que le fait d’affirmer que le viol fait aussi partie d’une pulsion sexuelle naturelle revient à le légitimer. Selon elles, le viol ne serait donc que le fruit d’une société soumise aux rapports de domination entre sexes. Le violeur en quête de sa proie, ne violerait alors non pas pour combler une pulsion sexuelle qu’il a décidé de ne pas maîtriser, mais par pur projet conscientisé de domination de l’autre. Il est ironique de noter les contradictions logiques dans le brouillard conceptuel : celles qui considèrent l’homme comme un violeur en puissance (inné, par nature) le matin, sont unanimes l’après-midi sur le fait que le viol n’est que le fruit de notre société patriarcale (tout est construit). Freudiennes ou foucaldiennes ? C’est à s’y perdre. Mais peut-être sont-elles aussi perdues que nous.
En balayant tout caractère désirant au violeur et en se bornant à n’expliquer son acte que par l’influence de la société, certaines militantes ne comprennent qu’à moitié le phénomène du viol.
Louise El Yafi
Alors, l’homme naît-il violeur ou le devient-il ? Nous pouvons attribuer deux sources au désir sexuel : une composante interne, la pulsion, dont la manifestation sexuelle générale peut être associée à la libido et dont tout être humain est équipé biologiquement ; et une composante externe, objet de cette pulsion, personne élue pour satisfaire sexuellement la pulsion et la libido en question. Tout individu de notre espèce naît naturellement soumis à ces pulsions, parfois violentes. Le nier revient à nier le désir lui-même. Or nier le désir c’est justement ne plus savoir où placer le curseur du consentement.
Une pulsion, en l’occurrence sexuelle, ne deviendra en effet mauvaise et coercitive, au regard d’une société civilisée, qu’à partir du moment où elle ne sera pas contenue par rapport au propre désir de l’autre. Si le désir sexuel vient forcément d’une pulsion, le viol est le fait de ne pas contrôler cette pulsion. Si une pulsion sexuelle n’est pas un choix, une pulsion sexuelle non contrôlée en est un. Par ailleurs, si le viol provient au départ d’une pulsion sexuelle, la non-maîtrise de cette pulsion peut en effet résulter d’un construit social douteux. L’enfant vient au monde doté de pulsions sexuelles, un environnement qui ne lui apprend pas à les dompter peut en effet contribuer à en faire un violeur.
À lire aussi«Le néoféminisme de #MeToo n’est pas émancipateur: il est éradicateur»
Autrement dit, même si c’est l’alliance des deux qui rend le viol aussi effectif, la pulsion précède la construction. Or, en balayant tout caractère désirant au violeur et en se bornant à n’expliquer son acte que par l’influence de la société, certaines militantes ne comprennent qu’à moitié le phénomène du viol. Supposons un homme socialement construit dans une société où tournerait à plein régime une «culture du viol» totale, lui enjoignant de dominer et violer la femme. Il sera évidemment plus incité à violer, à pulsion sexuelle égale, qu’un homme dans une société «déconstruite». Il reste qu’une femme aura toujours moins de risques d’être violée par un homme «construit» mais sans aucun désir sexuel que par un homme «déconstruit» mais sexuellement désirant. Sans excitation sexuelle, pas de viol.
En considérant que le viol ne serait « que construction sociale », ces militantes s’enferment dans une vision rousseauiste consistant à croire que l’Homme naît forcément bon et que c’est la société qui le corrompt.
Louise El Yafi
Rien de surprenant donc à ce que le droit pénal, pour caractériser un viol, recherche le caractère sexuel de l’agression. La jurisprudence française considère par exemple, de façon constante, qu’une tentative de viol peut être démontrée par l’existence d’une érection, ou qu’une agression n’a pu aboutir que parce que l’homme a subi sur le moment un trouble érectile. Dans les deux cas, l’accusé a été condamné pour viol. C’est parce qu’au commencement de tout rapport sexuel, consenti ou un non, il y a désir et donc une pulsion sexuelle, que la question posée au juge doit être celle de savoir si ce désir fut réciproque ou non. Pourquoi nos textes tiennent-ils tant à la démonstration de ce caractère sexuel ? Parce que le droit pénal consacré au sein d’un État de droit est justement celui qui dit : «Tu n’as pas contrôlé tes pulsions, tu as donc eu un comportement anti-social et c’est en cela que nous devons te sanctionner pour protéger la société de ce même comportement.»
Oser affirmer à toutes les femmes violées que cet acte infâme, consistant en une pénétration forcée de leur corps par un autre sexe ou objet, ne fait pas partie d’une pulsion sexuelle, relève au mieux de la bêtise la plus crasse, au pire de l’indécence. Et plutôt que d’aller interroger celles et ceux, psychiatres en milieu carcéral, magistrats, avocats et policiers qui, chaque jour, rencontrent des violeurs et leurs victimes, les dernières converties du néo-déconstructivisme préfèrent continuer à croire que doigt mouillé et empirisme sont synonymes. Au diable les expertises psychiatriques, les gardes à vue, les auditions, les interrogatoires et les audiences, aux criminologues experts, ces militantes préfèrent l’idéologie de «l’à peu près». Or, c’est ce même dogmatisme qui peut contribuer à ce que les violeurs continuent.
À lire aussiEugénie Bastié: «La tentation totalitaire du néoféminisme»
En considérant que le viol ne serait «que construction sociale», ces militantes s’enferment dans une sorte de délire rousseauiste consistant à croire que l’Homme naît forcément bon, sans animalité aucune et que c’est la société qui le corrompt. L’être humain naît animal doté de pulsions et c’est bien la société, civilisée, qui va réguler ces dernières dans un souci de cohabitation harmonieuse entre individus. C’est de cette façon que l’être humain-animal devient être humain-Homme. Affirmer que le viol ne serait que le fruit d’une société immorale consiste en réalité à trouver des circonstances atténuantes au violeur. Imaginons un instant si la justice suivait cette «logique» néo-féministe. Plus aucun homme ne serait condamné pour viol, puisque chaque violeur pourrait arguer qu’il n’est en aucune façon responsable de ses actes. Chaque avocat pourrait alors dégainer cette défense imparable : «Oui, mon client a violé mais ça n’est pas de sa faute, c’est à cause de la société.»
Drôle de militantisme féministe que celui qui consiste à prôner haut et fort qu’il défend la femme violée, tout en ne s’évertuant qu’à chercher des excuses au violeur.
Louise El Yafi
Si tout viol n’est que le fruit d’un construit social et non celui de la responsabilité individuelle d’un homme, alors pourquoi avoir condamné Guy Georges, Émile Louis ou encore Michel Fourniret ? D’ailleurs, ce construit social ne concerne-t-il que les hommes ? L’épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, n’était-elle que sous l’emprise de son mari ? La tueuse et violeuse de la petite Lola n’a-t-elle agi que parce que sa situation irrégulière lui était trop douloureuse ? Irma Grese, «l’ange blond d’Auschwitz» n’a-t-elle torturé et tué d’autres femmes que parce que la société de Weimar avait été trop décadente ? Nous pourrions finalement tout expliquer par cet incroyable tour de passe-passe, consistant à faire passer le curseur de la responsabilité pénale de l’individu à la société tout entière. Les infanticides ? C’est la faute de la charge mentale. Le terrorisme ? C’est la faute de la société raciste. Le viol ? C’est la faute de la culture mainstream patriarcale.
Drôle de militantisme féministe que celui qui consiste à prôner haut et fort qu’il défend la femme violée, tout en ne s’évertuant qu’à chercher des excuses au violeur. C’est de cette façon que sous prétexte de partir au combat contre le viol, certaines ne font qu’alimenter, inconsciemment mais sûrement, le terreau fertile des violences sexuelles. Considérer qu’aucun pan de notre société n’échappe à ce «continuum de violences» et dont le viol serait le résultat ultime, c’est aussi n’envisager tout rapport sexuel entre un homme et une femme seulement sous l’angle de la coercition. Tout rapport sexuel n’est pourtant pas le produit d’une domination. Or si nous acceptons, comme l’affirme ce bric-à-brac néo-foucaldien, que tout rapport hétérosexuel est soumis à un construit social de domination, comment distinguer alors entre désir et non-consentement ? En refusant tout lien entre viol et pulsion sexuelle, ces militantes brouillent la définition même du consentement.
À lire aussiCe que l’observation des primates nous dit de la différence des sexes
Depuis l’intervention de Weitzmann, certaines militantes citent des études paléoanthropologiques expliquant que l’espèce humaine serait la plus coercitive envers ses «femelles» ce qui prouverait que le viol n’est donc qu’un construit de notre société sexiste. Le primatologue Frans de Waal, auteur de Différents, le genre vu par un primatologue, considère non seulement que notre espèce n’est pas la seule à violer, mais que chez certains primates, «la solidarité féminine est une arme essentielle contre le viol.» Notre époque montre que l’espèce humaine, pourtant plus évoluée, en est encore parfois bien loin. Le combat contre les violences sexuelles ne mérite-t-il pas mieux ?
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