Conférence du séminaire « Enquêter sur et avec le genre : une discussion interdisciplinaire » (2e édition, 2022-2023) avec Margot Lachkar et Alexandre Antolin.
“La littérature lesbienne ? Ça n’existe pas !” Cette phrase, souvent entendue dans le monde académique, nous dérange, car elle est profondément fausse. À cinq auteurices, nous proposons une réponse sous forme d’un ouvrage collectif, retraçant 120 ans de littératures lesbiennes en France, de 1900 à nos jours : Écrire à l’encre violette.
Son écriture est mue par des motivations scientifiques, mais également par nos parcours respectifs, car nos choix de sujet·s d’études n’apparaissent pas ex nihilo. Nous nous exprimons d’un point de vue situé. Dans ce séminaire, nous vous présenterons ceux de Margot Lachkar et Alexandre Antolin, respectivement gouine et folle.
Les motivations qui nous ont amenées à étudier les littératures lesbiennes sont différentes et particulières pour chacun de nous. Cependant, il s’agit d’une quête initiatique dans les deux cas, telle que Suzette Robichon l’a expliqué dans la préface d’Écrire à l’encre violette. Les livres que nous avons débusqués, étudiés, lus, nous ont construits et accompagnés dans notre cheminement personnel et universitaire.
Durant notre présentation, nous vous expliquerons quelles sont les intrications entre le personnel et l’universitaire dans le cadre de ce projet d’histoire de la littérature lesbienne, ainsi que les diverses difficultés auxquelles nous avons été confrontés, parmi lesquelles la question de l’accès à des textes d’une littérature censée ne pas exister ainsi que celle de la légitimité et légitimation de ce champ d’études au sein des études littéraires.
Les intervenant·e·s
Margot Lachkar est doctorant en littérature française (Université de Vienne / Université Paris-8 LEGS), sa thèse porte sur la littérature lesbienne contemporaine en France. Il est coauteur d’Ecrire à l’encre violette : Littératures lesbiennes en France de 1900 à nos jours (Le Cavalier bleu, 2022).
Alexandre Antolin, docteur en littérature et histoire du genre (Université de Lille), est l’auteur d’une thèse sur la censure éditoriale de Ravages de Violette Leduc (à paraître aux PUL en avril 2023). Ses travaux portent sur les autrices des années 1950 et les questions de censure.