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Fatima Ouassak et le paternalisme de Libération (Partie 1)

Fatima Ouassak et le paternalisme de Libération (Partie 1)

Collectif

Tribune des observateurs

Read More  Dans la rubrique « Idées et Débats », Libération a publié un article le 9 février 2023 pour promouvoir le livre de Fatima Ouassak, présentée comme une militante écologiste, antiraciste et féministe.©KENZO TRIBOUILLARD / AFPLe quotidien a consacré a un portrait à la cofondatrice du collectif Front de mères, syndicat de parents dans les quartiers populaires en fermant totalement les yeux sur le racisme et la haine véhiculées par la militante. Retrouvez la deuxième partie de la tribune de Naëm Bestandji ici.Dans la rubrique « Idées et Débats », Libération a publié un article le 9 février 2023 pour promouvoir le livre de Fatima Ouassak, présentée comme une militante écologiste, antiraciste et féministe. Ce n’est pas la première fois que cette dernière a les faveurs du journal. Or, si Fatima Ouassak est effectivement sensible à l’écologie, sa radicalité ne se trouve pas dans la lutte contre le réchauffement climatique, les circuits courts ou une alimentation saine, mais dans son approche racialiste et raciste de certains maux de notre société. Une approche qui l’amène aussi à épouser des aspects de l’extrémisme musulman.Haine et racisme d’une militante « écologiste »Les alertes et écrits ne manquent pas, les sources non plus, pour dresser un portrait plus nuancé et moins hagiographique que celui de Libération. Dès 2017, par exemple, j’alertais déjà sur la dangerosité des propos de cette nostalgique de l’époque coloniale où elle se perçoit comme une rebelle qui lutte contre l’oppresseur « blanc ». Elle ne voit aucun problème à la non-mixité ethnique dans les conférences « décoloniales ». Elle tient aussi un discours populiste et raciste. Elle estime que « l’institution scolaire est utilisée par les Blancs pour maintenir et transmettre leurs privilèges (…). La guerre que mènent les Blancs pour garder leurs privilèges se joue aussi dans les écoles, et ce sont nos enfants qui sont pris pour cible ». Elle nous explique ici que « le système raciste ne voit pas des enfants, il voit des menaces pour sa survie ». Elle nous explique là que « l’école apprend à nos enfants à avoir honte de ce qu’ils sont ». C’est pour cela que l’école aurait pour objectif « de détruire nos liens familiaux pour mieux isoler nos enfants, et les écraser ».En octobre 2007, militante au sein du Parti des Indigènes de la République, elle a notamment écrit un article pour ce mouvement raciste où elle fustige violemment Mohamed Sifaoui (journaliste engagé contre l’intégrisme musulman), Abdennour Bidar (philosophe musulman) et Malek Chebel (anthropologue des religions). Ces deux derniers ont toujours milité pour un islam éclairé. Un islam haï par les islamistes. Alors, elle décline certains de ses poncifs racistes habituels dans cet article surréaliste de victimisation. Malek Chebel voudrait par exemple « faire plaisir à son ami l’homme blanc ». Selon elle également, « les descendants d’immigrés musulmans » seraient considérés comme des « sous-merdes » par l’islam des Lumières, des « déchets du Maghreb et d’Afrique noire, complètement analphabètes, indignes de pratiquer une religion aussi sublime que l’islam éclairé, et qui ne connaissent la religion que sur le « mode réflexe », un peu comme des chiens de Pavlov, ou des chiens tout court ». Ainsi, seul l’intégrisme musulman, et son cortège de sexisme, de patriarcat, de revendications identitaires et politiques, serait respectueux des musulmans. En cohérence, elle considère alors que tout investissement dans la société et en politique doit se faire par son islamité (version extrémiste).Identitarisme et victimisation au profit de l’extrême droite nationalisteSa stratégie ultra-victimaire joue plus sur l’émotion que la réflexion. Le summum de sa victimisation pour une meilleure communautarisation se trouve sans doute dans une de ses déclarations les plus cultes, qu’elle prononça en 2019 : « J’ai vraiment peur qu’on me prenne [mes enfants] pour les mettre dans un train ». C’est une référence à la Shoah, classique dans les milieux islamistes pour laisser croire que la situation des musulmans d’aujourd’hui en France serait comparable à celle des Juifs sous le nazisme. Le CCIF s’en était fait une spécialité. Ses propos, aussi destinés aux habitants des quartiers populaires pour cultiver le sentiment de victimes, sont particulièrement dangereux. Cette exploitation des peurs surfe sur les difficultés des quartiers populaires que la militante exploite et sur-joue pour cultiver une approche identitaire et réactionnaire qui rappelle Éric Zemmour. L’extrême droite nationaliste, quant à elle, se sert de la radicalité de Fatima Ouassak, de son compagnon Youssef Brakni (militant qui assure la jonction entre extrême gauche et islamisme), du CCIF (devenu CCIE) et de tant d’autres pour, elle aussi, jouer sur les peurs, crier au « grand remplacement », confondre islam et islamisme, musulmans et islamistes et déclarer lutter pour les « racines chrétiennes de la France ». Dit autrement, les revendications identitaires, raciales et religieuses de Fatima Ouassak, avec le soutien d’une partie de la gauche, galvanisent celles de l’extrême droite nationaliste. Les « décoloniaux », et surtout leurs partenaires islamistes, sont les meilleurs agents recruteurs pour l’extrême droite nationaliste et les plus efficaces pourvoyeurs de voix pour leurs partis politiques.Approximations, omissions et fausses informations : le parti-pris de LibérationBeaucoup alertent sur la dangerosité de Fatima Ouassak, que ce soit sur Twitter ou dans la presse. Pourtant, de tout cela, non seulement Libération ne dit rien mais préfère même tout balayer d’un revers de main. En effet, au-delà de l’article, c’est aussi le tweet du journal qui interroge. Pour défendre la militante réactionnaire, Libération abandonne le journalisme pour le populisme : tous les opposants de Fatima Ouassak seraient « des médias de droite ». Une accusation supposée être infamante et qui a l’avantage d’être exonérée de toute argumentation. Or, si en effet Fatima Ouassak est dénoncée par la droite et l’extrême droite, elle l’est aussi par une large part de la gauche, aux niveaux local et national. La militante le reconnait d’ailleurs elle-même.Ainsi, Libérationjoue sur son image de journal d’information pour faire passer son infomerciale (long message marketing) politique dans un article de « idées et débats », multipliant les approximations, omissions et fausses informations en faveur de Fatima Ouassak. Contrairement à ce qu’affirme l’article, par exemple, Fatima Ouassak n’a pas « arraché à la mairie de Bagnolet » ses 1000 m² de locaux. Ils lui ont, au contraire, été volontiers attribués par la mairie, sans concertation. Des membres du Conseil municipal s’en sont inquiétés lors du conseil du 18 novembre 2021. S’y ajoute une lettre, adressée au maire, de Bagnoletais tout aussi inquiets de cette attribution à une association, Front de mères, dont le texte fondateur est à l’image de sa fondatrice Fatima Ouassak : racialiste, indigéniste, communautariste et raciste. Son but est de susciter la peur des mères des quartiers populaires « non blanches » et de les dresser contre l’école publique et la République. Cette lettre d’habitants, ignorée par le maire, n’a jamais eu de réponse. Soutien indéfectible de l’association de Fatima Ouassak, il déclara même que cette lettre ouverte était un « non sujet ». Il y a eu des « arrachages » plus difficiles… Par contre, une violente campagne de diffamations et de tentatives d’intimidations a été menée par des proches de Front de mères, dont Youssef Brakni, contre les signataires de cette lettre. Non seulement l’article de Libération ne dit rien de ces évènements, mais en outre il laisse croire que Fatima Ouassak a farouchement lutté contre la mairie pour « arracher » des locaux bien mérités.Retrouvez la deuxième partie de la tribune de Naëm Bestandji ici. 

Dans la rubrique « Idées et Débats », Libération a publié un article le 9 février 2023 pour promouvoir le livre de Fatima Ouassak, présentée comme une militante écologiste, antiraciste et féministe.

©KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Le quotidien a consacré a un portrait à la cofondatrice du collectif Front de mères, syndicat de parents dans les quartiers populaires en fermant totalement les yeux sur le racisme et la haine véhiculées par la militante.

Retrouvez la deuxième partie de la tribune de Naëm Bestandji ici.

Dans la rubrique « Idées et Débats », Libération a publié un article le 9 février 2023 pour promouvoir le livre de Fatima Ouassak, présentée comme une militante écologiste, antiraciste et féministe. Ce n’est pas la première fois que cette dernière a les faveurs du journal. Or, si Fatima Ouassak est effectivement sensible à l’écologie, sa radicalité ne se trouve pas dans la lutte contre le réchauffement climatique, les circuits courts ou une alimentation saine, mais dans son approche racialiste et raciste de certains maux de notre société. Une approche qui l’amène aussi à épouser des aspects de l’extrémisme musulman.

Haine et racisme d’une militante « écologiste »

Les alertes et écrits ne manquent pas, les sources non plus, pour dresser un portrait plus nuancé et moins hagiographique que celui de Libération. Dès 2017, par exemple, j’alertais déjà sur la dangerosité des propos de cette nostalgique de l’époque coloniale où elle se perçoit comme une rebelle qui lutte contre l’oppresseur « blanc ». Elle ne voit aucun problème à la non-mixité ethnique dans les conférences « décoloniales ». Elle tient aussi un discours populiste et raciste. Elle estime que « l’institution scolaire est utilisée par les Blancs pour maintenir et transmettre leurs privilèges (…). La guerre que mènent les Blancs pour garder leurs privilèges se joue aussi dans les écoles, et ce sont nos enfants qui sont pris pour cible ». Elle nous explique ici que « le système raciste ne voit pas des enfants, il voit des menaces pour sa survie ». Elle nous explique là que « l’école apprend à nos enfants à avoir honte de ce qu’ils sont ». C’est pour cela que l’école aurait pour objectif « de détruire nos liens familiaux pour mieux isoler nos enfants, et les écraser ».

En octobre 2007, militante au sein du Parti des Indigènes de la République, elle a notamment écrit un article pour ce mouvement raciste où elle fustige violemment Mohamed Sifaoui (journaliste engagé contre l’intégrisme musulman), Abdennour Bidar (philosophe musulman) et Malek Chebel (anthropologue des religions). Ces deux derniers ont toujours milité pour un islam éclairé. Un islam haï par les islamistes. Alors, elle décline certains de ses poncifs racistes habituels dans cet article surréaliste de victimisation. Malek Chebel voudrait par exemple « faire plaisir à son ami l’homme blanc ». Selon elle également, « les descendants d’immigrés musulmans » seraient considérés comme des « sous-merdes » par l’islam des Lumières, des « déchets du Maghreb et d’Afrique noire, complètement analphabètes, indignes de pratiquer une religion aussi sublime que l’islam éclairé, et qui ne connaissent la religion que sur le « mode réflexe », un peu comme des chiens de Pavlov, ou des chiens tout court ». Ainsi, seul l’intégrisme musulman, et son cortège de sexisme, de patriarcat, de revendications identitaires et politiques, serait respectueux des musulmans. En cohérence, elle considère alors que tout investissement dans la société et en politique doit se faire par son islamité (version extrémiste).

Identitarisme et victimisation au profit de l’extrême droite nationaliste

Sa stratégie ultra-victimaire joue plus sur l’émotion que la réflexion. Le summum de sa victimisation pour une meilleure communautarisation se trouve sans doute dans une de ses déclarations les plus cultes, qu’elle prononça en 2019 : « J’ai vraiment peur qu’on me prenne [mes enfants] pour les mettre dans un train ». C’est une référence à la Shoah, classique dans les milieux islamistes pour laisser croire que la situation des musulmans d’aujourd’hui en France serait comparable à celle des Juifs sous le nazisme. Le CCIF s’en était fait une spécialité. Ses propos, aussi destinés aux habitants des quartiers populaires pour cultiver le sentiment de victimes, sont particulièrement dangereux. Cette exploitation des peurs surfe sur les difficultés des quartiers populaires que la militante exploite et sur-joue pour cultiver une approche identitaire et réactionnaire qui rappelle Éric Zemmour. L’extrême droite nationaliste, quant à elle, se sert de la radicalité de Fatima Ouassak, de son compagnon Youssef Brakni (militant qui assure la jonction entre extrême gauche et islamisme), du CCIF (devenu CCIE) et de tant d’autres pour, elle aussi, jouer sur les peurs, crier au « grand remplacement », confondre islam et islamisme, musulmans et islamistes et déclarer lutter pour les « racines chrétiennes de la France ». Dit autrement, les revendications identitaires, raciales et religieuses de Fatima Ouassak, avec le soutien d’une partie de la gauche, galvanisent celles de l’extrême droite nationaliste. Les « décoloniaux », et surtout leurs partenaires islamistes, sont les meilleurs agents recruteurs pour l’extrême droite nationaliste et les plus efficaces pourvoyeurs de voix pour leurs partis politiques.

Approximations, omissions et fausses informations : le parti-pris de Libération

Beaucoup alertent sur la dangerosité de Fatima Ouassak, que ce soit sur Twitter ou dans la presse. Pourtant, de tout cela, non seulement Libération ne dit rien mais préfère même tout balayer d’un revers de main. En effet, au-delà de l’article, c’est aussi le tweet du journal qui interroge. Pour défendre la militante réactionnaire, Libération abandonne le journalisme pour le populisme : tous les opposants de Fatima Ouassak seraient « des médias de droite ». Une accusation supposée être infamante et qui a l’avantage d’être exonérée de toute argumentation. Or, si en effet Fatima Ouassak est dénoncée par la droite et l’extrême droite, elle l’est aussi par une large part de la gauche, aux niveaux local et national. La militante le reconnait d’ailleurs elle-même.

Ainsi, Libérationjoue sur son image de journal d’information pour faire passer son infomerciale (long message marketing) politique dans un article de « idées et débats », multipliant les approximations, omissions et fausses informations en faveur de Fatima Ouassak. Contrairement à ce qu’affirme l’article, par exemple, Fatima Ouassak n’a pas « arraché à la mairie de Bagnolet » ses 1000 m² de locaux. Ils lui ont, au contraire, été volontiers attribués par la mairie, sans concertation. Des membres du Conseil municipal s’en sont inquiétés lors du conseil du 18 novembre 2021. S’y ajoute une lettre, adressée au maire, de Bagnoletais tout aussi inquiets de cette attribution à une association, Front de mères, dont le texte fondateur est à l’image de sa fondatrice Fatima Ouassak : racialiste, indigéniste, communautariste et raciste. Son but est de susciter la peur des mères des quartiers populaires « non blanches » et de les dresser contre l’école publique et la République. Cette lettre d’habitants, ignorée par le maire, n’a jamais eu de réponse. Soutien indéfectible de l’association de Fatima Ouassak, il déclara même que cette lettre ouverte était un « non sujet ». Il y a eu des « arrachages » plus difficiles… Par contre, une violente campagne de diffamations et de tentatives d’intimidations a été menée par des proches de Front de mères, dont Youssef Brakni, contre les signataires de cette lettre. Non seulement l’article de Libération ne dit rien de ces évènements, mais en outre il laisse croire que Fatima Ouassak a farouchement lutté contre la mairie pour « arracher » des locaux bien mérités.

Retrouvez la deuxième partie de la tribune de Naëm Bestandji ici.

 

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