Read More Dans leur pays, elles mettent en cause le bon vieux machisme qui les supporte par condescendance, quand il ne les tue pas. En France, pays en proie à des chroniqueurs de télévision fous, elle effraient tous ceux à qui on a fait croire que l’« identité » est un motif de panique. L’autrice est elle-même une femme trans, née à Cordoba, mais ce n’est pas ce qui rend son livre bon. Il l’est parce qu’elle a du talent. C’est à Cordoba que l’histoire se passe, celle d’une communauté de femmes trans, racontée par une narratrice. La scène d’ouverture est une pièce d’anthologie. On se trouve dans le parc municipal d’une ville argentine où des femmes trans se prostituent. L’une trouve un enfant de trois mois abandonné. Appelons la police, dit une autre. « On ne peut pas livrer les enfants à la police. C’est le pire des châtiments ! », s’exclame une troisième. Et elles l’emmènent dans la maison délabrée qu’elles partagent. L’enfant devient leur mascotte. Ce qui s’ensuit est un mélange des Misérables et de l’Almodovar des débuts. Ces femmes subissent les pires avanies, mais elles ne perdent jamais leur insolence de diablesses. « Notre esprit sauvage », dit la narratrice. Et en même temps, malheur sur malheur. Ce sont des misérablesses.
Les Vilaines, Camila Sosa Villada, aux Éditions Métailié.
28 min
Dans leur pays, elles mettent en cause le bon vieux machisme qui les supporte par condescendance, quand il ne les tue pas. En France, pays en proie à des chroniqueurs de télévision fous, elle effraient tous ceux à qui on a fait croire que l’« identité » est un motif de panique. L’autrice est elle-même une femme trans, née à Cordoba, mais ce n’est pas ce qui rend son livre bon. Il l’est parce qu’elle a du talent. C’est à Cordoba que l’histoire se passe, celle d’une communauté de femmes trans, racontée par une narratrice. La scène d’ouverture est une pièce d’anthologie. On se trouve dans le parc municipal d’une ville argentine où des femmes trans se prostituent. L’une trouve un enfant de trois mois abandonné. Appelons la police, dit une autre. « On ne peut pas livrer les enfants à la police. C’est le pire des châtiments ! », s’exclame une troisième. Et elles l’emmènent dans la maison délabrée qu’elles partagent. L’enfant devient leur mascotte. Ce qui s’ensuit est un mélange des Misérables et de l’Almodovar des débuts. Ces femmes subissent les pires avanies, mais elles ne perdent jamais leur insolence de diablesses. « Notre esprit sauvage », dit la narratrice. Et en même temps, malheur sur malheur. Ce sont des misérablesses.
Les Vilaines, Camila Sosa Villada, aux Éditions Métailié.
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