Notre collègue philosophe et contributeur de ce site, Alexandre Portier, ministre délégué chargé de la réussite scolaire du gouvernement Barnier, a mis les points sur les « i » au Sénat en affirmant son rejet du nouveau programme « d’éducation à la vie affective et sexuelle », concocté et validé par le Conseil supérieur des programmes du Ministère de l’Éducation Nationale.
Chargé de la « réussite scolaire » dans un pays dont les chiffres de l’échec scolaire dévoilent un effondrement continu et sans équivalent au sein des pays riches, M. Portier a fixé acté trois priorités : le refus de la théorie du genre à l’école ; le « non » à la présence des aux idéologies dans l’espace scolaire en son sein ; et le refus du militantisme associatif, trop longtemps encouragé. Les bonnes fées de la théorie du genre prennent prétexte utilisent en effet du le bain pornographique dans lequel baignent de gré ou de force les adolescents -et les dérèglements criminels et psychiatriques auxquels il conduit-, pour s’immiscer dans les écoles et les établissements secondaires, et risquer de déstabiliser de millions d’adolescents déjà bien fragilisés par les écrans et les réseaux sociaux. La chose serait déjà gravissime en temps ordinaire de paix civique, mais en situation d’effondrement intellectuel et civilisationnel, elle relève de l’entreprise criminelle.
La ministre macroniste de tutelle, madame Anne Genetet -ci-devant médecin, journaliste médicale, députée des Français de l’étranger en Asie, et consultante en conditions de travail du personnel de maison à Singapour- a immédiatement affirmé son autorité pour contester les propos dires de son subordonné : « L’école de la République, c’est une école dans laquelle il n’y a pas d’idéologie, ce programme n’a pas d’idéologie. La théorie du genre n’existe pas, elle n’existe pas non plus dans ce programme ». A la lecture de ces deux phrases, il n’est pas certain que Madame la ministre connaisse le sens du mot « idéologie », ni n’identifie la « théorie du genre ». Dix ans après Najat Vallaud Belkacem qui avait déclaré son inexistence, et après que cette théorie obscurantisme et anti-scientifique a tissé sa toile dans l’ensemble de nos institutions d’assistance publique et d’enseignement, ce négationnisme retardataire a sidéré les observateurs : Madame la ministre ignore-t-elle donc à ce point vraiment la réalité de ce que diffuse son ministère, ou feint-elle de ne pas le savoir ? Dans les deux cas, la situation est désespérante.
Le président Macron avait annoncé en 2017 qu’il mettrait fin à la diffusion de la pornographie sur Internet pour les mineurs. Ayant obtenu les voix de leurs grands-parents grâce à de tels propos, il renonça ensuite rapidement à toute ambition en la matière. Il tente désormais de réparer le mal par le mal, en promouvant le postulat du « consentement » (bien que l’on consente à tout sous emprise) et l’idéologie du genre, qui se est censée remédier miraculeusement aux ravages susdits. On en est là.
Avec un tel chef d’équipe à la tête du ministère, les résultats scolaires des jeunes Français ne s’amélioreront pas, et le « réarmement démographique » appelé de ses vœux par le Président n’est pas non plus près d’advenir, s’il faut plusieurs décennies à chaque jeune Français pour savoir qui il est, et si son identité de genre correspond à l’impératif de survie et de reproduction de l’espèce humaine…
Dans le monde d’avant, la littérature était le moyen de connaître la vie des autres, d’imaginer la sienne, et d’éprouver ses vertus, son corps, ses fantasmes, ses espérances et ses ambitions. Les professeurs de morale et de vertu n’étaient ni des fonctionnaires ni des militants rétribués, mais des penseurs et des artistes aux prises avec la question humaine. Cette bibliothèque est toujours disponible. Monsieur le ministre délégué, tenez bon !