L’étude de l’INED sur les prénoms des descendants d’immigrés en France : analyse d’une supercherie

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L’étude de l’INED sur les prénoms des descendants d’immigrés en France : analyse d’une supercherie

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L’étude de l’INED sur les prénoms des descendants d’immigrés en France : analyse d’une supercherie

[Jean-François Mignot]

Un article scientifique publié en avril 2019 dans la revue Population et sociétés indique qu’en France métropolitaine en 2008, les prénoms les plus fréquents chez les petits-fils d’immigrés du Maghreb seraient « Yanis » et « Nicolas ».

Au total, selon l’étude, seulement 23 % des petits-enfants d’immigrés du Maghreb porteraient un prénom « arabo-musulman », un ordre de grandeur assez proche des 16 % de petits-enfants d’immigrés d’Europe du Sud qui porteraient un prénom « latin ». Considérant les prénoms des descendants d’immigrés comme « un marqueur culturel » et « une mesure de l’assimilation », les auteurs notent que « Les prénoms que reçoivent les petits-enfants [d’immigrés du Maghreb] sont, en 2008, proches de ceux que la population majoritaire donne à ses enfants », et que « La trajectoire suivie par les originaires du Maghreb mène au même point d’arrivée que celle suivie par les Européens du Sud, mais de manière différée. »Problème : ces résultats, publiés par le bulletin d’information de l’Institut national d’études démographiques (INED) et largement médiatisés, sont inexacts. Vérification faite, en métropole en 2008 les prénoms les plus fréquents chez les petits-fils d’immigrés du Maghreb ne sont pas « Yanis » et « Nicolas », mais « Karim » et « Nassim ».

Et d’après la nomenclature des prénoms de l’INED, ce ne sont pas 23 % mais 49 % des petits-enfants d’immigrés du Maghreb qui portent un prénom « arabo-musulman », contre 8 % des petits-enfants d’immigrés d’Europe du Sud qui portent un prénom « latin ». L’article étant inexact, il doit — conformément aux usages de la communauté scientifique — être rétracté en bonne et due forme. Ces erreurs sont troublantes car pendant 20 mois, d’avril 2019 à décembre 2020, les auteurs et l’INED ont refusé de communiquer leur méthodologie et ils ont empêché la vérification de leurs résultats.

Lire l’étude en version intégrale sur le site des Archives ouvertes de la Recherche:

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.