Read More Personnes trans, parentalité, inclusion : les combats ne manquent pas aujourd’hui, 10 ans après le mariage pour tous. Les droits des personnes trans Les droits des personnes trans. La polarisation de la société vécue en 2013 avec le mariage pour tous et toutes se répète ces deux dernières années autour des droits des personnes trans. Depuis 2021, l’association SOS homophobie note en effet une hausse des témoignages de transphobie, surtout au sein des commerces et administrations, en ligne mais aussi en famille. Une origine de cette hausse résiderait, selon l’association, dans « les prises de parole de la part de personnalités politiques et médiatiques affichant un positionnement hostile en vue de créer un pseudo débat sur l’existence même des personnes trans ». Aujourd’hui, les associations militent notamment pour un droit à l’autodétermination : la possibilité pour une personne de définir son identité et son éventuel parcours de transition par elle-même, ce dernier étant encore soumis à la validation de psychiatres, médecins et parfois de juges. L’objectif étant de faciliter et dépathologiser les parcours de transition. La transphobie reste quotidienne et violente pour les personnes concernées, victimes du rejet et de l’ignorance de la société. C’est pourquoi les associations comme Outrans forment les organisations selon leur secteur d’activité (santé, éducation, RH, etc.) pour sensibiliser massivement aux transidentités et à l’accueil des personnes trans. Les parentalités La loi du 17 mai 2013 a aussi ouvert le droit à l’adoption pour les couples homos. Puis, en août 2021, l’accès de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes a permis une reconnaissance conjointe de la parentalité des couples lesbiens. Pour Dominique Boren, coprésident de l’Association des parents gays et lesbiens, « il y a encore des trous dans la raquette ». La loi PMA ne reconnaît pas la filiation en tant que père d’un homme trans. S’ajoutent les projets de coparentalité (à plus de deux parents) qui ne sont pas reconnus légalement alors que « ces familles n’ont pas attendu d’avoir des droits pour exister », assure le militant. L’adoption est aussi source de discrimination. « Le décret prévoyant l’inclusion des associations LGBT dans les conseils de familles n’a pas été publié depuis le vote de la loi il y a plus d’un an », pointe Lucile Jomat, administratrice et ex-présidente de SOS homophobie, et ajoute que ces organes restent frileux devant des projets homoparentaux. Enfin, la Gestation pour autrui est illicite en France. Devant les questions éthiques justifiant cette interdiction, les associations demandent l’ouverture d’un débat pour encadrer cette pratique car certaines familles, notamment d’hommes gays, y ont recours aujourd’hui à l’étranger. Christiane Taubira : « Faire du bien aux gens dans leur quotidien, le summum de l’action politique » Ne pas tolérer, inclure Encore en 2022, l’association Flag ! a reçu près de 1.800 signalements de violences LGBTI via son application dédiée. Plus de 1.500 témoignages ont été recueillis via les différents dispositifs d’écoute de SOS homophobie (sans compter les 3.035 accès à sa plateforme d’aide en ligne l’année dernière). Autant d’éléments montrant que les combats à mener pour l’inclusion des personnes LGBTI ne sont pas finis. Dès l’école, les mécanismes de discrimination s’enclenchent et ne sont pas spécifiques aux LGBTIphobies. Les préjugés qui y naissent conduisent à des comportements violents. L’exemple du suicide du jeune Lucas, harcelé par ses camarades parce qu’il ne cachait pas son homosexualité, début 2023, en est une tragique preuve. Ces comportements « nés en milieu scolaire se répètent entre adultes », note SOS homophobie dans son Rapport sur les LGBTIphobies 2023. « La victime est très souvent isolée face à un groupe de personnes qui la stigmatisent quotidiennement, sur son lieu de travail mais aussi en dehors ». Tous les contextes sont encore aujourd’hui sujets à discriminations pour les personnes LGBTI. C’est pourquoi les associations restent engagées pour la sensibilisation du grand public mais aussi des secteurs de la santé, de l’éducation, du sport, des entreprises, etc. Nicolas Certes
Personnes trans, parentalité, inclusion : les combats ne manquent pas aujourd’hui, 10 ans après le mariage pour tous.
Les droits des personnes trans
Les droits des personnes trans. La polarisation de la société vécue en 2013 avec le mariage pour tous et toutes se répète ces deux dernières années autour des droits des personnes trans.
Depuis 2021, l’association SOS homophobie note en effet une hausse des témoignages de transphobie, surtout au sein des commerces et administrations, en ligne mais aussi en famille. Une origine de cette hausse résiderait, selon l’association, dans « les prises de parole de la part de personnalités politiques et médiatiques affichant un positionnement hostile en vue de créer un pseudo débat sur l’existence même des personnes trans ».
Aujourd’hui, les associations militent notamment pour un droit à l’autodétermination : la possibilité pour une personne de définir son identité et son éventuel parcours de transition par elle-même, ce dernier étant encore soumis à la validation de psychiatres, médecins et parfois de juges. L’objectif étant de faciliter et dépathologiser les parcours de transition.
La transphobie reste quotidienne et violente pour les personnes concernées, victimes du rejet et de l’ignorance de la société. C’est pourquoi les associations comme Outrans forment les organisations selon leur secteur d’activité (santé, éducation, RH, etc.) pour sensibiliser massivement aux transidentités et à l’accueil des personnes trans.
Les parentalités
La loi du 17 mai 2013 a aussi ouvert le droit à l’adoption pour les couples homos. Puis, en août 2021, l’accès de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes a permis une reconnaissance conjointe de la parentalité des couples lesbiens.
Pour Dominique Boren, coprésident de l’Association des parents gays et lesbiens, « il y a encore des trous dans la raquette ». La loi PMA ne reconnaît pas la filiation en tant que père d’un homme trans. S’ajoutent les projets de coparentalité (à plus de deux parents) qui ne sont pas reconnus légalement alors que « ces familles n’ont pas attendu d’avoir des droits pour exister », assure le militant.
L’adoption est aussi source de discrimination. « Le décret prévoyant l’inclusion des associations LGBT dans les conseils de familles n’a pas été publié depuis le vote de la loi il y a plus d’un an », pointe Lucile Jomat, administratrice et ex-présidente de SOS homophobie, et ajoute que ces organes restent frileux devant des projets homoparentaux.
Enfin, la Gestation pour autrui est illicite en France. Devant les questions éthiques justifiant cette interdiction, les associations demandent l’ouverture d’un débat pour encadrer cette pratique car certaines familles, notamment d’hommes gays, y ont recours aujourd’hui à l’étranger.
Christiane Taubira : « Faire du bien aux gens dans leur quotidien, le summum de l’action politique »
Ne pas tolérer, inclure
Encore en 2022, l’association Flag ! a reçu près de 1.800 signalements de violences LGBTI via son application dédiée. Plus de 1.500 témoignages ont été recueillis via les différents dispositifs d’écoute de SOS homophobie (sans compter les 3.035 accès à sa plateforme d’aide en ligne l’année dernière).
Autant d’éléments montrant que les combats à mener pour l’inclusion des personnes LGBTI ne sont pas finis. Dès l’école, les mécanismes de discrimination s’enclenchent et ne sont pas spécifiques aux LGBTIphobies. Les préjugés qui y naissent conduisent à des comportements violents.
L’exemple du suicide du jeune Lucas, harcelé par ses camarades parce qu’il ne cachait pas son homosexualité, début 2023, en est une tragique preuve. Ces comportements « nés en milieu scolaire se répètent entre adultes », note SOS homophobie dans son Rapport sur les LGBTIphobies 2023. « La victime est très souvent isolée face à un groupe de personnes qui la stigmatisent quotidiennement, sur son lieu de travail mais aussi en dehors ».
Tous les contextes sont encore aujourd’hui sujets à discriminations pour les personnes LGBTI. C’est pourquoi les associations restent engagées pour la sensibilisation du grand public mais aussi des secteurs de la santé, de l’éducation, du sport, des entreprises, etc.
Nicolas Certes
« Ce post est un relevé d’information de notre veille d’information »