Read More Devant la commission permanente du conseil Régional d’Île-de-France mercredi 29 mars, Valérie Pécresse ne mâche pas ses mots : « Dans la pensée d’Angela Davis, il y a la conviction que le racisme est une affaire systémique. Peut-être est-ce vrai aux USA, mais en France c’est faux. Cette thèse qui est soutenue par des groupes minoritaires est une attaque en règle contre l’universalisme républicain. »
Un nom qui « ne fait pas consensus », selon la présidente de régionLa présidente Les Républicains de la région cite ensuite les prises de position récentes de la militante et universitaire américaine, qui dans une tribune co-signée en 2021, dénonçait la « mentalité coloniale » se manifestant en France, à travers notamment la « loi sur le port du voile » ou la dissolution par Gérald Darmanin du CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France). « Le nom d’Angela Davis ne fait pas consensus », a poursuivit Mme Pécresse à la commission permanente du Conseil régional, qui devait délibérer sur cette nomination. Elle a donc demandé à l’État de trancher sur l’attribution de ce nom, et se tournera en attendant « vers la communauté éducative et le maire de Saint-Denis pour qu’on cherche un nouveau nom à cet établissement ».
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d’intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d’utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire. C’est en 2018 que la communauté éducative vote pour choisir le nom de l’établissement, inauguré un an plus tôt. Parmi plusieurs noms (dont Nina Simone et Rosa Parks), élèves et professeurs choisissent Angela Davis, un choix entériné par le Conseil d’Administration du Lycée. Depuis, la dénomination est mentionnée sur les cartes des lycéens, sur les bulletins de salaires des enseignants et même sur Google Maps.
« Le nom est écrit partout, sauf sur le fronton du lycée ! », s’exclame Clémence Longchal, enseignante en Sciences Economiques et Sociales et membre du syndicat SNES FSU : « Le nom d’Angela Davis évoque un combat antiraciste, féministe, pour l’égalité et contre les discriminations. Pour moi, c’est cela que l’on retient, pas ses prises de position concernant les signes religieux ostentatoires. »
« Il y a d’autres sujets plus importants », selon une lycéenneDevant les grilles du lycée, les élèves (dont beaucoup d’adolescentes racisées) ont un peu de mal à saisir l’enjeu de cette polémique. Pour, Jasmine, 17 ans, « Angela Davis colle bien avec l’image du lycée car elle s’est battue pour l’égalité entre les noirs et les blancs aux États-Unis. Ce n’est pas parce-qu’elle critique la loi sur le port du voile qu’il faudrait abandonner son nom. »
Plus loin, une élève voilée disant s’appeler Donkey abonde : « C’est un lycée public, laïc, donc on respecte les règles. Mon voile, je le retire en entrant dans l’établissement. Ce n’est pas à moi de dire s’il faudrait changer de nom au titre de la laïcité. Mais il y a sans doute d’autres sujets plus importants en ce moment, comme la réforme des retraites. »
Pap Ndiaye en juge de paixMais pour les élus LR et centristes, majoritaires au Conseil Régional, le sujet a son importance. Président du groupe « Île-de-France Rassemblée », Vincent Jeanbrun se défend de vouloir « effacer les combats justes et courageux menés par Angela Davis contre la ségrégation des afro-américains aux États-Unis, ou ceux pour la liberté des femmes ». Mais pour ce proche de Valérie Pécresse, les prises de positions sur le voile « ne font pas d’Angela Davis un bon exemple pour la jeunesse. »
L’élu rappelle qu’officiellement, l’établissement ne s’appelle pas Angela Davis, mais « Lycée de la Plaine » car « le Conseil Général est souverain » pour en valider la dénomination. Lui aimerait que le nom de Rosa Parks, précédemment évoqué, soit finalement retenu. Comme sa présidente, il s’en remet, non sans une pointe d’ironie, au ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, fréquemment accusé de « wokisme » par la droite avant son entrée au gouvernement (en tant qu’historien, il est spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis et des minorités) : « Nous verrons bien si le ministre a terminé sa mue idéologique. »
Contacté par France Inter, le ministère indique que Pap Ndiaye n’a « pas encore reçu la saisine de Valérie Pécresse, mais qu’il ne manquera pas d’y répondre sur le fond quand il l’aura reçue ».
Devant la commission permanente du conseil Régional d’Île-de-France mercredi 29 mars, Valérie Pécresse ne mâche pas ses mots : « Dans la pensée d’Angela Davis, il y a la conviction que le racisme est une affaire systémique. Peut-être est-ce vrai aux USA, mais en France c’est faux. Cette thèse qui est soutenue par des groupes minoritaires est une attaque en règle contre l’universalisme républicain. »
Un nom qui « ne fait pas consensus », selon la présidente de région
La présidente Les Républicains de la région cite ensuite les prises de position récentes de la militante et universitaire américaine, qui dans une tribune co-signée en 2021, dénonçait la « mentalité coloniale » se manifestant en France, à travers notamment la « loi sur le port du voile » ou la dissolution par Gérald Darmanin du CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France). « Le nom d’Angela Davis ne fait pas consensus« , a poursuivit Mme Pécresse à la commission permanente du Conseil régional, qui devait délibérer sur cette nomination. Elle a donc demandé à l’État de trancher sur l’attribution de ce nom, et se tournera en attendant « vers la communauté éducative et le maire de Saint-Denis pour qu’on cherche un nouveau nom à cet établissement« .
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C’est en 2018 que la communauté éducative vote pour choisir le nom de l’établissement, inauguré un an plus tôt. Parmi plusieurs noms (dont Nina Simone et Rosa Parks), élèves et professeurs choisissent Angela Davis, un choix entériné par le Conseil d’Administration du Lycée. Depuis, la dénomination est mentionnée sur les cartes des lycéens, sur les bulletins de salaires des enseignants et même sur Google Maps.
« Le nom est écrit partout, sauf sur le fronton du lycée ! », s’exclame Clémence Longchal, enseignante en Sciences Economiques et Sociales et membre du syndicat SNES FSU : « Le nom d’Angela Davis évoque un combat antiraciste, féministe, pour l’égalité et contre les discriminations. Pour moi, c’est cela que l’on retient, pas ses prises de position concernant les signes religieux ostentatoires. »
« Il y a d’autres sujets plus importants », selon une lycéenne
Devant les grilles du lycée, les élèves (dont beaucoup d’adolescentes racisées) ont un peu de mal à saisir l’enjeu de cette polémique. Pour, Jasmine, 17 ans, « Angela Davis colle bien avec l’image du lycée car elle s’est battue pour l’égalité entre les noirs et les blancs aux États-Unis. Ce n’est pas parce-qu’elle critique la loi sur le port du voile qu’il faudrait abandonner son nom. »
Plus loin, une élève voilée disant s’appeler Donkey abonde : « C’est un lycée public, laïc, donc on respecte les règles. Mon voile, je le retire en entrant dans l’établissement. Ce n’est pas à moi de dire s’il faudrait changer de nom au titre de la laïcité. Mais il y a sans doute d’autres sujets plus importants en ce moment, comme la réforme des retraites. »
Pap Ndiaye en juge de paix
Mais pour les élus LR et centristes, majoritaires au Conseil Régional, le sujet a son importance. Président du groupe « Île-de-France Rassemblée », Vincent Jeanbrun se défend de vouloir « effacer les combats justes et courageux menés par Angela Davis contre la ségrégation des afro-américains aux États-Unis, ou ceux pour la liberté des femmes ». Mais pour ce proche de Valérie Pécresse, les prises de positions sur le voile « ne font pas d’Angela Davis un bon exemple pour la jeunesse. »
L’élu rappelle qu’officiellement, l’établissement ne s’appelle pas Angela Davis, mais « Lycée de la Plaine » car « le Conseil Général est souverain » pour en valider la dénomination. Lui aimerait que le nom de Rosa Parks, précédemment évoqué, soit finalement retenu. Comme sa présidente, il s’en remet, non sans une pointe d’ironie, au ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, fréquemment accusé de « wokisme » par la droite avant son entrée au gouvernement (en tant qu’historien, il est spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis et des minorités) : « Nous verrons bien si le ministre a terminé sa mue idéologique. »
Contacté par France Inter, le ministère indique que Pap Ndiaye n’a « pas encore reçu la saisine de Valérie Pécresse, mais qu’il ne manquera pas d’y répondre sur le fond quand il l’aura reçue ».
« Ce post est un relevé d’information de notre veille d’information »