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VIDEO. Dans la peau d’une femme noire face au racisme, une expérience en réalité augmentée au centre Pompidou

VIDEO. Dans la peau d’une femme noire face au racisme, une expérience en réalité augmentée au centre Pompidou

Collectif

Tribune des observateurs

Read More  L’expérience est inédite. Devenez Claudette Colvin, la première femme Afro-Américaine qui a refusé de céder sa place à une passagère blanche dans un bus. Grâce à la réalité augmentée, vous pourrez découvrir le quotidien de cette adolescente dans le sud des Etats-Unis face au racisme et à la ségrégation. Tout commence par une explication sur le fonctionnement d’un casque à conduction osseuse, pour être certain de bien entendre toutes les mélodies et les voix de cette performance d’un genre nouveau. Un peu perdu, un médiateur nous explique la différence avec un casque audio classique. « Les sons ne passeront pas par vos tympans, mais par les os de votre crâne. Vous ne serez donc pas isolés et pourrez même continuer de discuter avec vos amis. » D’autant que, en plus de cela, nous enfilons aussi une visière transparente HoloLens, posée devant nos yeux sur laquelle apparaîtront des images. Là aussi, on continue de voir normalement ceux qui nous entourent.
Comme à chaque séance, nous formons un groupe de dix personnes, très curieux de vivre cette expérience inédite : se glisser dans la peau d’une jeune femme noire dans les années 1950 à Montgomery, une petite ville d’Alabama. Dès les premiers pas, nous voyageons dans le temps et l’espace. Nous voilà dans la Cotton Belt, au sud des USA, dans un des Etats où les travailleurs noirs continuent de récolter le coton.
« Marchez doucement dans cette expérience qui va durer 30 minutes environ. Le rythme de vos pas doit être lent, nous prévient le médiateur. Car cette nouvelle technologie demande une multitude de calculs en temps réel à chacun de vos déplacements. Il y a de petits risques de décrochage. » durée de la vidéo : 00h02mn54s Un reportage de Didier Morel et Maïla Mendy • ©France 3 Paris IDF Le regard assuré, Tania de Montaigne, auteure et narratrice, nous prévient d’emblée sur l’écran central : 

Désormais vous êtes noire. Vous êtes une femme, donc moins qu’un homme, et vous êtes noire, donc moins que rien
Tania de Montaigne, auteure
Et d’une voix de conteuse, elle précise : « Qu’y a-t-il après la femme noire ? Personne n’est revenu pour le dire. »
Sous nos yeux se matérialise alors un bus, un de ces bus mythiques popularisé par le cinéma américain. À bord, sagement assise, une jeune adolescente de 15 ans : Claudette Colvin. Dans cette ville de Montgomery, la loi est ainsi faite : quand toutes les dix premières places réservées à l’avant pour les blancs sont prises, les hommes et femmes noires du rang qui suit doivent se lever pour laisser leur place.
Dans ces années-là, les lois dites de  Jim Crow définissent la ségrégation raciale pour tous les actes de la vie courante. Pendant l’expérience immersive, on surprend aussi un enfant à la peau noire essayer de boire à la fontaine à eau réservée aux blancs ; sa mère le rattrape bien vite quand elle nous aperçoit. C’est cette histoire méconnue que Tania de Montaigne a choisi de présenter dans une installation inédite au Centre Pompidou. Nous aussi, simples spectateurs, nous devenons acteurs. Muni de mon casque de réalité augmentée, je me suis assis à côté de Claudette Colvin qui m’apparaît sous la forme d’un hologramme. Fauteuil, murs, bureau … Des éléments du décor sont bien réels, on peut donc s’asseoir sur un siège du bus comme les habitants noirs discriminés, ou se retrouver entre les quatre murs de la prison de Montgomery avec l’adolescente, et même manifester avec la population noire d’Alabama. Le procédé technique employé dans ce spectacle immersif est très différent de la réalité virtuelle : ici les spectateurs se voient les uns les autres, peuvent se parler et naviguer entre les parties du décor réel et celles en hologramme.
Quand la jeune adolescente Claudette Colvin refuse de céder sa place, elle rentre chez elle après une journée de cours. Il est difficile de savoir d’où lui vient son refus d’obtempérer, à trois reprises : d’abord au regard insistant de la passagère qui lui réclame sa place ; puis aux injonctions du chauffeur de bus ; et enfin aux policiers venus constater son délit. Quand elle est arrêtée par la police, puis traduite en justice, à aucun moment, elle ne parle d’un acte militant. Alors, comme l’affirme Tania de Montaigne, « quand on nous raconte des histoires très violentes, on a un mécanisme de défense qui se met en place pour nous tenir à distance, de façon à ce qu’on se dise : « je ne suis pas à leur place, mais je les plains ! » Elle s’est dit que ce qui serait intéressant : « ce serait de faire en sorte que le lecteur ne soit pas à l’extérieur, mais qu’il soit sur le siège à côté de Claudette Colvin au moment de l’événement. » Pour vivre cette expérience, les auteurs ont fait appel au laboratoire 4DViews à Grenoble puis un laboratoire public à Taïwan, moins onéreux. Il n’en existe que six dans le monde capables d’une telle prouesse.
La technique a progressé en même temps que le développement de l’idée, nous précise le responsable de cette mise en image immersive, Pierre-Alain Giraud. Il est à l’origine de ce choix : « Le principe de la réalité augmentée, c’est qu’on voit des éléments virtuels qui s’ajoutent dans notre environnement réel, sans jamais perdre de vue notre environnement réel. Pour le son, on a cherché l’équivalent sonore de la réalité augmentée. On a trouvé ces nouveaux casques à conduction osseuse qui n’enferment pas les oreilles, comme le casque de réalité augmentée n’enferme pas nos yeux dans un environnement virtuel. On entend toujours ce qu’il y a autour de nous, on peut se parler entre nous, mais on a des casques qui nous envoient du son sur nos tempes. »
D’abord tout a commencé par un livre de Tania de Montaigne, Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin paru aux éditions Grasset 2015, puis un spectacle de théâtre en 2019 très souvent repris sur différentes scènes et dans le même temps une adaptation en roman graphique. Cette nouvelle installation est la croisée de plusieurs arts, pour toucher différemment le public. L’auteur en résume ainsi les enjeux : « Faire ressentir la ségrégation. C’est important pour nous de montrer que c’est du quotidien : comment je m’assieds dans un bus, comment j’achète des chaussures, comment je bois à une fontaine publique. À la fin, il s’agit pour le spectateur de ressortir augmenté du vécu d’une femme noire au temps de la ségrégation, ce qui résonne encore aujourd’hui. » Quand apparaît sous nos yeux celui qui n’est pas encore le mondialement connu révérend Martin Luther King, la ressemblance est frappante. Le cinéaste de La Délicatesse, Stéphane Foenkinos, également metteur en scène du spectacle, a pris beaucoup de temps pour choisir les comédiens.
Car tous les protagonistes qui apparaissent sous forme d’hologramme ont d’abord été filmés en réel. Luther King est incarné par un chanteur venu du Kenya qui se produit dans les bars de Taipei à Taïwan. Et Claudette Colvin est une jeune étudiante ougandaise en économie. « Quand elle a compris le symbole que ce rôle représentait, elle s’est sentie investie d’une mission », précise le cinéaste, avant d’ajouter : « C’était une fabrication encore plus dingue parce que je me suis retrouvé avec des fonds verts, 64 caméras dans un studio, et la nécessité de trouver des comédiens pour incarner tous ces personnages, à Taïwan. » Sur l’écran de cinéma, des montages mêlent archives, vidéos, bandes-annonces et images originales pour nous plonger dans l’époque, au son des mélodies de Nina Simone, Mahalia Jackson, ou encore Ray Charles.
Cette invitation à se mettre dans la peau de Claudette Colvin, nous permet aussi de mieux comprendre qui est celle qui avait refusé de céder sa place. Ce jour-là, en décidant simplement « qu’elle ne bougerait pas », cette jeune fille allume une mèche qui conduira l’année suivante à une première étape vers l’abolition de ces lois racistes. Elle ouvre ainsi la voie à la fin de la ségrégation dans les transports de tous les Etats du sud des Etats-Unis. Tout était en place pour que l’Histoire retienne le nom de Claudette Colvin. Pourquoi est-ce celui de Rosa Parks qui s’est imposé ?
Elles vivent toutes les deux dans la même ville de Montgomery en Alabama. La différence c’est que Rosa Parks, une couturière âgée de 40 ans, est devenue une militante pour les droits civiques depuis plusieurs années. Pour elle, c’est un choix assumé de refuser de se lever. À cette époque-là, le pasteur Martin Luther King n’est pas encore le leader que l’on connaît et les hommes du NAACP (l’Association Nationale pour la Promotion des Personnes de Couleur) ne sont pas prêts à combattre frontalement la ségrégation institutionnalisée. Ils justifient leur refus de soutenir Claudette Colvin du fait de son âge et de son sexe : « Elle est une enfant, qui plus est de sexe féminin, donc deux fois irresponsable ».Il faudra attendre neuf mois de plus pour que Rosa Parks refuse à son tour de céder sa place dans un bus. Suivront 381 jours de boycott des transports publics. Son nom est ainsi entré dans l’Histoire des Etats-Unis. Le spectacle présenté au Centre Georges Pompidou invite le spectateur à vivre ce boycott, comme s’il est véritablement un des manifestants. Se joue alors une interaction saisissante avec ces manifestants en hologramme. Mes camarades d’expérience, et moi-même, ressortons bousculés par ce que ce nous venons de découvrir. « C’est très prenant, très troublant et même dérangeant » déclare une des visiteuses du jour.
L’ expérience est à découvrir au Centre Pompidou jusqu’à la fin du mois de mai, avant que l’installation ne voyage, en langue anglaise et même en mandarin.
Une tournée est même déjà prévue aux Etats-Unis notamment. L’occasion peut-être pour Claudette Colvin de découvrir ce récit sur sa propre histoire. Elle a aujourd’hui 83 ans et elle est revenue vivre à Montgomery, dans une maison de retraite.
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Infos pratiques : Noire, La vie méconnue de Claudette Colvin Expérience en réalité augmentée jusqu’au 29 mai 2023 – Centre Pompidou
Tarif 10 et 14€ – Durée : 30 minutes – réservation obligatoire 

L’expérience est inédite. Devenez Claudette Colvin, la première femme Afro-Américaine qui a refusé de céder sa place à une passagère blanche dans un bus. Grâce à la réalité augmentée, vous pourrez découvrir le quotidien de cette adolescente dans le sud des Etats-Unis face au racisme et à la ségrégation.

Tout commence par une explication sur le fonctionnement d’un casque à conduction osseuse, pour être certain de bien entendre toutes les mélodies et les voix de cette performance d’un genre nouveau. Un peu perdu, un médiateur nous explique la différence avec un casque audio classique. « Les sons ne passeront pas par vos tympans, mais par les os de votre crâne. Vous ne serez donc pas isolés et pourrez même continuer de discuter avec vos amis. » D’autant que, en plus de cela, nous enfilons aussi une visière transparente HoloLens, posée devant nos yeux sur laquelle apparaîtront des images. Là aussi, on continue de voir normalement ceux qui nous entourent.

Comme à chaque séance, nous formons un groupe de dix personnes, très curieux de vivre cette expérience inédite : se glisser dans la peau d’une jeune femme noire dans les années 1950 à Montgomery, une petite ville d’Alabama. Dès les premiers pas, nous voyageons dans le temps et l’espace. Nous voilà dans la Cotton Belt, au sud des USA, dans un des Etats où les travailleurs noirs continuent de récolter le coton.

« Marchez doucement dans cette expérience qui va durer 30 minutes environ. Le rythme de vos pas doit être lent, nous prévient le médiateur. Car cette nouvelle technologie demande une multitude de calculs en temps réel à chacun de vos déplacements. Il y a de petits risques de décrochage. »

durée de la vidéo : 00h02mn54s

Un reportage de Didier Morel et Maïla Mendy ©France 3 Paris IDF

Le regard assuré, Tania de Montaigne, auteure et narratrice, nous prévient d’emblée sur l’écran central : 

Désormais vous êtes noire. Vous êtes une femme, donc moins qu’un homme, et vous êtes noire, donc moins que rien

Tania de Montaigne, auteure

Et d’une voix de conteuse, elle précise : « Qu’y a-t-il après la femme noire ? Personne n’est revenu pour le dire. »

Sous nos yeux se matérialise alors un bus, un de ces bus mythiques popularisé par le cinéma américain. À bord, sagement assise, une jeune adolescente de 15 ans : Claudette Colvin. Dans cette ville de Montgomery, la loi est ainsi faite : quand toutes les dix premières places réservées à l’avant pour les blancs sont prises, les hommes et femmes noires du rang qui suit doivent se lever pour laisser leur place.

Dans ces années-là, les lois dites de  Jim Crow définissent la ségrégation raciale pour tous les actes de la vie courante. Pendant l’expérience immersive, on surprend aussi un enfant à la peau noire essayer de boire à la fontaine à eau réservée aux blancs ; sa mère le rattrape bien vite quand elle nous aperçoit. C’est cette histoire méconnue que Tania de Montaigne a choisi de présenter dans une installation inédite au Centre Pompidou.

Nous aussi, simples spectateurs, nous devenons acteurs. Muni de mon casque de réalité augmentée, je me suis assis à côté de Claudette Colvin qui m’apparaît sous la forme d’un hologramme. Fauteuil, murs, bureau … Des éléments du décor sont bien réels, on peut donc s’asseoir sur un siège du bus comme les habitants noirs discriminés, ou se retrouver entre les quatre murs de la prison de Montgomery avec l’adolescente, et même manifester avec la population noire d’Alabama. Le procédé technique employé dans ce spectacle immersif est très différent de la réalité virtuelle : ici les spectateurs se voient les uns les autres, peuvent se parler et naviguer entre les parties du décor réel et celles en hologramme.

Quand la jeune adolescente Claudette Colvin refuse de céder sa place, elle rentre chez elle après une journée de cours. Il est difficile de savoir d’où lui vient son refus d’obtempérer, à trois reprises : d’abord au regard insistant de la passagère qui lui réclame sa place ; puis aux injonctions du chauffeur de bus ; et enfin aux policiers venus constater son délit. Quand elle est arrêtée par la police, puis traduite en justice, à aucun moment, elle ne parle d’un acte militant. Alors, comme l’affirme Tania de Montaigne, « quand on nous raconte des histoires très violentes, on a un mécanisme de défense qui se met en place pour nous tenir à distance, de façon à ce qu’on se dise : « je ne suis pas à leur place, mais je les plains ! » Elle s’est dit que ce qui serait intéressant : « ce serait de faire en sorte que le lecteur ne soit pas à l’extérieur, mais qu’il soit sur le siège à côté de Claudette Colvin au moment de l’événement. »

Pour vivre cette expérience, les auteurs ont fait appel au laboratoire 4DViews à Grenoble puis un laboratoire public à Taïwan, moins onéreux. Il n’en existe que six dans le monde capables d’une telle prouesse.

La technique a progressé en même temps que le développement de l’idée, nous précise le responsable de cette mise en image immersive, Pierre-Alain Giraud. Il est à l’origine de ce choix : « Le principe de la réalité augmentée, c’est qu’on voit des éléments virtuels qui s’ajoutent dans notre environnement réel, sans jamais perdre de vue notre environnement réel. Pour le son, on a cherché l’équivalent sonore de la réalité augmentée. On a trouvé ces nouveaux casques à conduction osseuse qui n’enferment pas les oreilles, comme le casque de réalité augmentée n’enferme pas nos yeux dans un environnement virtuel. On entend toujours ce qu’il y a autour de nous, on peut se parler entre nous, mais on a des casques qui nous envoient du son sur nos tempes. »

D’abord tout a commencé par un livre de Tania de Montaigne, Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin paru aux éditions Grasset 2015, puis un spectacle de théâtre en 2019 très souvent repris sur différentes scènes et dans le même temps une adaptation en roman graphique. Cette nouvelle installation est la croisée de plusieurs arts, pour toucher différemment le public. L’auteur en résume ainsi les enjeux : « Faire ressentir la ségrégation. C’est important pour nous de montrer que c’est du quotidien : comment je m’assieds dans un bus, comment j’achète des chaussures, comment je bois à une fontaine publiqueÀ la fin, il s’agit pour le spectateur de ressortir augmenté du vécu d’une femme noire au temps de la ségrégation, ce qui résonne encore aujourd’hui. »

Quand apparaît sous nos yeux celui qui n’est pas encore le mondialement connu révérend Martin Luther King, la ressemblance est frappante. Le cinéaste de La Délicatesse, Stéphane Foenkinos, également metteur en scène du spectacle, a pris beaucoup de temps pour choisir les comédiens.

Car tous les protagonistes qui apparaissent sous forme d’hologramme ont d’abord été filmés en réel. Luther King est incarné par un chanteur venu du Kenya qui se produit dans les bars de Taipei à Taïwan. Et Claudette Colvin est une jeune étudiante ougandaise en économie. « Quand elle a compris le symbole que ce rôle représentait, elle s’est sentie investie d’une mission », précise le cinéaste, avant d’ajouter : « C’était une fabrication encore plus dingue parce que je me suis retrouvé avec des fonds verts, 64 caméras dans un studio, et la nécessité de trouver des comédiens pour incarner tous ces personnages, à Taïwan. »

Sur l’écran de cinéma, des montages mêlent archives, vidéos, bandes-annonces et images originales pour nous plonger dans l’époque, au son des mélodies de Nina Simone, Mahalia Jackson, ou encore Ray Charles.

Cette invitation à se mettre dans la peau de Claudette Colvin, nous permet aussi de mieux comprendre qui est celle qui avait refusé de céder sa place. Ce jour-là, en décidant simplement « qu’elle ne bougerait pas », cette jeune fille allume une mèche qui conduira l’année suivante à une première étape vers l’abolition de ces lois racistes. Elle ouvre ainsi la voie à la fin de la ségrégation dans les transports de tous les Etats du sud des Etats-Unis. Tout était en place pour que l’Histoire retienne le nom de Claudette Colvin. Pourquoi est-ce celui de Rosa Parks qui s’est imposé ?

Elles vivent toutes les deux dans la même ville de Montgomery en Alabama. La différence c’est que Rosa Parks, une couturière âgée de 40 ans, est devenue une militante pour les droits civiques depuis plusieurs années. Pour elle, c’est un choix assumé de refuser de se lever. À cette époque-là, le pasteur Martin Luther King n’est pas encore le leader que l’on connaît et les hommes du NAACP (l’Association Nationale pour la Promotion des Personnes de Couleur) ne sont pas prêts à combattre frontalement la ségrégation institutionnalisée. Ils justifient leur refus de soutenir Claudette Colvin du fait de son âge et de son sexe : « Elle est une enfant, qui plus est de sexe féminin, donc deux fois irresponsable« .

Il faudra attendre neuf mois de plus pour que Rosa Parks refuse à son tour de céder sa place dans un bus. Suivront 381 jours de boycott des transports publics. Son nom est ainsi entré dans l’Histoire des Etats-Unis.

Le spectacle présenté au Centre Georges Pompidou invite le spectateur à vivre ce boycott, comme s’il est véritablement un des manifestants. Se joue alors une interaction saisissante avec ces manifestants en hologramme. Mes camarades d’expérience, et moi-même, ressortons bousculés par ce que ce nous venons de découvrir. « C’est très prenant, très troublant et même dérangeant » déclare une des visiteuses du jour.

L’ expérience est à découvrir au Centre Pompidou jusqu’à la fin du mois de mai, avant que l’installation ne voyage, en langue anglaise et même en mandarin.

Une tournée est même déjà prévue aux Etats-Unis notamment. L’occasion peut-être pour Claudette Colvin de découvrir ce récit sur sa propre histoire. Elle a aujourd’hui 83 ans et elle est revenue vivre à Montgomery, dans une maison de retraite.

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Infos pratiques : Noire, La vie méconnue de Claudette Colvin Expérience en réalité augmentée jusqu’au 29 mai 2023 – Centre Pompidou

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