Au suivant!… « La démocratie est traversée par une contradiction: elle se veut inclusive et pourtant elle exclut », journée d’étude avec Sandrine Rousseau à l’Université de Paris

Au suivant!… « La démocratie est traversée par une contradiction: elle se veut inclusive et pourtant elle exclut », journée d’étude avec Sandrine Rousseau à l’Université de Paris

Table des matières

Au suivant!… « La démocratie est traversée par une contradiction: elle se veut inclusive et pourtant elle exclut », journée d’étude avec Sandrine Rousseau à l’Université de Paris

Journée d’études Féminisme et démocratie
Vendredi 25 mars 2022
Université de Paris, 45 Rue des Saints-Pères, 75006 Paris

Dans le cadre du projet“Democracy and its futures – between governance and counter-publics”(« DemoFutures », ANR-DFG)
Organisatrices : Eleonora Garzia et Pauline Vermeren

Les luttes féministes ont toujours été attentives à la présence des femmes dans l’espace public, au cœur de la politique institutionnelle mais également dans les contre-espaces publics. L’espace public dominant tout comme les contre-espaces publics se veulent démocratiques et devraient inclure de fait les femmes en tant que citoyennes. Toutefois, la démocratie est traversée par une contradiction : elle se veut inclusive et pourtant elle exclut. S’il n’y a pas d’exclusion des femmes explicitement revendiquée dans les espaces publics, il y a cependant une série de mécanismes implicites qui tiennent à distance les femmes de la vie politique institutionnelle et qui font que les hommes y sont mieux représentés et avantagés. Certes les carrières politiques se féminisent de plus en plus (dans les parlements, les ministères et comme cheffes d’Etat) mais cela ne conduit pas pour autant à une véritable égalité dans les lieux de pouvoir et au sein de la vie politique institutionnelle qui restent marqués par la manifestation de la domination masculine, de la misogynie ordinaire et des violences sexistes et sexuelles. Dans le cadre de cette journée d’études, nous proposons d’interroger le rapport entre différentes formes de démocratie (institutions, mouvements, etc.) et l’(in)égalité homme/femme. En effet, les sociétés actuelles qui se disent démocratiques vivent une « crise d’érosion » des pratiques et de leurs institutions provoquant un malaise généralisé, individuel et collectif, conduisant les individus à se tourner vers un possible dépassement. Cette volonté s’explique à travers différentes formes de revendication dans l’espace public, ce qui amène à se demander : dans quelle mesure les mouvements féministes contribuent-il à l’émergence d’une nouvelle forme de démocratie ? En s’appuyant sur des expériences militantes, leS féminismeS proposent-ils de jeter les bases d’un autre rapport au pouvoir et d’un nouveau modèle démocratique en sortant de l’entre-soi politique ? Ainsi, la “féminisation de la vie politique” reconfigure-t-elle l’espace public dominant ? Peut-elle amorcer un autre avenir de la démocratie ? Il s’agit également de considérer l’idée selon laquelle il n’y aurait plus un centre et des périphéries féministes, mais plutôt une circulation des figures, des influences théoriques et des modalités de mobilisations qui prennent la forme d’un contre-modèle de la démocratie patriarcale existante. La démocratie pourrait alors être repensée à partir du postulat de l’égalité en refusant que les différences existantes soient un facteur de hiérarchisation sociale et politique. Ainsi l’universalisme pourrait céder la place à une vision de l’égalité des genres qui impliquerait l’existence de différences comme le moteur d’une autre démocratie. En ce sens, les luttes féministes ne s’imposent-elles pas comme une des conditions de possibilités nécessaires au renouvellement de la démocratie ?

 Programme

9h Accueil des participant.e.s

9h15-10h OuvertureValérie BRUNETIERE (Université de Paris, PHILéPOL) et Jan SPURK (Université de Paris, PHILéPOL)

Introduction
Eleonora GARZIA (Université de Paris, PHILéPOL) et Pauline VERMEREN (Université de Paris, PHILéPOL et LCSP)

10h-11h ConférenceGeneviève FRAISSE (Directrice de recherche émérite au CNRS) “La démocratie exclusive : pour toutes et pour chacune ?”

11h-11h15 Pause 11h15-12h45 Autonomie féministe : agir dans l’espace public Modération : Marine GAUSS (Université de Paris, PHILéPOL)

Caroline GLORIE (Université de Liège) « Les sentiments de l’espace public hégémonique »

Maria Giovanna MUSSO (« Sapienza » Università di Roma) « Art, femme et pouvoir. Comment l’art des femmes a changé l’espace public au XXème siècle »

Mariana FAGUNDES (Université de Rennes 1/Université de Brasilia) « Le monde social du média activisme numérique féministe au Brésil et en France »

12h45-14h Déjeuner

14h-15h30 Féminisation de la démocratie institutionnelle Modération : Hana FOUGHALI (Université de Paris, PHILéPOL)

Sandrine ROUSSEAU (Université de Lille, CLERSE) « Féminisme, radicalité et démocratie »

Pauline CHEVALIER (Université de Lille, CERAPS)  « Parité politique partout au niveau local, féminisation nulle part ? La défense masculiniste des règles du jeu politique local »

Charlotte BUISSON (Université Paris II Panthéon-Assas, CARISM) « L’affaire Baupin, source de renouvellement du militantisme féministe chez Europe Écologie les Verts »

15h30-15h45 Pause 15h45-17h15 Féminisme, subjectivation et mouvements sociaux Modération: Pauline VERMEREN (PHILéPOL/LCSP)

Edith GAILLARD (Université de Bretagne Occidentale) « Le projet écoféministe de Génération Ecologie. Pour quel renouvellement démocratique ?”

Réjane SENAC (CNRS, Centre de recherches politiques de Sciences Po – CEVIPOF) « Le féminisme pour les 99% : vers un commun de l’émancipation »

Myriam BAHAFFOU (Institute of Feminist Studies à Ottawa/Université de Picardie, CURAPP) « Principes féministes et constructions démocratiques : «le pouvoir des femmes, c’est le non-pouvoir»! »

Pot de clôture

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