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« Casa Susanna » : refuge pour travestis invisibilisés

« Casa Susanna » : refuge pour travestis invisibilisés

Collectif

Tribune des observateurs

Read More  Podcasts Espace musique Rechercher Bibliothèque Votre avis Provenant du podcast Capture d’écrans Le jour s’efface derrière d’immenses arbres bordant une forêt dense. Assise à droite du chauffeur, Kate regarde la campagne newyorkaise défiler, s’étonnant de cette végétation qu’elle avait effacée de sa mémoire.Pourtant, longtemps, elle a parcouru cette route pour rejoindre un lieu secret baptisé Casa Susanna.Un domaine devenu un havre de paix, un refuge dans l’Amérique puritaine des années 50.
A Casa Susanna, des hommes mariés et pères de famille, aimaient se retrouver le temps d’un week-end ou pendant les vacances, délaissant leurs vêtements d’hommes pour mieux se métamorphoser en femmes.Un lieu précurseur réservé aux travestis qui se disaient pour la plupart hétérosexuels.Etre gay signifiait aller en prison. Alors être travesti et gay, « cela aurait été le jackpot » raconte le petit-fils de Susanna.
Avec le soutien de leurs femmesSusanna fut longtemps Tito, marié à Maria qui a accepté cette situation des années durant. Etonnamment, elle n’était pas la seule épouse à soutenir son mari.Kate et Diana qui témoignent, ont vécu aussi une vie maritale.
Il faut les imaginer, toutes et tous, à Casa Susanna comme le montrent les photos égrainées tout au long du documentaire. Pas de vamps ou de drag queen, mais des travestis reproduisant un schéma très conservateur de l’Américaine bon chic bon genre. Avec petites robes et talons hauts. Et des heures passées à se préparer, même si parfois « certaines ressemblaient à un Donald Duck bourré en pleine orgie » raconte Kate, ajoutant « tout le monde voulait participer. Etre une femme parmi les autres ».
Pour elle, « Casa Susanna », ce fut surtout une communauté lui permettant de vivre. De survivre. D’échapper à un isolement. Et sans doute au suicide.
Etre invisible…Impossible pour ces hommes de se montrer publiquement dans leurs apparats de femme. Il fallait se rendre invisible. Ne pas exister dans cette différence.Prier pour se réveiller en ayant oublié ce désir d’être une femme.Penser qu’avec un peu de volonté tout pourrait rentrer dans l’ordre. Mais quel ordre quand c’est votre identité profonde qui est remise en question… ?
Kate et Diana ont choisi de se faire opérer.A 83 ans, Diana le révèle pour la première fois. Seule sa famille le savait.Bouleversée, elle se souvient d’ailleurs des retrouvailles avec son père quelques jours après l’opération… « Il est entré, a traversé la pièce. Et m’a prise dans ses bras. Il m’a dit « je suis si content de te voir ». Ca a été… une merveilleuse preuve d’amour. Mon père combinait de manière incroyable force et tendresse. Il était un homme fort et viril. Et aussi un être d’une incroyable douceur » dit-elle la gorge nouée et les larmes aux yeux.
Ce documentaire raconte tout cela : la difficulté à accepter sa différence et ces preuves d’amour qui permettent de survivre quand rien ne va plus.« Casa Susanna » est signé Sébastien Lifshitz à qui on doit les films « Les invisibles », « Adolescentes » ou encore « Petite fille ». Et comme à chaque fois, on en ressort bousculés. Emus par tant de poésie, et par cette immense subtilité qui caractérise son travail. Son regard jamais compatissant, mais au contraire plein de compréhension. D’une douce compréhension…
Le documentaire « Casa Susanna » est diffusé ce soir sur Arte à 20.55 et disponible gratuitement jusqu’en octobre sur arte.tv L’équipe 

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Provenant du podcast Capture d’écrans

Le jour s’efface derrière d’immenses arbres bordant une forêt dense. Assise à droite du chauffeur, Kate regarde la campagne newyorkaise défiler, s’étonnant de cette végétation qu’elle avait effacée de sa mémoire.Pourtant, longtemps, elle a parcouru cette route pour rejoindre un lieu secret baptisé Casa Susanna.

Un domaine devenu un havre de paix, un refuge dans l’Amérique puritaine des années 50.

A Casa Susanna, des hommes mariés et pères de famille, aimaient se retrouver le temps d’un week-end ou pendant les vacances, délaissant leurs vêtements d’hommes pour mieux se métamorphoser en femmes.Un lieu précurseur réservé aux travestis qui se disaient pour la plupart hétérosexuels.

Etre gay signifiait aller en prison. Alors être travesti et gay, « cela aurait été le jackpot » raconte le petit-fils de Susanna.

Avec le soutien de leurs femmes

Susanna fut longtemps Tito, marié à Maria qui a accepté cette situation des années durant. Etonnamment, elle n’était pas la seule épouse à soutenir son mari.
Kate et Diana qui témoignent, ont vécu aussi une vie maritale.

Il faut les imaginer, toutes et tous, à Casa Susanna comme le montrent les photos égrainées tout au long du documentaire. Pas de vamps ou de drag queen, mais des travestis reproduisant un schéma très conservateur de l’Américaine bon chic bon genre. Avec petites robes et talons hauts. Et des heures passées à se préparer, même si parfois « certaines ressemblaient à un Donald Duck bourré en pleine orgie » raconte Kate, ajoutant « tout le monde voulait participer. Etre une femme parmi les autres ».

Pour elle, « Casa Susanna », ce fut surtout une communauté lui permettant de vivre. De survivre. D’échapper à un isolement. Et sans doute au suicide.

Etre invisible…

Impossible pour ces hommes de se montrer publiquement dans leurs apparats de femme. Il fallait se rendre invisible. Ne pas exister dans cette différence.Prier pour se réveiller en ayant oublié ce désir d’être une femme.

Penser qu’avec un peu de volonté tout pourrait rentrer dans l’ordre. Mais quel ordre quand c’est votre identité profonde qui est remise en question… ?

Kate et Diana ont choisi de se faire opérer.A 83 ans, Diana le révèle pour la première fois. Seule sa famille le savait.

Bouleversée, elle se souvient d’ailleurs des retrouvailles avec son père quelques jours après l’opération… « Il est entré, a traversé la pièce. Et m’a prise dans ses bras. Il m’a dit « je suis si content de te voir ». Ca a été… une merveilleuse preuve d’amour. Mon père combinait de manière incroyable force et tendresse. Il était un homme fort et viril. Et aussi un être d’une incroyable douceur » dit-elle la gorge nouée et les larmes aux yeux.

Ce documentaire raconte tout cela : la difficulté à accepter sa différence et ces preuves d’amour qui permettent de survivre quand rien ne va plus.
« Casa Susanna » est signé Sébastien Lifshitz à qui on doit les films « Les invisibles », « Adolescentes » ou encore « Petite fille ». Et comme à chaque fois, on en ressort bousculés. Emus par tant de poésie, et par cette immense subtilité qui caractérise son travail. Son regard jamais compatissant, mais au contraire plein de compréhension. D’une douce compréhension…

Le documentaire « Casa Susanna » est diffusé ce soir sur Arte à 20.55 et disponible gratuitement jusqu’en octobre sur arte.tv

L’équipe

 

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