Ce que fait le racisme à la santé : épisode 4/4 du podcast La santé autrement

Ce que fait le racisme à la santé : épisode 4/4 du podcast La santé autrement

Collectif

Tribune des observateurs

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Ce que fait le racisme à la santé : épisode 4/4 du podcast La santé autrement

Read More  La chercheuse Delphine Peiretti Courtis explique ainsi comment la médecine occidentale s’est construite en parallèle d’un discours sur les inégalités raciales, utilisé pour justifier l’esclavage. Au 19 siècle, la médecine devient un allié objectif de la colonisation, en se targuant de démontrer l’infériorité des peuples africains. Les hommes noirs sont présentés comme plus robustes, moins sensibles à la douleur, car plus frustres). Les femmes noires sont décrites comme de bonnes mères, plus proches de l’animalité que les Occidentales. Ces préjugés racistes ont construit un pan de la médecine et celle-ci ne s’en est pas encore tout à fait débarrassé.
Comme l’idée que les « femmes africaines » accouchent mieux que les autres, alors qu’elles ont plus de césariennes que la moyenne, souligne la sociologue Priscille Sauvegrain. Elle a étudié le « terme ethnique », une pratique médicale basée sur l’idée que les « femmes africaines » accouchent plus tôt que les autres, dénuée de fondement scientifique. Pourtant selon, une étude anglaise, l’explication serait plus sociale que biologique : “Les femmes nées dans certains pays du Commonwealth auraient des fins de grossesses plus à risque et finalement des durées de grossesse plus courtes parce qu’elles sont dans des situations sociales beaucoup plus défavorables et que ce stress social avec aussi les hormones du stress qui y sont émises, favoriserait un déclenchement plus précoce du travail.”
Miguel Shema, étudiant en médecine et militant, décrit les façons dont le racisme impacte la médecine et la façon de soigner — comme le « syndrome méditerranéen ». Un syndrome que définit ainsi Delphine Peiretti-Courtis  “Le « syndrome méditerranéen » reste un préjugé courant, une femme d’ascendance africaine, Naomi Musenga, en a été victime à la fin de l’année 2017, après un appel au Samu. Sa douleur n’avait pas été prise en compte. Elle est morte de l’issue de cet appel et de cette douleur non prise en compte. Le « syndrome méditerranéen » part de l’idée selon laquelle les personnes originaires d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, par extension, auraient un rapport différent à la douleur et notamment qu’elles seraient survalorisées”.
Samah, médecin de la Case de Santé, témoigne des diagnostics racistes dont elle est témoin, et Racky Ka-Sy, elle a travaillé sur l’impact des stéréotypes négatifs et reçoit régulièrement en consultation des patientes et patients dont la santé mentale est abîmée par le racisme qu’ils subissent, notamment en entreprise. Elle et Miguel Shema défendent l’intérêt de soignants pas forcément « noirs » ou « arabes », mais formés aux enjeux des rapports sociaux de race et à leurs impacts sur la santé.
Un documentaire de Claire Richard, réalisé par Assia Khalid.
Avec : 

La chercheuse Delphine Peiretti Courtis explique ainsi comment la médecine occidentale s’est construite en parallèle d’un discours sur les inégalités raciales, utilisé pour justifier l’esclavage. Au 19 siècle, la médecine devient un allié objectif de la colonisation, en se targuant de démontrer l’infériorité des peuples africains. Les hommes noirs sont présentés comme plus robustes, moins sensibles à la douleur, car plus frustres). Les femmes noires sont décrites comme de bonnes mères, plus proches de l’animalité que les Occidentales. Ces préjugés racistes ont construit un pan de la médecine et celle-ci ne s’en est pas encore tout à fait débarrassé.

Comme l’idée que les « femmes africaines » accouchent mieux que les autres, alors qu’elles ont plus de césariennes que la moyenne, souligne la sociologue Priscille Sauvegrain. Elle a étudié le « terme ethnique », une pratique médicale basée sur l’idée que les « femmes africaines » accouchent plus tôt que les autres, dénuée de fondement scientifique. Pourtant selon, une étude anglaise, l’explication serait plus sociale que biologique : “Les femmes nées dans certains pays du Commonwealth auraient des fins de grossesses plus à risque et finalement des durées de grossesse plus courtes parce qu’elles sont dans des situations sociales beaucoup plus défavorables et que ce stress social avec aussi les hormones du stress qui y sont émises, favoriserait un déclenchement plus précoce du travail.”

Miguel Shema, étudiant en médecine et militant, décrit les façons dont le racisme impacte la médecine et la façon de soigner — comme le « syndrome méditerranéen ». Un syndrome que définit ainsi Delphine Peiretti-Courtis  “Le « syndrome méditerranéen » reste un préjugé courant, une femme d’ascendance africaine, Naomi Musenga, en a été victime à la fin de l’année 2017, après un appel au Samu. Sa douleur n’avait pas été prise en compte. Elle est morte de l’issue de cet appel et de cette douleur non prise en compte. Le « syndrome méditerranéen » part de l’idée selon laquelle les personnes originaires d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, par extension, auraient un rapport différent à la douleur et notamment qu’elles seraient survalorisées”.

Samah, médecin de la Case de Santé, témoigne des diagnostics racistes dont elle est témoin, et Racky Ka-Sy, elle a travaillé sur l’impact des stéréotypes négatifs et reçoit régulièrement en consultation des patientes et patients dont la santé mentale est abîmée par le racisme qu’ils subissent, notamment en entreprise. Elle et Miguel Shema défendent l’intérêt de soignants pas forcément « noirs » ou « arabes », mais formés aux enjeux des rapports sociaux de race et à leurs impacts sur la santé.

Un documentaire de Claire Richard, réalisé par Assia Khalid.

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.