Cette semaine, on a annulé… (épisode 3)

Cancelled

Cette semaine, on a annulé… (épisode 3)

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Cette semaine, on a annulé… (épisode 3)

Retour sur les progrès de la Cancel Culture, avec la Revue de presse de l’Observatoire du décolonialisme du 1er au 7 février 2021

Cette semaine, on a annulé:

Retrouvez toutes ces infos et beaucoup d’autres sur la Revue de presse de l’Observatoire du décolonialisme du 1er au 7 février 2021

# Fahrenheit 451

À l’heure où l’Université de Princeton envisage la «destruction» du champ des études antiques, jugées trop blanches par la Cancel Culture, l’Observatoire du décolonialisme vous offre la lecture de ce poème de Rainer Maria Rilke:

TORSE ARCHAÏQUE D’APOLLON

Nous n’avons pas connu sa tête inouïe,
où mûrissaient les prunelles. Mais
son torse rayonne encore comme un candélabre,
où son regard, d’une source plus reculée,

se dresse et luit. Sinon, l’arc de la poitrine
n’aurait pu t’éblouir, et de la calme torsion
des lombes ne pourrait monter un sourire
à ce centre qui portait le sexe.

Sinon, cette pierre mutilée et raccourcie
ne serait pas debout sous la chute transparente des épaules,
elle n’aurait pas ce flamboiement de pelage félin,

elle ne rayonnerait pas hors de toutes bornes
comme une étoile : car il n’est aucun point de sa surface
qui ne te regarde. Il faut changer ta vie.

Rainer Maria RILKE (traduit par Jean Starobinski)
source: M. Gagnebin et Chr. Savinel (dir.), L’Image récalcitrante,
Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2001, p. 70-71.

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    Soutien à notre collègue Bergeaud-Blackler

    Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, devait donner une conférence à l’Université de Lille sur un sujet brûlant : l’influence des Frères musulmans et l’entrisme islamiste dans certains syndicats et mouvements de gauche. Pourtant, sa conférence a été annulée. Cette décision, prise par le doyen, est un acte politique qui ne dit pas son nom. Une fois de plus, l’université cède aux pressions idéologiques et sacrifie le débat scientifique sur l’autel du conformisme militant.
     
    Cette annulation n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un climat où toute critique de l’islamisme est immédiatement disqualifiée, où ceux qui osent poser des questions sont taxés de “racistes” ou d’“extrême droite”. Dans les sciences sociales, en particulier, la règle tacite est claire : on se soumet ou on dégage. Ceux qui refusent de plier sont mis à l’écart, leurs conférences interdites, leurs noms jetés en pâture à des étudiants dressés à confondre débat intellectuel et offense personnelle.
     
    Comment expliquer que des syndicats, censés défendre la liberté d’expression, se soient transformés en gardiens du dogme ? Pourquoi tant de collègues se taisent, sinon par peur ? Cette lâcheté collective est précisément ce qui permet aux censeurs d’imposer leur loi. Mais il faut le dire : l’Université ne peut pas devenir un espace clos où seuls certains discours sont autorisés.
     
    Face à cette censure, la chercheuse a décidé de maintenir sa conférence, ailleurs s’il le faut. Le débat aura lieu le 5 mars, avec le plus grand nombre possible de participants. Car la lutte contre l’islamisme et ses complicités idéologiques n’est pas une affaire de partis : c’est une question existentielle pour notre démocratie.
    L’Université doit rester un lieu de savoir et d’échange, pas un bastion du sectarisme.