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Cinq questions sur la décision d’exclure les femmes transgenres des épreuves féminines d’athlétisme

Cinq questions sur la décision d’exclure les femmes transgenres des épreuves féminines d’athlétisme

Collectif

Tribune des observateurs

Read More  C’est une décision qui ravive les débats sur l’inclusion des personnes transgenres dans le sport de haut-niveau. La fédération internationale d’athlétisme (World Athletics) a pris un important virage dans sa politique vis-à-vis des athlètes transgenres jeudi 24 février. Elle les a exclus de la catégorie féminine, qu’elle entend « protéger », a annoncé son président Sebastian Coe. « Pour beaucoup, les preuves que les femmes trans ne conservent pas un avantage sur les femmes biologiques sont insuffisantes », a-t-il poursuivi. La décision entrera en vigueur le 31 mars.
Qui est concerné ? »Les athlètes transgenres hommes et femmes qui ont connu une puberté masculine », sont exclues des « compétitions féminines internationales », a précisé dans un communiqué le président de World Athletics, Sebastian Coe. Jusque-là, les athlètes transgenres pouvaient participer aux épreuves féminines en régulant leur taux de testostérone, pendant au moins douze mois avant une compétition. Mais « il est devenu évident qu’il y avait peu de soutien au sein du sport pour cette option », a-t-il ajouté.
A l’heure actuelle, il n’y a toutefois aucune athlète transgenre qui concourt au niveau international en athlétisme.
Pourquoi une telle décision ?La décision a été prise après deux mois de consultation auprès de « fédération membres, d’entraineurs, de la commission des athlètes, du CIO ainsi que d’associations de personnes transgenres et de défense des droits de l’homme », selon le communiqué.
« Pour beaucoup, les preuves que les femmes trans ne conservent pas un avantage sur les femmes biologiques sont insuffisantes. Ils veulent plus de preuves (…) avant de prendre en considération l’option d’une inclusion dans la catégorie féminine « , a détaillé Sebastian Coe. Dans un avis rendu le 16 novembre 2021 , le Comité international olympique a estimé qu’  » il n’y a pas de consensus scientifique sur la façon dont la testostérone affecte les performances dans tous les sports » .
« Nous ne disons pas ‘non’ à tout jamais « , a nuancé Sebastian Coe. Un groupe de travail spécifique doit être créé pendant un an pour étudier de futurs développements scientifiques et « considérer plus tard une possible inclusion ». « Nous avons besoin d’en savoir plus dès maintenant « , a-t-il conclut sur ce point.
Qu’en est-il pour les personnes intersexes ?La fédération internationale d’athlétisme a également renforcé les restrictions concernant les personnes intersexes, comme la double championne olympique du 800 mètres Caster Semenya. Ces athlètes doivent désormais maintenir leur taux de testostérone sous le seuil de 2,5 nmol/L pendant 24 mois, au lieu de 5 nmol/L pendant 6 mois pour concourir dans la catégorie féminine. Surtout, le règlement s’applique désormais à toutes les disciplines et plus seulement aux courses allant du 400 m au mile (1.610 m), comme c’était le cas depuis 2018.
Cette règle avait été dénoncée par l’emblématique sud-africaine Caster Semenya, également triple championne du monde du 800 m, qui refuse de se plier à un traitement hormonal ou une opération, après avoir perdu les recours intentés notamment devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
L’athlète Caster Semenya, aux championnats du monde d’athlétisme aux Etats-Unis en 2022. Son hyperandrogénie a suscité de nombreuses questions. © AFP – MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY
World Athletics propose aux treize athlètes intersexes qui concourent actuellement un règlement « temporaire » en faisant baisser leur taux de testostérone pendant 6 mois au lieu de 24. Elles sont ainsi exclues des Mondiaux de Budapest (19-27 août 2023) mais pourraient participer aux JO de Paris, a précisé Coe.
Toutes ont cependant refusé ces dernières années de prendre un traitement hormonal, préférant s’aligner sur des épreuves qui étaient autorisées jusqu’à aujourd’hui.
Comment ont réagi les associations de défense des droits LGBTQI+ ? »Nous sommes plus que dévastés de voir World Athletics succomber à la pression politique au détriment des principes fondamentaux d’inclusion, d’équité et de non-discrimination pour les athlètes transgenres et les athlètes présentant des variations intersexuées », a déclaré Hudson Taylor, fondateur et directeur exécutif de l’association de défense des sportifs LGBTQI+ Athlete Ally, dans un communiqué.
De son côté, l’association britannique pour les personnes LGBTQI+ Stonewall a déploré une décision « décevante ». « C’est tellement décevant de voir World Athletics annoncer cette interdiction unilatérale des femmes trans dans les épreuves d’athlétisme. Leur propre déclaration reconnaît qu’il n’y a pas de femmes trans en compétition au niveau international et qu’il n’y a donc pas preuve pour justifier une telle interdiction ».
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d’intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d’utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire. Qu’en est-il dans les autres sports ?La situation diffère. Face à l’impossibilité de trancher pour tous les sports, le Comité international olympique (CIO) a demandé en novembre 2021 aux différentes fédérations internationales d’établir leurs propres critères pour permettre aux personnes transgenres et intersexes de concourir à haut niveau.
Juste avant cela, il avait autorisé Laurel Hubbard, championne d’haltérophilie Laurel Hubbard à participer aux JO de Tokyo, ce qui a fait d’elle la première femme ouvertement transgenre à participer à une olympiade. La sportive répondait à l’époque aux critères de qualification fixés : que son taux de testostérone soit maintenu en dessous de 10 nmol par litre pendant au moins 12 mois. Mais cette participation avait fait polémique, amenant le CIO à se désengager de la question.
En natation, la fédération internationale (Fina) a annoncé en juin 2022 qu’elle souhaitait créer une catégorie ouverte pour les sportifs transgenres. Cela signifie en réalité exclure des catégories féminines les nageuses « devenues femmes avant la puberté ». L’athlète Lia Thomas est au coeur du débat. Assignée homme à la naissance, elle a débuté sa transition en 2019 et est depuis devenue championne universitaire aux Etats-Unis.
En football, la FIFA a annoncé en juin dernier travailler sur la question, sans plus de précisions. Le règlement diffère selon les pays : en Australie, l’athlète transgenre Hannah Mouncey a été autorisée en 2018 à prendre part à un championnat semi-professionnel féminin, un an après que la demande lui ait été premièrement refusée.
En cyclisme, l’Union cycliste internationale (UCI) a estimé en mars dernière que l’athlète transgenre Emily Bridges n’était pas encore autorisée à concourir à des championnats nationaux britanniques. 

C’est une décision qui ravive les débats sur l’inclusion des personnes transgenres dans le sport de haut-niveau. La fédération internationale d’athlétisme (World Athletics) a pris un important virage dans sa politique vis-à-vis des athlètes transgenres jeudi 24 février. Elle les a exclus de la catégorie féminine, qu’elle entend « protéger« , a annoncé son président Sebastian Coe. « Pour beaucoup, les preuves que les femmes trans ne conservent pas un avantage sur les femmes biologiques sont insuffisantes« , a-t-il poursuivi. La décision entrera en vigueur le 31 mars.

Qui est concerné ?

« Les athlètes transgenres hommes et femmes qui ont connu une puberté masculine », sont exclues des « compétitions féminines internationales », a précisé dans un communiqué le président de World Athletics, Sebastian Coe. Jusque-là, les athlètes transgenres pouvaient participer aux épreuves féminines en régulant leur taux de testostérone, pendant au moins douze mois avant une compétition. Mais « il est devenu évident qu’il y avait peu de soutien au sein du sport pour cette option« , a-t-il ajouté.

A l’heure actuelle, il n’y a toutefois aucune athlète transgenre qui concourt au niveau international en athlétisme.

Pourquoi une telle décision ?

La décision a été prise après deux mois de consultation auprès de « fédération membres, d’entraineurs, de la commission des athlètes, du CIO ainsi que d’associations de personnes transgenres et de défense des droits de l’homme », selon le communiqué.

« Pour beaucoup, les preuves que les femmes trans ne conservent pas un avantage sur les femmes biologiques sont insuffisantes. Ils veulent plus de preuves (…) avant de prendre en considération l’option d’une inclusion dans la catégorie féminine « , a détaillé Sebastian Coe. Dans un avis rendu le 16 novembre 2021 , le Comité international olympique a estimé qu’  » il n’y a pas de consensus scientifique sur la façon dont la testostérone affecte les performances dans tous les sports » .

« Nous ne disons pas ‘non’ à tout jamais « , a nuancé Sebastian Coe. Un groupe de travail spécifique doit être créé pendant un an pour étudier de futurs développements scientifiques et « considérer plus tard une possible inclusion« . « Nous avons besoin d’en savoir plus dès maintenant « , a-t-il conclut sur ce point.

Qu’en est-il pour les personnes intersexes ?

La fédération internationale d’athlétisme a également renforcé les restrictions concernant les personnes intersexes, comme la double championne olympique du 800 mètres Caster Semenya. Ces athlètes doivent désormais maintenir leur taux de testostérone sous le seuil de 2,5 nmol/L pendant 24 mois, au lieu de 5 nmol/L pendant 6 mois pour concourir dans la catégorie féminine. Surtout, le règlement s’applique désormais à toutes les disciplines et plus seulement aux courses allant du 400 m au mile (1.610 m), comme c’était le cas depuis 2018.

Cette règle avait été dénoncée par l’emblématique sud-africaine Caster Semenya, également triple championne du monde du 800 m, qui refuse de se plier à un traitement hormonal ou une opération, après avoir perdu les recours intentés notamment devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).

L’athlète Caster Semenya, aux championnats du monde d’athlétisme aux Etats-Unis en 2022. Son hyperandrogénie a suscité de nombreuses questions. © AFP – MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY

World Athletics propose aux treize athlètes intersexes qui concourent actuellement un règlement « temporaire » en faisant baisser leur taux de testostérone pendant 6 mois au lieu de 24. Elles sont ainsi exclues des Mondiaux de Budapest (19-27 août 2023) mais pourraient participer aux JO de Paris, a précisé Coe.

Toutes ont cependant refusé ces dernières années de prendre un traitement hormonal, préférant s’aligner sur des épreuves qui étaient autorisées jusqu’à aujourd’hui.

Comment ont réagi les associations de défense des droits LGBTQI+ ?

« Nous sommes plus que dévastés de voir World Athletics succomber à la pression politique au détriment des principes fondamentaux d’inclusion, d’équité et de non-discrimination pour les athlètes transgenres et les athlètes présentant des variations intersexuées« , a déclaré Hudson Taylor, fondateur et directeur exécutif de l’association de défense des sportifs LGBTQI+ Athlete Ally, dans un communiqué.

De son côté, l’association britannique pour les personnes LGBTQI+ Stonewall a déploré une décision « décevante« . « C’est tellement décevant de voir World Athletics annoncer cette interdiction unilatérale des femmes trans dans les épreuves d’athlétisme. Leur propre déclaration reconnaît qu’il n’y a pas de femmes trans en compétition au niveau international et qu’il n’y a donc pas preuve pour justifier une telle interdiction« .

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Qu’en est-il dans les autres sports ?

La situation diffère. Face à l’impossibilité de trancher pour tous les sports, le Comité international olympique (CIO) a demandé en novembre 2021 aux différentes fédérations internationales d’établir leurs propres critères pour permettre aux personnes transgenres et intersexes de concourir à haut niveau.

Juste avant cela, il avait autorisé Laurel Hubbard, championne d’haltérophilie Laurel Hubbard à participer aux JO de Tokyo, ce qui a fait d’elle la première femme ouvertement transgenre à participer à une olympiade. La sportive répondait à l’époque aux critères de qualification fixés : que son taux de testostérone soit maintenu en dessous de 10 nmol par litre pendant au moins 12 mois. Mais cette participation avait fait polémique, amenant le CIO à se désengager de la question.

En natation, la fédération internationale (Fina) a annoncé en juin 2022 qu’elle souhaitait créer une catégorie ouverte pour les sportifs transgenres. Cela signifie en réalité exclure des catégories féminines les nageuses « devenues femmes avant la puberté« . L’athlète Lia Thomas est au coeur du débat. Assignée homme à la naissance, elle a débuté sa transition en 2019 et est depuis devenue championne universitaire aux Etats-Unis.

En football, la FIFA a annoncé en juin dernier travailler sur la question, sans plus de précisions. Le règlement diffère selon les pays : en Australie, l’athlète transgenre Hannah Mouncey a été autorisée en 2018 à prendre part à un championnat semi-professionnel féminin, un an après que la demande lui ait été premièrement refusée.

En cyclisme, l’Union cycliste internationale (UCI) a estimé en mars dernière que l’athlète transgenre Emily Bridges n’était pas encore autorisée à concourir à des championnats nationaux britanniques.

 

« Ce post est un relevé d’information de notre veille d’information »

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