Exposition Queer

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Exposition Queer

Read More  Dans le cadre du 17 mai, journée internationale de lutte contre les LGBT+phobies, l’association ArcENSiel et la Mission égalité de l’ENS de Lyon proposent une programmation commune pour sensibiliser aux thématiques des transidentités et de lutte contre les LGBTphobies. Du 3 mai au 19 mai, l’ENS de Lyon accueille l’exposition Queer du photographe Quentin Houdas. Vous pourrez découvrir 20 portraits photo de personnes queer, exposés dans tout l’établissement : à l’entrée des bâtiments D1, D2 et Buisson du site Descartes, dans le hall nord du site Monod et dans les CROUS Descartes et Monod.  Présentation de la série Queer par Quentin Houdas :
La série Queer est née en 2015 à la suite d’interrogations personnelles voire intimes. Jeune adolescent j’avais un physique que l’on appellerait « androgyne », sans volonté ni rejet de ma part ; mes traits féminins, mon vêtement masculin – excentrique comme l’est celui d’un certain nombre d’adolescents – me firent naviguer dans la zone grise du genre, un espace trouble où s’interrogent une partie de l’identité liée au corps et l’orientation sexuelle, hétérosexuelle me concernant. Ces interrogations, plutôt naturelles et sans conséquences, se firent plus vives pour le regard étranger, accoutumé à une vision binaire du monde et qui, face à ce qui lui apparaît comme un désordre, manifeste son agressivité dans une brutalité stupéfiante ; menaces, harcèlement, coups physiques, insultes, j’ai subi cela pendant un temps court mais décisif, sans pour autant faire partie de ce qu’on appelle la « communauté LGBT » et sans, d’ailleurs, jamais m’identifier à une quelconque communauté ou identité. Ces expériences violentes ont renforcé mon empathie, mon intérêt et ma proximité avec celles et ceux, que je fréquentais par ailleurs, qui auraient à les subir parfois une vie durant. Plusieurs années plus tard, cette série a vu le jour grâce à la participation de vingt personnes, les premières à s’être manifestées sans aucune sélection de ma part, leur propos et leur tenue m’ont été révélés le jour de la séance photo. J’ai souhaité les photographier face au paysage naturel, dans une posture et sous une lumière qui rappelleraient le portrait du « puissant » en vogue depuis la fin de la Renaissance, celui du modèle social, bourgeois, ayant vocation à s’infuser parmi la société entière et à transformer le paysage. De cette manière, je réutilise les codes qui, durant des siècles, visèrent en partie à les invisibiliser. Depuis, les débats sur l’inclusivité des personnes LGBT, le mariage pour tous, les interrogations sur la notion de « genre », ont bousculé nos sociétés ; je suis heureux d’y avoir participé, même modestement. Ces photographies ont été exposées de très nombreuses fois, ont fait l’objet de publications en France et à l’étranger, servent de support pédagogique en France et en Belgique dans des écoles, ont fait aussi l’objet de débats, parfois rudes, et continuent à vivre à travers des expositions, des manifestations culturelles et universitaires. 

Dans le cadre du 17 mai, journée internationale de lutte contre les LGBT+phobies, l’association ArcENSiel et la Mission égalité de l’ENS de Lyon proposent une programmation commune pour sensibiliser aux thématiques des transidentités et de lutte contre les LGBTphobies.

Du 3 mai au 19 mai, l’ENS de Lyon accueille l’exposition Queer du photographe Quentin Houdas. Vous pourrez découvrir 20 portraits photo de personnes queer, exposés dans tout l’établissement : à l’entrée des bâtiments D1, D2 et Buisson du site Descartes, dans le hall nord du site Monod et dans les CROUS Descartes et Monod. 

Présentation de la série Queer par Quentin Houdas :

La série Queer est née en 2015 à la suite d’interrogations personnelles voire intimes.

Jeune adolescent j’avais un physique que l’on appellerait « androgyne », sans volonté ni rejet de ma part ; mes traits féminins, mon vêtement masculin – excentrique comme l’est celui d’un certain nombre d’adolescents – me firent naviguer dans la zone grise du genre, un espace trouble où s’interrogent une partie de l’identité liée au corps et l’orientation sexuelle, hétérosexuelle me concernant. Ces interrogations, plutôt naturelles et sans conséquences, se firent plus vives pour le regard étranger, accoutumé à une vision binaire du monde et qui, face à ce qui lui apparaît comme un désordre, manifeste son agressivité dans une brutalité stupéfiante ; menaces, harcèlement, coups physiques, insultes, j’ai subi cela pendant un temps court mais décisif, sans pour autant faire partie de ce qu’on appelle la « communauté LGBT » et sans, d’ailleurs, jamais m’identifier à une quelconque communauté ou identité. Ces expériences violentes ont renforcé mon empathie, mon intérêt et ma proximité avec celles et ceux, que je fréquentais par ailleurs, qui auraient à les subir parfois une vie durant.

Plusieurs années plus tard, cette série a vu le jour grâce à la participation de vingt personnes, les premières à s’être manifestées sans aucune sélection de ma part, leur propos et leur tenue m’ont été révélés le jour de la séance photo. J’ai souhaité les photographier face au paysage naturel, dans une posture et sous une lumière qui rappelleraient le portrait du « puissant » en vogue depuis la fin de la Renaissance, celui du modèle social, bourgeois, ayant vocation à s’infuser parmi la société entière et à transformer le paysage. De cette manière, je réutilise les codes qui, durant des siècles, visèrent en partie à les invisibiliser.

Depuis, les débats sur l’inclusivité des personnes LGBT, le mariage pour tous, les interrogations sur la notion de « genre », ont bousculé nos sociétés ; je suis heureux d’y avoir participé, même modestement. Ces photographies ont été exposées de très nombreuses fois, ont fait l’objet de publications en France et à l’étranger, servent de support pédagogique en France et en Belgique dans des écoles, ont fait aussi l’objet de débats, parfois rudes, et continuent à vivre à travers des expositions, des manifestations culturelles et universitaires.

 

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