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Hannah Arendt n’appartient pas à la droite

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Collectif

Tribune des observateurs

Read More  Bataille des idéesArticle réservé aux abonnésFigure tutélaire d’une partie de la droite intellectuelle, la théoricienne des totalitarismes irrigue aussi, et de plus en plus, les travaux de philosophes affichés à gauche, sur la question de l’expérience démocratique, de l’écologie ou des droits des réfugiés.par Clémence Marypublié le 22 mars 2023 à 17h54Classer un penseur sur l’échiquier politique post mortem est un exercice toujours périlleux. D’abord parce que la «droite» et la «gauche» ne s’incarnent jamais parfaitement dans un paysage partisan en constante évolution, ensuite parce que les engagements pris dans une vie peuvent entrer en contradiction avec une réflexion théorique. Presque un demi-siècle après sa mort en 1975, Hannah Arendt est un cas d’école. Théoricienne antitotalitaire, critique de la modernité et chérissant une éducation qui fait la part belle au passé, la philosophe et journaliste, qui préférait se présenter comme «écrivain politique» est aujourd’hui l’un des totems des penseurs libéraux et conservateurs.Parmi ceux qui revendiquent cette filiation et lui rendent régulièrement hommage, dans des livres ou dans des émissions, se comptent le spécialiste du libéralisme Philippe Raynaud qui a dirigé l’édition en Quarto de l’Humaine Condition (Gallimard), le philosophe Alain Finkielkraut et son épigone à l’Ecole polytechnique, Bérénice Levet habituée du Figarovox, ou encore la catholique Chantal Delsol, éditorialiste à Valeurs actuelles et qui a créé, en 1993, le Centre d’études européennes à l’université de Marne-la-Vallée, renommé «l’Institut Hannah-Arendt».Comment comprendre alors qu’en 2017, le philosophe marxiste Gilets JaunesNuit deboutDémocratie 

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Figure tutélaire d’une partie de la droite intellectuelle, la théoricienne des totalitarismes irrigue aussi, et de plus en plus, les travaux de philosophes affichés à gauche, sur la question de l’expérience démocratique, de l’écologie ou des droits des réfugiés.

par Clémence Mary

publié le 22 mars 2023 à 17h54

Classer un penseur sur l’échiquier politique post mortem est un exercice toujours périlleux. D’abord parce que la «droite» et la «gauche» ne s’incarnent jamais parfaitement dans un paysage partisan en constante évolution, ensuite parce que les engagements pris dans une vie peuvent entrer en contradiction avec une réflexion théorique. Presque un demi-siècle après sa mort en 1975, Hannah Arendt est un cas d’école. Théoricienne antitotalitaire, critique de la modernité et chérissant une éducation qui fait la part belle au passé, la philosophe et journaliste, qui préférait se présenter comme «écrivain politique» est aujourd’hui l’un des totems des penseurs libéraux et conservateurs.

Parmi ceux qui revendiquent cette filiation et lui rendent régulièrement hommage, dans des livres ou dans des émissions, se comptent le spécialiste du libéralisme Philippe Raynaud qui a dirigé l’édition en Quarto de l’Humaine Condition (Gallimard), le philosophe Alain Finkielkraut et son épigone à l’Ecole polytechnique, Bérénice Levet habituée du Figarovox, ou encore la catholique Chantal Delsol, éditorialiste à Valeurs actuelles et qui a créé, en 1993, le Centre d’études européennes à l’université de Marne-la-Vallée, renommé «l’Institut Hannah-Arendt».

Comment comprendre alors qu’en 2017, le philosophe marxiste

 

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