Read More John Rechy est trop catégorisant pour être un grand romancier : ses personnages sont des échantillons de plus grands ensembles plutôt que de véritables individualités. Dans sa non-fiction, il reste attaché aux personnes, nous laissant faire les généralisations que nous voulons, et compose alors d’extraordinaires portraits d’après nature. Lorsque, dans son roman, il oublie son idée essentialiste et qu’il écrit ce qu’il voit, il devient très bon, comme, dans La Cité de la nuit, avec Miss Destiny.
Cette draq queen affecte l’accent du Sud alors qu’elle vient de Pennsylvanie. Tout en elle est création. C’est le début des années 60. Ces filles étaient héroïques. Elles étaient tabassées par les flics, mais aussi par les clients qui se haïssaient de les consommer. Grande rousse à talons hauts d’à peu près vingt-cinq ans, elle sait mieux séduire que les femmes, « les drag-queens (sont) désinhibées ». Elle amène le narrateur à une fête très désordonnée dans son petit appartement de Los Angeles, scène à classer dans une anthologie avec la fête de Gatsby le Magnifique et le bal d’Anna Karénine. Miss Destiny est très pointilleuse sur le protocole, c’est bien normal pour une reine. « Miss Destiny », répond-elle à ceux qui osent l’appeler « Destiny » tout court. Elle a été chassée de la maison familiale par son père, puis par un oncle, puis par un camionneur qu’elle fréquentait. Une drag queen est toujours une œuvre d’art en train de se faire. Du malheur combattu avec du rire. Un condensé d’humour drag-queen se trouve dans la réplique de Miss Destiny un jour qu’elle a des ennuis avec la police : « Je veux bien qu’on me coffre parce que je me fais passer pour un homme – mais pour une femme ! vraiment !… »
John Rechy est trop catégorisant pour être un grand romancier : ses personnages sont des échantillons de plus grands ensembles plutôt que de véritables individualités. Dans sa non-fiction, il reste attaché aux personnes, nous laissant faire les généralisations que nous voulons, et compose alors d’extraordinaires portraits d’après nature. Lorsque, dans son roman, il oublie son idée essentialiste et qu’il écrit ce qu’il voit, il devient très bon, comme, dans La Cité de la nuit, avec Miss Destiny.
Cette draq queen affecte l’accent du Sud alors qu’elle vient de Pennsylvanie. Tout en elle est création. C’est le début des années 60. Ces filles étaient héroïques. Elles étaient tabassées par les flics, mais aussi par les clients qui se haïssaient de les consommer. Grande rousse à talons hauts d’à peu près vingt-cinq ans, elle sait mieux séduire que les femmes, « les drag-queens (sont) désinhibées ». Elle amène le narrateur à une fête très désordonnée dans son petit appartement de Los Angeles, scène à classer dans une anthologie avec la fête de Gatsby le Magnifique et le bal d’Anna Karénine. Miss Destiny est très pointilleuse sur le protocole, c’est bien normal pour une reine. « Miss Destiny », répond-elle à ceux qui osent l’appeler « Destiny » tout court. Elle a été chassée de la maison familiale par son père, puis par un oncle, puis par un camionneur qu’elle fréquentait. Une drag queen est toujours une œuvre d’art en train de se faire. Du malheur combattu avec du rire. Un condensé d’humour drag-queen se trouve dans la réplique de Miss Destiny un jour qu’elle a des ennuis avec la police : « Je veux bien qu’on me coffre parce que je me fais passer pour un homme – mais pour une femme ! vraiment !… »
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