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« La société de consommation digère tout, y compris le wokisme »

« La société de consommation digère tout, y compris le wokisme »

Read More  Sans que personne l’ait vu venir, la question identitaire est le phénomène qui a le plus profondément changé la culture depuis cinq ans. Tous les champs sont concernés : nominations aux postes clés, profil des créateurs mis en avant, contenu des œuvres, débats et frictions publics comme souterrains. Chaque semaine, une pierre s’ajoute à l’édifice et la construction n’est pas terminée. Parce que le meilleur et le pire se mêlent, formant un alliage soudé et solide. Pas moins de quatre informations d’importance ont surgi il y a quelques jours au Royaume-Uni. Deux bonnes, deux problématiques. Le meilleur vient de la Tate Britain, vénérable musée planté au bord de la Tamise, à Londres, et consacré aux artistes britanniques. Son exposition permanente sera profondément revue le 23 mai et elle ambitionne de mettre des femmes en évidence. La Tate Britain promet la parité pour les artistes actuels, ce qui n’est pas compliqué, encore faut-il le faire. Pour le XVIIe siècle et ensuite, une époque où les femmes étaient interdites de l’art et minorées, le musée ne va pas se contenter de sortir des œuvres des réserves pour les accrocher dans un coin. Il va mettre des femmes en majesté, certaines méconnues aussi, grâce à des acquisitions récentes, par exemple Joan Carlile (1606-1679), considérée comme la première peintre professionnelle dans le pays. Censures d’opérette Alors que nombre de musées occidentaux réfléchissent à la parité et se demandent si l’exercice ne vise pas à créer des artistes de seconde zone, la Tate Britain inscrit son féminisme dans un combat plus large, à savoir bousculer les valeurs établies, tous sexes confondus. C’est malin quand on a une réputation de chauvinisme – défendre uniquement les artistes du pays. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Au musée, les expositions sortent les femmes de leurs réserves Autre événement, la réouverture, le 18 février, du Manchester Museum, après dix-huit mois de travaux. Avec cette fois le désir d’interroger l’histoire trouble des 4,5 millions d’objets anthropologiques, issus du monde entier. Un espace consacré à la diaspora sud-asiatique a été créé. Une exposition à succès sur les momies en Egypte évoque les excavations, peu vertueuses, par les archéologues britanniques durant la période victorienne. Là encore, ce musée est précurseur, cette fois dans le champ décolonial. Et puis il y a le pire. Des expression apparaissant dans les romans pour la jeunesse de Roald Dahl (1916-1990), figure du royaume avec plus de 200 millions de livres vendus dans le monde, vont être modifiées : le mot « gros » est banni pour décrire un personnage, « minuscule » devient « petit », une héroïne lisant Rudyard Kipling se plonge désormais dans Jane Austen (une femme), une sorcière à l’apparence de « caissière de supermarché » devient « scientifique de haut niveau », des « hommes-nuages » se transforment en « peuple nuage ». Il vous reste 53.25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. 

Sans que personne l’ait vu venir, la question identitaire est le phénomène qui a le plus profondément changé la culture depuis cinq ans. Tous les champs sont concernés : nominations aux postes clés, profil des créateurs mis en avant, contenu des œuvres, débats et frictions publics comme souterrains. Chaque semaine, une pierre s’ajoute à l’édifice et la construction n’est pas terminée. Parce que le meilleur et le pire se mêlent, formant un alliage soudé et solide.

Pas moins de quatre informations d’importance ont surgi il y a quelques jours au Royaume-Uni. Deux bonnes, deux problématiques.

Le meilleur vient de la Tate Britain, vénérable musée planté au bord de la Tamise, à Londres, et consacré aux artistes britanniques. Son exposition permanente sera profondément revue le 23 mai et elle ambitionne de mettre des femmes en évidence.

La Tate Britain promet la parité pour les artistes actuels, ce qui n’est pas compliqué, encore faut-il le faire. Pour le XVIIe siècle et ensuite, une époque où les femmes étaient interdites de l’art et minorées, le musée ne va pas se contenter de sortir des œuvres des réserves pour les accrocher dans un coin. Il va mettre des femmes en majesté, certaines méconnues aussi, grâce à des acquisitions récentes, par exemple Joan Carlile (1606-1679), considérée comme la première peintre professionnelle dans le pays.

Censures d’opérette

Alors que nombre de musées occidentaux réfléchissent à la parité et se demandent si l’exercice ne vise pas à créer des artistes de seconde zone, la Tate Britain inscrit son féminisme dans un combat plus large, à savoir bousculer les valeurs établies, tous sexes confondus. C’est malin quand on a une réputation de chauvinisme – défendre uniquement les artistes du pays.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Au musée, les expositions sortent les femmes de leurs réserves

Autre événement, la réouverture, le 18 février, du Manchester Museum, après dix-huit mois de travaux. Avec cette fois le désir d’interroger l’histoire trouble des 4,5 millions d’objets anthropologiques, issus du monde entier. Un espace consacré à la diaspora sud-asiatique a été créé. Une exposition à succès sur les momies en Egypte évoque les excavations, peu vertueuses, par les archéologues britanniques durant la période victorienne. Là encore, ce musée est précurseur, cette fois dans le champ décolonial.

Et puis il y a le pire. Des expression apparaissant dans les romans pour la jeunesse de Roald Dahl (1916-1990), figure du royaume avec plus de 200 millions de livres vendus dans le monde, vont être modifiées : le mot « gros » est banni pour décrire un personnage, « minuscule » devient « petit », une héroïne lisant Rudyard Kipling se plonge désormais dans Jane Austen (une femme), une sorcière à l’apparence de « caissière de supermarché » devient « scientifique de haut niveau », des « hommes-nuages » se transforment en « peuple nuage ».

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