Le matriarcat : entre mythe patriarcal, réalités culturelles et mythe féministe — Institut du Genre

Le matriarcat : entre mythe patriarcal, réalités culturelles et mythe féministe — Institut du Genre

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Le matriarcat : entre mythe patriarcal, réalités culturelles et mythe féministe — Institut du Genre

Read More  Sur le plan théorique, il s’agira de questionner la mobilisation actuelle du concept de matriarcat dans le champ d’étude des gender studies : les études autochtones, particulièrement les études amérindiennes, les études africaines-américaines et diasporiques, l’écologie féministe, l’économie féministe, l’approche féministe des sciences humaines (archéologie, anthropologie, paléontologie). On pourra se demander dans quelle mesure le débat autour de la notion de matriarcat reflète l’opposition actuelle entre féministes universalistes et féministes intersectionnelles. On pourra se questionner sur la nécessité du mythe du matriarcat pour fonder un ordre nouveau, respectueux du vivant. Si, comme l’établit Françoise Héritier, le patriarcat est un système de domination par l’appropriation masculine du pouvoir de fécondité des femmes, alors tout système fondé sur la matrilinéarité et le contrôle par les mères de leur travail reproductif et de leurs enfants, devrait s’entendre comme l’opposé du patriarcat. Ainsi, le mythe du matriarcat est implicitement mobilisé par les mouvements masculinistes en Europe et aux États-Unis, notamment par les associations de pères séparés.  Dans quelle mesure ces constructions masculinistes parviennent-elles à influencer le droit ? Le mythe du matriarcat n’est-il pas implicitement invoqué par le biais de concepts tels que le matrimoine, visant à reconnaître l’héritage culturel laissé par les femmes ? On constate que cet héritage culturel est nié par les discours déclinistes de politiques et d’intellectuels qui, du continent américain jusqu’en République Populaire de Chine, alarment aujourd’hui les opinions publiques en prédisant une dissolution irréversible de l’identité nationale qu’entraînerait la dilution du masculin : des études de cas, comparant notamment les rhétoriques alarmistes de fin de siècle entre le 19e et le 21e, permettront de mettre en lumière la part du recyclage de schèmes de pensée essentialistes sur les rôles assignés à chaque genre dans le sauvetage, la préservation ou la mise en péril des identités de groupe. L’épouvantail du matriarcat y est-il, aujourd’hui comme alors, associé à une perte d’identité selon un paradigme racial ? Enfin, les communications proposant des études de cas sur les représentations de matriarcat(s) dans la culture populaire, notamment visuelle, seront les bienvenues. Comment donne-t-on à voir le matriarcat ? Sur quelles références culturelles et religieuses s’appuient ces représentations, explicitement ou implicitement ? Merci d’envoyer une proposition de communication de 300 mots et une biographie de 100 mots à cecile.coquet-mokoko@uvsq.fr et coralie.raffenne@dauphine.psl.eu   

Sur le plan théorique, il s’agira de questionner la mobilisation actuelle du concept de matriarcat dans le champ d’étude des gender studies : les études autochtones, particulièrement les études amérindiennes, les études africaines-américaines et diasporiques, l’écologie féministe, l’économie féministe, l’approche féministe des sciences humaines (archéologie, anthropologie, paléontologie).

On pourra se demander dans quelle mesure le débat autour de la notion de matriarcat reflète l’opposition actuelle entre féministes universalistes et féministes intersectionnelles. On pourra se questionner sur la nécessité du mythe du matriarcat pour fonder un ordre nouveau, respectueux du vivant. Si, comme l’établit Françoise Héritier, le patriarcat est un système de domination par l’appropriation masculine du pouvoir de fécondité des femmes, alors tout système fondé sur la matrilinéarité et le contrôle par les mères de leur travail reproductif et de leurs enfants, devrait s’entendre comme l’opposé du patriarcat. Ainsi, le mythe du matriarcat est implicitement mobilisé par les mouvements masculinistes en Europe et aux États-Unis, notamment par les associations de pères séparés.  Dans quelle mesure ces constructions masculinistes parviennent-elles à influencer le droit ? Le mythe du matriarcat n’est-il pas implicitement invoqué par le biais de concepts tels que le matrimoine, visant à reconnaître l’héritage culturel laissé par les femmes ? On constate que cet héritage culturel est nié par les discours déclinistes de politiques et d’intellectuels qui, du continent américain jusqu’en République Populaire de Chine, alarment aujourd’hui les opinions publiques en prédisant une dissolution irréversible de l’identité nationale qu’entraînerait la dilution du masculin : des études de cas, comparant notamment les rhétoriques alarmistes de fin de siècle entre le 19e et le 21e, permettront de mettre en lumière la part du recyclage de schèmes de pensée essentialistes sur les rôles assignés à chaque genre dans le sauvetage, la préservation ou la mise en péril des identités de groupe. L’épouvantail du matriarcat y est-il, aujourd’hui comme alors, associé à une perte d’identité selon un paradigme racial ? Enfin, les communications proposant des études de cas sur les représentations de matriarcat(s) dans la culture populaire, notamment visuelle, seront les bienvenues. Comment donne-t-on à voir le matriarcat ? Sur quelles références culturelles et religieuses s’appuient ces représentations, explicitement ou implicitement ?

Merci d’envoyer une proposition de communication de 300 mots et une biographie de 100 mots à cecile.coquet-mokoko@uvsq.fr et coralie.raffenne@dauphine.psl.eu  

 

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